Moins de population en internat et en maison de retraite qu'ailleurs

En 2019, 8.600 personnes résident dans une communauté à La Réunion

  • Publié le 27 juin 2022 à 14:11
  • Actualisé le 27 juin 2022 à 14:14

En 2019, 8 600 personnes vivent dans une communauté à La Réunion, soit 1,0 % de la population réunionnaise. Cette part est plus faible qu'en France métropolitaine (2,4 %) car sur l'île, relativement peu de personnes vivent en internat, en maison de retraite et dans les autres établissements sanitaires ou sociaux de moyen ou long séjour. Les jeunes hommes et les femmes âgées sont surreprésentés dans la population vivant en communautés. Entre 2009 et 2019, celle-ci augmente au même rythme que l'ensemble de la population (+ 0,7 % en moyenne par an). Nous publions ci-dessous le communiqué de l'Insee. (Photo d'illustration : AFP) Moins de population en internat et en maison de retraite qu'ailleurs Un peu plus d'habitants en communautés au Port, à Saint-Denis et à Saint-Paul Une part élevée d'hommes jeunes et de femmes âgées

En janvier 2019, à La Réunion, 8 600 personnes vivent dans l’une des 252 communautés de l’île, soit 1,0 % de la population réunionnaise. Cette part est nettement plus faible qu’en France métropolitaine (2,4 %) et est la moins élevée des régions françaises (hors Mayotte). Elle est stable depuis 2009 sur l’île, le nombre de personnes vivant en communauté ayant augmenté au même rythme que l’ensemble de la population (+ 0,7 % en moyenne par an entre 2009 et 2019).

- Moins de population en internat et en maison de retraite qu’ailleurs -

Comme au niveau national, la majorité des personnes vivant en communauté à La Réunion résident dans un internat, une maison de retraite ou dans un autre établissement sanitaire ou social de moyen ou long séjour. La part des habitants de l’île vivant dans ce type de communautés est faible au regard du niveau national.

Ainsi, 2 800 personnes vivent en internat à La Réunion soit 325 personnes pour 100 000 habitants, un ratio 1,8 fois plus faible qu’en métropole (584 pour 100 000 habitants). À La Réunion, seuls 3,1 % des jeunes de 15 à 19 ans vivent dans un internat, soit 2,5 fois moins que dans l’Hexagone (7,3 %). Le foyer parental des jeunes Réunionnais est en effet généralement peu éloigné de leur établissement scolaire [Grangé et Merceron, 2020], en raison notamment de la faible étendue de l’île, mais aussi de sa configuration géographique avec une population concentrée sur le littoral et à mi-pente.

Une faible part des personnes âgées de 60 ans ou plus vivent en maison de retraite à La Réunion (0,9 %, soit 1 470 personnes). Cette part est 3,5 fois moins élevée que dans l’Hexagone (3,3 %). Le maintien à domicile des personnes âgées est en effet plus fréquent qu’en métropole [Baktavatsalou et al., 2020]. Mais le nombre de seniors vivant en maison de retraite augmente néanmoins sur l’île au cours de la décennie passée (+ 500 personnes de 2009 à 2019), en lien avec le vieillissement de la population.

Quant aux établissements sanitaires ou sociaux de moyen ou long séjour, ils rassemblent 1 630 personnes, dont 620 vivent dans des structures pour adultes handicapés et 480 dans des structures de soins médicaux. La moindre présence de ce type de communautés que dans l’Hexagone s’explique en partie par la rareté de foyers travailleurs sur l’île. S’y ajoute le fait que les personnes hébergées dans des structures pour adultes handicapés et celles de soins médicaux sont deux à trois fois moins nombreuses qu’ailleurs.

Avec 340 personnes, les établissements militaires rassemblent également une part moindre de personnes à La Réunion qu’en moyenne nationale. A contrario, dans les cités universitaires (1 050 personnes) et les établissements pénitentiaires (980 personnes), le nombre de résidents rapporté à la population totale est comparable au niveau national.

- Un peu plus d’habitants en communautés au Port, à Saint-Denis et à Saint-Paul -

La part de la population vivant en communauté culmine au Port (2,3 %), à Saint-Pierre (1,9 %) et à Saint-Denis (1,5 %). Ces trois communes rassemblent ainsi 55 % de l’ensemble de la population vivant dans une communauté sur l’île. Elles abritent chacune un établissement pénitentiaire. En outre, c’est à Saint-Pierre qu’est localisée la principale structure pour adultes handicapés, tandis que Saint-Denis regroupe neuf étudiants sur dix parmi ceux vivant en cité universitaire.

- Une part élevée d’hommes jeunes et de femmes âgées -

Dans la population vivant en communauté, les jeunes et les personnes âgées – en particulier les femmes – sont surreprésentés, à La Réunion comme en métropole. Ce mode de vie concerne en effet particulièrement deux grandes étapes de la vie : de l’adolescence au début de la vie adulte, et au-delà de 75 ans.

Ainsi, en 2019, 52 % des personnes vivant en communauté à La Réunion ont entre 12 et 25 ans ; ces jeunes sont plus souvent des hommes (61 %). Et 22 % de la population en communauté a 65 ans ou plus, une part en hausse de 5 points en 10 ans en raison du vieillissement de la population. Parmi ces seniors, les femmes sont largement majoritaires (65 %), en raison notamment de leur espérance de vie plus élevée.

Aux âges intermédiaires, entre 25 et 64 ans, les femmes sont en revanche nettement moins nombreuses que les hommes à vivre en communauté (29 %).

L’âge des résidents diffère fortement selon le type de communauté. La moyenne d’âge est logiquement plus élevée dans les maisons de retraite : 80 ans contre 86 ans en France métropolitaine. Dans les établissements de soins médicaux, les résidents sont en moyenne âgés de 58 ans, soit nettement moins que dans l’Hexagone (69 ans) : cela peut s’expliquer par des maladies chroniques plus fréquentes et une dégradation de l’état de santé avec l’âge plus précoce à La Réunion qu’ailleurs [Merceron et Thibault, 2021]. Les résidents des communautés religieuses ont quant à eux en moyenne 60 ans (65 ans en métropole).

À l’inverse, la population la plus jeune se trouve dans les établissements d’aide sociale à l’enfance et de protection judiciaire des enfants et jeunes majeurs (16 ans en moyenne), ainsi que dans les internats (18 ans).

Certaines communautés sont fortement genrées. Ainsi, la part de femmes est particulièrement faible dans les établissements pénitentiaires (1,8 % contre 3,7 % dans l’Hexagone), les établissements militaires (13 %) et dans une moindre mesure dans les internats (36 %).

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