[EN DIRECT] Convention canne

Les planteurs satisfaits de leur rencontre avec la préfecture, le préfet rencontrera les industriels jeudi

  • Publié le 22 juin 2022 à 14:50
  • Actualisé le 22 juin 2022 à 14:58

A la suite de leur mobilisation ce mardi 21 juin 2022, l'intersyndicale des planteurs a été reçue en préfecture ce mercredi à 10h30 pour tenter de trouver une solution. Suite à cette réunion, les syndicats se sont dit "satisfaits" et "écoutés" par les représentants de l'Etat, qui doivent désormais rencontrer les industriels. Alors que la saison de la coupe approche à grand pas, la convention canne n'a toujours pas été signée entre agriculteurs et industriels, faute d'accord trouvé. La réunion organisée ce mardi au Centre technique interprofessionnel de la canne et du sucre (CTICS) à Saint-Denis n'a une nouvelle fois rien donné. (Photos rb/www.ipreunion.com)

• Notre journaliste est sur place, regardez :

  • C'est la fin de ce live, merci de l'avoir suivi

  • Philippe Naillet s'adresse au ministre de l'Agriculture, "Monsieur le Ministre, nous comptons sur votre engagement pour une pleine participation de l’État à cette convention"

    Ce mercredu 22 juin 2022, le député Philippe Naillet a adressé un courrier au ministre de l'Agriculture concernant la filière canne. "La situation est critique pour la filière canne. À quelques jours du lancement de la coupe, les planteurs bloquent les routes pour montrer leur mécontentement, face au coût du fret, à la hausse du prix des intrants, à la concurrence, au prix de rachat de la bagasse." Philippe Naillet interpelle donc Marc Fesneau, le ministre de l'Agriculture, dans un courrier qui ne manque pas de rappeler que l'ensemble des parlementaires s'étaient déjà adressés au Président de La République, il y a quelques mois.

    "Monsieur le Ministre,

    Les acteurs réunionnais de la filière canne-sucre ainsi que l’ensemble des parlementaires de notre territoire ont régulièrement interpellé le Gouvernement précédent et le Président de la République ces derniers mois à propos de la prochaine convention canne. Comme vous le savez, cette convention tripartite entre l’État, l’industriel et les planteurs acte les soutiens apportés à la filière ainsi que le prix d’achat de la canne des industriels aux planteurs.

    Nous sommes depuis plusieurs mois dans une nouvelle étape décisive pour la prochaine convention canne-sucre 2022-2027 mais plusieurs obstacles rendent difficiles les négociations. D’une part, la baisse des droits de douane accordée par les différents accords commerciaux négociés par l’Union Européenne a engendré une baisse drastique de compétitivité de la filière réunionnaise, entraînant une concurrence accrue. Cette dernière est devenue plus déséquilibrée encore par le subventionnement public très important de nombreux pays concurrents. D’autre part, le contexte géopolitique mondial et la récente crise sanitaire influent sur les prix des intrants. En tant que territoire isolé, nous subissons par
    ailleurs la très forte hausse du coût du fret. Les coûts des matières premières pour les planteurs subissent ainsi une inflation très importante, notamment pour les engrais où le surcoût peut atteindre 700 euros par hectare. Ce seul poste absorbe de fait l’aide de 14 millions d’euros récemment octroyée aux planteurs  réunionnais.

    Enfin, les professionnels souhaiteraient légitimement bénéficier d’une revalorisation du prix de rachat de la bagasse. À l’heure où sécurité énergétique et transition écologique sont des impératifs au vu des prévisions alarmantes du GIEC, le potentiel énergétique de cette biomasse locale mériterait d’être rémunéré à hauteur de la biomasse importée dans l’île.
    Après avoir alerté le préfet de La Réunion le 5 novembre 2021, transmis une motion indiquant le besoin supplémentaire de soutien public de 35 millions d’euros à votre prédécesseur le 7 décembre de la même année, ainsi qu’un courrier au président de la République cosigné par tous les parlementaires réunionnais, le manque de visibilité pour les industriels empêche tout commencement des négociations alors que nous sommes à quelques semaines du début de la campagne sucrière.

