Rentrée littéraire

Saint Expédit défendu par Raymond Lucas

  • Publié le 2 septembre 2014 à 11:30

La rentrée littéraire 2014 est marquée à La Réunion par la sortie d'un livre consacré à Saint Expédit : "Sintespédi kisa ou i lé ?", publié par Surya Edition. Raymond Lucas souhaite défendre ce commandant romain converti au christianisme, au coeur d'un culte à La Réunion. "La folklorisation, voire la diabolisation qu'on en fait me choque en tant que Réunionnais", indique l'auteur qui a pris la plume afin de "donner un regard plus serein, plus juste et plus tolérant aux manifestations d'expression populaire identitaire." (photo D.R.)

Martyr pour les uns, légende pour les autres ou ultime recours pour certain, Saint Expédit ne laisse pas indifférent. A La Réunion, son culte se fait parfois dans le secret, au grand regret de Raymond Lucas. Pour l’auteur du livre "Sintespédi misa ou i lé?", "ces attaques contre une pratique de dévotion populaire sont des atteintes à l’âme réunionnaise dans sa piété et son originalité manifestée comme expression identitaire."

Pour cet homme originaire des Avirons, Expédit "un jeune homme type de l’époque d’une civilisation romaine conquérante." Devenu commandant, le militaire gravit tous les échelons jusqu’à atteindre le titre de tribun. "Et là commence la jalousie des envieux qu’il doit côtoyer", souligne Raymond Lucas. Converti au christianisme, Expédit est exécuté comme "martyr au service du Christ."

Le second volet du livre est intitulé "not’ ti-bondyé." L’occasion d’aborder la venue des célèbres statuettes à La Réunion. Pour Raymond Lucas, l’intronisation officielle en mai 1931 du culte dans l’ile par un évêque de l’église de la Délivrance à Saint-Denis, provoqua un élan de libération, mais aussi de la peur. "Alors des détracteurs s’attaquèrent à ce culte populaire : parlant de superstition, de sorcellerie, de culte malbar avec la couleur rouge", note l’écrivain.

Le livre de Raymond Lucas montre également les villes où la "dévotion à Saint Expédit est encore bien vivante", que ce soit en France ou à Rome. "Le Réunionnais n’a rien inventé, il vit sa foi, il partage, harmonise ses rites et croyances avec ses frères de misère, venus de partout et largués comme lui sur cette île. Ça contribue à la naissance d’un peuple zanbrocal… Not sintespédi maron caché et protégé par la population, y est pour quelque chose", conclut l’auteur.

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1 Commentaires
mars ouil
mars ouil
9 ans

Originaire de la région lyonnaise, à la Réunion pendant vingt ans, je me suis interessée à ce saint qui avait son image dans le missel de ma mère et dont je connaissais la ferveur.

je connais les petites chapelles des hauts, j'ai parcouru l'ile à la recherche des lieux de culte.et j'avoue que depuis vingt cinq ans, je lui suis fidèle.

Je n'ai jamais été déçue, si le miracle est de m'avoir aidé à prier , montré ce qu'était la spiritualité : alors, oui c'est un miracle.