Saint-Gilles accueille le colloque VIH/hépatites de l'océan Indien

Sida : "La coopération régionale est une question de vie ou de mort"

  • Publié le 8 octobre 2014 à 05:00

Pendant trois jours, du jeudi 8 au samedi 10 octobre 2014, l'hôtel le Récif de Saint-Gilles-les-Bains accueille le 13ème colloque VIH/hépatites de l'océan Indien. Un rendez-vous destiné à dresser un "état des lieux épidémiologique" des différents pays de la région sous la thématique de "l'égalité des soins". Personnels soignants, travailleurs sociaux, militants associatifs et émissaires gouvernementaux seront réunis afin de traiter des inégalités demeurant en terme d'accès aux soins et de prise en charge des malades. "La coopération régionale est indispensable car c'est une question de vie ou de mort", souligne Catherine Gaud, présidente de l'association RIVE organisatrice de l'événement. "À La Réunion, les contaminations par le VIH augmentent toujours de 3,5 % par an et on recense 850 patients suivis régulièrement", indique-t-elle.

Dans son dernier rapport sur le VIH/Sida datant de novembre 2013, l’Observatoire régional de santé indiquait que le plan national VIH/IST 2010-2014 avait décliné pour la première fois un plan complémentaire étendu à La Réunion et à Mayotte. En cause notamment, "l’évolution récente de l’épidémie du VIH dans l’océan Indien avec augmentation des cas dans les îles limitrophes", en particulier à Maurice et aux Seychelles.

La propagation du VIH mérite ainsi d’être endiguée au niveau régional, ce qui implique plusieurs problématiques, dont celle de "l’égalité des soins", qui sera au centre du colloque organisé à Saint-Gilles durant trois jours. "C’est le 13ème colloque de ce genre, il y en a un par an accueilli dans les différents pays de la région : Madagascar, les Comores, les Seychelles, Maurice, Rodrigue et Mayotte. Il y aura 150 représentants étrangers, des médecins, des infirmières, des travailleurs sociaux, des psychologues, mais aussi des politiques et, ce qui est très important, des personnes vivant avec le VIH", détaille Catherine Gaud, président de l’association RIVE, mais aussi du COREVIH (Coordination régionale de lutte contre l’infection au VIH).

Elle poursuit : "Cette coopération régionale est indispensable car c’est une question de vie ou de mort. Les traitements ne sont pas les mêmes dans des pays pauvres comme Madagascar et les Comores, dans des pays intermédiaires comme Maurice et les Seychelles, ou dans des pays ‘riches’ comme La Réunion ou Mayotte. L’objectif est de voir comment travailler tous ensemble."

45 % des contaminations en lien avec Madagascar

À l’heure où Ebola fait les gros titres de la presse, le Sida demeure en effet un virus meurtrier, mais avec de fortes disparités selon les pays. "À La Réunion, les contaminations par le VIH augmentent toujours de 3,5 % par an. On recense 850 patients suivis régulièrement aujourd’hui ", détaille Catherine Gaud. " Ce n’est pas beaucoup, mais dans la zone il y a des catastrophes. À Maurice par exemple, on compte 10 000 usagers de drogue et 50 % sont infectés par le VIH et 70 % par l’hépatite C ; et ça commence à être la même problématique aux Seychelles", souligne-t-elle.

Dans son rapport, l’ORS mettait ainsi en avant "les mouvements de population entre les îles de l’océan Indien" comme facteurs de risque. Un constat que reprend Catherine Gaud : "En 2014, on compte 28 nouveaux patients contaminés à La Réunion. Parmi ceux-ci, 45 % ont un lien avec Madagascar : ce sont soit des personnes d’origine malgache vivant à La Réunion, soit des personnes ayant eu des relations sexuelles à Madagascar, soit des personnes qui ont un ou une fiancée à Madagascar. Il y a quelque chose de grave qui couve là-bas...", alerte-t-elle.

Un des objectifs de ce grand colloque annuel est ainsi de mettre à jour toutes les données sur la propagation du virus et de maintenir la vigilance afin d’apporter des réponses communes et globales. "Les associations sont toujours en alerte par rapport à la proximité d’autres îles où le VIH progresse. Si on baisse la garde, la situation peut changer très vite. C’est pourquoi on attend avec impatience les présentations des autres pays pour voir s’il y a lieu de s’inquiéter ou pas", confie Andréa La Calvé, directrice de l’association RIVE.

www.ipreunion.com

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