    Alors que les négociations semblent difficiles en raison de la légitimité des revendications des planteurs et des industriels qui, sans soutien supplémentaire de l’État et/ou de l’Union européenne, ne peuvent répondre favorablement à leurs demandes, la situation semble devenue inextricable. Dès lors, les planteurs organisent des blocages afin de faire valoir et reconnaître l’urgence de leurs revendications auprès du grand public et du secteur industriel. Monsieur le Ministre, nous comptons sur votre engagement pour une pleine participation de l’État à cette convention qui doit être préservée durant 5 années. Alors que le nombre d’emplois directs de la filière canne représentent plus de 10 000 emplois, il devient urgent que les conditions d’une négociation sereine, apaisée et constructive puisse avoir lieu dans les plus brefs délais tant pour tous les acteurs de la filière et en particuliers les planteurs et leurs employés que pour notre pays à travers les exportations et la renommée de son sucre de canne. Assuré de l’intérêt que vous porterez à cette situation, je vous prie de bien
    vouloir agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma haute considération."

  • "L’État est conscient de la difficulté dans laquelle on se trouve", note Frédéric Vienne, président de la Chambre d’Agriculture

    "Le coût des intrants a augmenté de 100%, l'Etat a joué son rôle avec 14 millions d'euros, mais Téréos ne fait aucun geste. C'est à lui de jouer son rôle et d'augmenter les prix d'achats de la canne. La revalorisation du prix de la mélasse et de la bagasse nous assurait un revenu correct pour les planteurs" estime-t-il

  • Le président d’Albioma attendu à La Réunion la semaine prochaine

    Les planteurs espèrent pouvoir le rencontrer pour discuter avec lui de la situation. Pour l’heure, pas de certitude quant à une poursuite aujourd’hui et demain du mouvement

  • «Le Préfet sera autour de la table avec nous», annonce Emmanuel Thonon

  • "La grosse satisfaction c’est que l’État prend les choses en main" déclare Jean-Michel Moutama

    "Le préfet est conscient que les choses doivent évoluer, la clause de revoyure servira à faire bouger les lignes" estime-t-il, regardez :

  • Une motion de soutien a été adoptée ce matin au conseil départemental concernant la filière canne sucre rhum énergie

    Cette motion a été signée par les élus lors de l'Assemblée pléniaire du 22 juin tenu au Conseil Départemental. Elle a été présentée par le groupe majoritaire. Voici le texte de la motion de soutien  :

    Rubrique du 22 juin 2022 - Motion de soutien de la filière canne-sucre-rhum-énergie Majoritaire Présentée par le Groupe Majoritaire

    Considérant le caractère structurant de la filière canne-sucre-rhum-énergie pour l’économie agricole de notre territoire, cette filière mobilisant près de 18 000 emplois, dont 2700 planteurs, et près de 22 000 ha soit 55 % de  la surface agricole de l’île,  

    Considérant en particulier les externalités multiples de la filière qui contribuent à la production d'énergie renouvelable et au développement des autres activités agricoles suivant une logique de complémentarité inter-filières et d'économie circulaire,

    Considérant les décisions nationales et communautaires, ayant conduit en 2017 d'une part, à la suppression des systèmes de quotas qui permettaient depuis 1968 de garantir l'écoulement des sucres réunionnais sur le marché européen, et d'autre part à l'ouverture concomitante du marché correspondant pour les pays tiers,

    Considérant que le marché du sucre blanc en Europe est ainsi devenu un marché de dégagement pour les grands pays producteurs de sucre, comme le Brésil ou l'Inde, avec des coûts de référence d'environ 430 euros la tonne, sensiblement plus bas que le cours mondial du sucre valorisé à environ 550 euros la tonne,.

    Considérant que le marché des sucres spéciaux est lui aussi devenu très concurrentiel du fait des accords de partenariat commerciaux signés par l'Europe avec certains pays d'Amérique centrale, impliquant une suppression des droits de douane pour les importations correspondantes,

    Considérant les conséquences qui s'y rattachent en termes de détérioration de la position concurrentielle des acteurs économiques réunionnais, et qui a nécessité la mise en place d'une aide annuelle compensatoire de 28 millions d’euros de la part de l'Etat,

    Considérant la motion votée à l'unanimité par les élus du Conseil Départemental, lors de la séance publique du 24 novembre 2021, sollicitant une intervention renforcée de l'Etat pour sauvegarder la filière canne réunionnaise,

    Considérant la mobilisation conjointe de l'ensemble des acteurs du territoire, représentants du monde agricole et élus, au travers du courrier adressé le 11 février 2022 au Président de la République,

    Considérant l'allocation d'un montant supplémentaire de 14 millions d’euros en faveur des planteurs, annoncée par le gouvernement le 23 mars 2022,

    Considérant les études réalisées par les professionnels qui montrent que ce complément ne sera pas suffisant pour maintenir l'équilibre financier de la filière et la garantie du prix d'achat de la canne aux planteurs,

