
Des tyroliennes au-dessus d'un espace protégé, c'est ce qui inquiète les membres de l'association Domoun la plaine. Jacques Aulet s'alarme face au projet tamponnais : "il se situe sur l'espace du Piton Dugain, propriété du Département. C'est un espace classé et protégé, et on va y construire une plateforme de 30 mètres, de 6 mètres de large et 17 de haut. Il y aura aussi des coupes d'arbres : 4.000 m2 coupés. Sur un espace protégé, normalement on n'a le droit de ne rien faire" fustige-t-il. Lui et ses compères redoutent une dénaturation du site : "ces tyroliennes vont passer à côté de lotissements habités, il y a des tas d'inconvénients pour la faune, la flore et les habitants" assure-t-il.
L'association Domoun la plaine assure avoir fait toutes les démarches nécessaires auprès de la commune du Tampon mais ne parvient pas à discuter avec le maire. D'où l'idée de venir discuter avec les élus du Département. Pour Gilbert Laporte, membre de l'association, "on repart le verre à moitié vide. Pour une fois on a rencontré des élus. Mais le Département a un peu botté en touche en disant que le projet est sous la responsabilité de l'Etat et qu'on n'a pas frappé à la bonne porte. On a eu un début d'écoute mais c'est dommage de ne pas répondre à une association qui a respecté les formes".
Le vice-président du Conseil départemental Rémy Lagourgue a en effet quitté la séance plénière en cours au Palais de la Source pour échanger avec l'association devant les grilles. "Le cadre de ce dossier c'est qu'il est communal" rappelle-t-il. "Le Piton Dugain est de la propriété de l'ONF, sur le domaine du Département, mais il est de la propriété de la jouissance de l'Etat" explique-t-il. Le vice-président assure être "pour la protection de l'environnement, tout en le mettant en perspective avec le développement économique de notre île. Il faut laisser les autorisations aller plus loin et permettre à l'association au moment de l'enquête publique de se positionner et faire valoir leurs arguments" ajoute-t-il. "Mais il n'appartient pas à la collectivité départementale d'arbitrer un dossier qui ne concerne pas directement le patrimoine du Département."
Rémy Lagourgue assure par ailleurs que des concertations ont déjà été initiées "avec cette association qui agit de manière très noble". Il évoque "éventuellement d'autres concertations à venir pour être dans la démarche la plus lisse possible".
L'association pour sa part indique avoir envoyé des courriers directement au président du Département, sans avoir de retour direct. Prochaine étape donc : aller voir directement l'Office national des forêts.
Pour Mickaël Crochet, de l'association Domoun la plaine lui aussi, "il faut replacer le projet dans un contexte où on nous parle de modèle réunionnais de tourisme durable : on est en face d'une contradiction majeure, avec un parc d'attractions qui n'a aucun intérêt culturel, historique ou patrimonial. C'est un parc qui est dans une logique de marchandisation, de consommation de loisirs" dénonce-t-il. Une politique qui "va à l'encontre de ce que tous les élus prétendent défendre aujourd'hui" selon lui.
La mairie du Tampon, elle, n'a pas encore réagi à ce stade sur cette mobilisation. Contactée sur le projet en 2021, elle avait déjà assuré à Imaz Press à travers une série de réponses qu'il s'agissait bien d'un projet de "tourisme vert" et indiquait à cette époque souhaiter, via une concertation publique, garder le lien avec les collectifs.
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