Aucun accord signé

Convention canne : après les planteurs, le préfet rencontre les industriels

  • Publié le 23 juin 2022 à 02:59
  • Actualisé le 23 juin 2022 à 09:49

Le préfet a reçu ce mercredi 22 juin une délégation de l'intersyndicale des planteurs de canne, suite à leur mobilisation dans le cadre de la convention canne. Une rencontre dont les planteurs sont sortis "satisfaits", et qui sera suivie ce jeudi par une réunion entre la préfecture et les industriels. (Photo rb/www.ipreunion.com)

"L’Etat nous soutient, c’est aux industriels de mettre la main à la poche" ont réagi les syndicats en fin de réunion, ce mardi. Au programme de la discussion : coût de la tonne de canne et de la bagasse, augmentation des prix des intrants et des désherbants, et difficultés économiques.

"Le coût des intrants a augmenté de 100%, l'Etat a joué son rôle avec 14 millions d'euros, mais Téréos ne fait aucun geste. C'est à lui de jouer son rôle et d'augmenter les prix d'achats de la canne. La revalorisation du prix de la mélasse et de la bagasse nous assurait un revenu correct pour les planteurs" a estimé Frédéric Vienne, président de la Chambre d’agriculture, en fin de réunion.

Les industriels sont attendus ce jeudi dans la journée pour tenter de trouver une solution, avant la prochaine réunion prévue entre les acteurs de la filière. Désormais, ces réunions se tiendront au sein de la préfecture, en présence des représentants de l’Etat. "C’est un endroit neutre, les industriels ne pourront plus baratiner les agriculteurs comme ils le font au Centre technique interprofessionnel de la canne et du sucre (CTICS)" a réagi Frédéric Vienne.

Cette rencontre intervient après une journée de mobilisation, marquée par deux opérations escargot depuis l’est et le sud de l’île en direction de Saint-Denis. L’intersyndicale s’est réunie devant la préfecture, y garant les tracteurs, avant de se diriger vers le CTICS. Une délégation a été reçue par les industriels, mais la réunion n’a encore une fois abouti à aucun accord.

Si les agriculteurs sont ressortis satisfaits de la réunion avec le préfet, les suites de la mobilisation n’ont pas encore été décidées. Cela dépendra particulièrement sur les avancées faites au niveau du gouvernement, qui a d’ailleurs été interpellé par les députés Jean-Hugues Ratenon et Philippe Naillet. Le président d’Albioma attendu à La Réunion la semaine prochaine, les planteurs espèrent pouvoir le rencontrer pour discuter avec lui de la situation. Pour l’heure, pas de certitude quant à une poursuite aujourd’hui et demain du mouvement

En attendant, le Département de La Réunion a voté une motion en faveur de la filière canne lors de son assemblée plénière. Il demande notamment à l'Etat de "reconsidérer son soutien aux planteurs pour le porter à hauteur de la demande initiale de 20 millions d’euros par an, et de peser de tout son poids dans les discussions pour garantir ce nécessaire équilibre", ainsi que la mise en place d'un dispositif adapté afin que les industriels puissent continuer à garantir le maintien du prix d'achat de référence de la tonne de canne aux planteurs. Les conseillers départementaux sollicitent aussi une intervention renforcée de l'Etat en direction des instances européennes.

De nombreuses réunions ont déjà eu lieu entre les acteurs de la filière, sans aboutir au moindre accord. Ce mardi, les syndicats se sont donc mobilisés, organisant conjointement deux opérations escargots, dans l’est et le sud de l’île. Les deux convois se sont rejoint à Saint-Denis, devant la préfecture, où des tracteurs ont été stationnés.

- Une motion déposée -

Mardi dernier déjà, une motion a été déposée en préfecture à l'occasion de la mobilisation, puis au Conseil départemental. Celle-ci liste les principales revendications des planteurs, qui réclament une aide financière significative venant de l'Etat pour leur permettre notamment de compenser la forte hausse du prix des intrants.

"La convention canne sucre rhum énergie est arrivée à terme le 31 décembre 2021 et devant l'urgence de la filière, les syndicats se sont regroupés en intersyndicale depuis décembre 2021 dans le but de porter la réflexion sur de nouveaux enjeux économique, social et environnemental pour répondre aux nouvelles exigences de la PAC à travers les aides fléchées sur la filière" rappelle l'intersyndicale dans la motion déposée.

Les planteurs réclament une revalorisation de la Recette bagasse Energie "pour rétablir une équité par rapport aux autres combustibles", un "dispositif de soutien adapté" pour dégager un revenu décent, et une revalorisation du prix d'achat de la tonne de sucre "sur toute la durée de la convention canne 2022-2027 ".

La campagne sucrière doit normalement démarrer d'ici une semaine environ dans l'est, puis deux semaines plus tard dans le sud.  Un démarrage de la campagne en retard devient de plus en plus probable aux vues du peu d’avancées obtenues par les agriculteurs.

www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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1 Commentaires
GERARD97460
GERARD97460
1 an

Tous les ans c'est la même chose, ces planteurs de cannes à sucre n'ont pas encore compris que cette culture à la Réunion est totalement compromise et qu'il faut qu'ils pensent à autre chose, ils peuvent comparer les plantations de cannes à sucre aux plantations de cannes à sucre du Brésil et ils vont comprendre que cette plantation à la Réunion ne représente vraiment rien à l'échelle mondiale et que cette plantation au le Brésil représente 40 fois la superficie de la Réunion et que le sucre de canne de la Réunion est de loin le plus cher de la planète, donc il faut penser à arrêter cette plantation en urgence au lieu de courir tous les ans après des aides et que le prix du sucre mondial est en chute libre, le sucre de la Réunion est invendable dans le monde à cause de son coût sur le marché du sucre.Cela est intenable pour toutes ces organisations qui aident les planteurs de la Réunion, on les aide pour l'instant le temps pour eux qu'ils remplacent leurs plantation de cannes à sucre par toute autre culture, mais il faut absolument arrêter cette culture de la canne à sucre à la Réunion, cela ne fait pas partie du patrimoine de la Réunion comme certains agriculteurs avancent, le café était là bien avant la canne à sucre et pourquoi il ne fait pas partie du patrimoine de la Réunion et qu'il a disparu dans sa totalité et que certain imbécile veulent ressusciter cette culture et à quel prix, à la Réunion les agriculteurs marchent à côté de la plaque, il faut que ces agriculteurs plantent des choses utiles pour que la Réunion cesse de dépendre des pays extérieures, mais arrêter illico presto cette plantation de la canne à sucre qui n'est pas bon pour les agriculteurs de la Réunion à case de ces aides qui vont bientôt cesser et cela est tout à fait normale.Si on achetait du sucre brésilien à la Réunion on pourrait le revendre sur les marchés mondiaux bien moins cher que celui de la Réunion.A bon entendeur salut.