    Considérant les études réalisées par les professionnels qui montrent que ce complément ne sera pas suffisant pour maintenir l’équilibre financier de la filière et de la garantie du prix d’achat de la canne aux planteurs ,

    Considérant la hausse sans précédent des prix des intrants agricoles, résultant des conséquences conjuguées du conflit russo-ukrainie et de la désorganisation du fret mondial,

    Considérant le courrier du Président du Conseil Départemental du 30 mai 2022, sollicitant du Ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire , la mise en place de dispositifs de compensation des surcoûts correspondants pour les agriculteurs réunionnais, dans le cadre du plan de résilience national,

    Considérant la motion de l'intersyndicale agricole réunionnaise déposée au Conseil Départemental le 14 juin 2022, dans le cadre des négociations de la convention carme pour la période 2022-2027,

    Considérant le courrier conjoint du 17 juin 2022 adressé à la Première Ministre par le Président du. Conseil Départemental et la Présidente du Conseil Régional, demandant à l'Etat de peser de tout son poids dans les discussions afin de garantir l'équilibre financier pour l'ensemble des maillons de la filière,

    Considérant l'importance des moyens consacrés par le Département, autorité de gestion du fonds européen FEADER représentant 528 millions d’euros sur la période 2014-2022, et pilote du plan AGRIpéi 203.0, ceci pour accompagner nos producteurs et nos filières agricoles, avec près de 54 millions d’euros de FEADER engagés sur la période 2014-2022.

    Les élus du Conseil Départemental réunis en Séance Publique le 22 juin 2022

    Réaffirment leur soutien en direction des acteurs de la filière canne-sucre-rhum-énergie, pilier de l'agriculture réunionnaise.

    Considèrent que le revenu du planteur doit constituer une préoccupation centrale, afin de donner le second souffle dont nos producteurs ont besoin face à une augmentation inédite de leurs charges d'exploitation.

    Soulignent la nécessité que toutes les externalités liées à la canne (énergie, alcool, etc.) puissent être valorisées au niveau approprié dans le cadre de la convention canne 2022-2027, afin de contribuer à l'équilibre financier de la filière.

    Rappellent en particulier l'importance de la bagasse de l'île, laquelle contribue à environ 7,5 % de la production totale de l’énergie de notre territoire.

    Considérant donc que ce combustible local mérite d’être revalorisé, alors même que la conversion des centrales au charbon est fondée sur l’import de pellets de bois importés.

    Sollicitent donc de l'Etat une action rapide et particulière en direction de la Commission de Régulation de l'Energie aux fins de revalorisation financière de la bagasse au bénéfice des planteurs de canne.

    Demandent également à l'Etat de reconsidérer son soutien aux planteurs pour le porter à hauteur de la demande initiale de 20 millions d’euros par an, et de peser de tout son poids dans les discussions pour garantir ce nécessaire équilibre.

    Sollicitent la mise en place d'un dispositif adapté afin que les industriels puissent continuer à garantir le maintien du prix d'achat de référence de la tonne de canne aux planteurs, sur toute la durée de période de la convention canne 2022-2027.

    Sollicitent une intervention renforcée de l'Etat en direction des instances européennes afin de protéger la filière réunionnaise, par l'activation des clauses de sauvegarde prévues dans les accords commerciaux et des contrôles poussés des sucres importés dans l'Union.

    Demandent la mise en place de dispositifs d'aide complémentaire, dans le cadre du plan de résilience national, permettant la compensation des surcoûts de production pour l'ensemble des agriculteurs réunionnais.

     

  • "Le préfet doit rencontrer les industriels pour avancer sur les négociations" annoncent les agriculteurs

    Les syndicats souhaitent négocier une clause de revoyure suite au renouvellement de la convention canne, qui est identique à celle de 2017-2021. "Nous sommes un peu plus serein suite à cette rencontre, on voit que l'Etat nous soutient, il faut désormais que les industriels s'alignent" soulignent-ils. La préfecture dois désormais rencontrer les industriels ce jeudi pour discuter des nombreux points soulevés lors de la réunion avec les planteurs, notamment l'augmentation du prix de la tonne de canne.

    Toutes les réunions de la filière se tiendront désormais en préfecture

  • "Les industriels demande un filet de garanti, mais si l'Etat ne le donne pas, qu'allons-nous devenir ? Nous souhaitons juste être payés pour ce qu'on produit" estime Bryan Alaguirissamy, planteur

  • Les planteurs attendent devant la préfecture

  • Dominique Clain : "si le préfet nous reçoit c'est qu'il a des propositions à faire"

    "Il faut mettre les chiffres rapidement sur la table. Le préfet est mandaté pour piloter cette convention canne. S'il nous reçoit, c'est qu'il a des propositions à faire. S'il n'y a pas de solutions, on se concertera avec les collègues, on ne peut pas rester les bras croisés. S'il faudra amplifier, d'autres machines descendront. S'il faut rester avec une campagne fermée, on le fera. J'appelle tous les canniers à ne pas couper la canne tant que la convention n'est pas signée" déclare Dominique Clain, président de l'UPNA. Ecoutez :

  • La réunion avec le préfet a commencé

    Selon les représentants sur place, elle devrait durer une heure environ. Les planteurs espèrent que des solutions seront rapidement proposées par le représentant de l'Etat.

  • Nos journalistes sont en direct sur place :

     

  • Les planteurs attendent le début de la réunion

  • Une cinquantaine de planteurs devant la préfecture

    Jean-Michel Moutama, président de la CGPER, et Dominique Gigan, président de l'UPNA, sont sur place. Ils sont accompagnés de plusieurs dizaines de planteurs. En tout, une vingtaine de personnes sont sur place.

    Tous attendent la réception par le préfet de la délégation intersyndicale sur le sujet de la convention canne.

  • Bonjour nous ouvrons ce live pour suivre la réunion entre planteurs et préfet

À propos

Alors que les agriculteurs réclament une augmentation du prix de la canne et de la bagasse pour palier la hausse des prix des intrants et des désherbants, les industriels refusent d’accéder à leur demande. Ces derniers estiment qu’ils n’ont pas la possibilité d’acheter la production des planteurs à un coût plus élevé, les coûts de production ayant eux aussi augmenté.

De nombreuses réunions ont déjà eu lieu entre les acteurs de la filière, sans aboutir au moindre accord. Ce mardi, les syndicats se sont donc mobilisés, organisant conjointement deux opérations escargots, dans l’est et le sud de l’île. Les deux convois se sont rejoint à Saint-Denis, devant la préfecture, où des tracteurs ont été stationnés.

Les manifestants se sont ensuite dirigés vers le CTICS, situé dans le quartier de la Providence à Saint-Denis, en voiture et en tracteur. C’est ici que les engins ont passé la nuit. Les agriculteurs ont par ailleurs décidé, après négociation, de les laisser sur place lors de la rencontre avec la préfecture prévue ce mercredi matin.

Région comme Département étaient présents à la réunion pour tenter de débloquer la situation, sans succès. Du côté des industriels, Tereos indique que «la réunion a été très intéressante, nous avons eu une discussion franche et constructive avec la Région et le Département. Ils ont écrit aux ministères et au gouvernement, pour avoir un cadre favorable à la filière"."Le prix de la tonne de canne dépendra des conditions de marché" ajoute-t-il. "Je comprends les mobilisations, la filière n'arrive pas à se projeter en 2027, cela fait plusieurs mois que nous avons alerter les pouvoirs publics" assure Florent Thibaut, co-président du comité paritaire de la canne à sucre.

- Une motion déposée -

Mardi dernier déjà, une motion a été déposée en préfecture à l'occasion de cette marche, puis au Conseil départemental. Celle-ci liste les principales revendications des planteurs, qui réclament une aide financière significative venant de l'Etat pour leur permettre notamment de compenser la forte hausse du prix des intrants.

"La convention canne sucre rhum énergie est arrivée à terme le 31 décembre 2021 et devant l'urgence de la filière, les syndicats se sont regroupés en intersyndicale depuis décembre 2021 dans le but de porter la réflexion sur de nouveaux enjeux économique, social et environnemental pour répondre aux nouvelles exigences de la PAC à travers les aides fléchées sur la filière" rappelle l'intersyndicale dans la motion déposée.

Les planteurs réclament une revalorisation de la Recette bagasse Energie "pour rétablir une équité par rapport aux autres combustibles", un "dispositif de soutien adapté" pour dégager un revenu décent, et une revalorisation du prix d'achat de la tonne de sucre "sur toute la durée de la convention canne 2022-2027 ».

La campagne sucrière doit normalement démarrer d'ici une semaine environ dans l'est, puis deux semaines plus tard dans le sud.  Un démarrage de la campagne en retard devient de plus en plus probable aux vues du peu d’avancées obtenues par les agriculteurs.

www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com
 

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1 Commentaires
Main à la poche
Main à la poche
1 an

Les industriels devraient mettre la main à la poche. Total soutien aux agriculteurs.