Industrie agro-alimentaire

Lait reconstitué : mode d'emploi

  • Publié le 2 janvier 2015 à 05:15

Dans sa grande majorité, le lait de la Sicalait est incorporé à la totalité du lait reconstitué ou recombiné, fabriqué par notre industrie locale, et s'ajoute donc à l'eau, au lait en poudre d'importation et à la matière grasse laitière anhydre (MGLA) importée elle aussi. Cette matière grasse laitière anhydre est encore appelée huile de beurre. Ce n'est pourtant ni du beurre, ni de la crème fraiche, mais un produit industriel dont la teneur minimale en matière grasse est de 99,8%. Pour en arriver là, il faut chauffer à 80° de la matière grasse obtenue à partir du lait, du beurre ou de la crème ; puis faire subir à ce qui en reste une double centrifugation et enfin, en extraire toute trace d'eau dans un évaporateur.

Passons sur les détails, l'huile qui en résulte, une fois refroidie, est conditionnée dans de grands fûts en acier alimentaire de 190 à 210 kg, sous atmosphère d'azote ou de dioxyde de carbone. La MGLA, beurre concentré ou beurre industriel, présente l'avantage de se conserver plus facilement que le "vrai" beurre du fait de sa très faible teneur en eau. Mais de tels produits sont susceptibles  de s'oxyder, d'autant plus vite qu'ils proviennent de matière première de mauvaise qualité. A température ambiante, il convient de les utiliser dans les 12 mois suivant leur fabrication ; à température inférieure à + 10 °C, ils peuvent se conserver environ 24 mois. La littérature spécialisée explique que les huiles de beurre ou MGLA "sont utilisés avec la poudre de lait dans les pays en développement pour la reconstitution du lait et des produits laitiers". Il convient de préciser encore que ces produits sont employés dans la plupart des préparations alimentaires industrielles ou domestiques utilisant le beurre ou d'autres matières grasses.

A La Réunion, dans le meilleur des mondes industriels, avec de l'eau, plus de 40 000 tonnes de poudre de lait importées par an et de la matière grasse laitière anhydre en proportion, on pourrait presque se passer d'une production locale de lait. Sans doute est-ce pour cela que la crise sanitaire du cheptel perdure tranquillement depuis dix ans. Tant qu'il reste quelques éleveurs et quelques vaches pour le décor et les opérations de promotion dans les grandes surfaces… Et puis la Sicalait est la société mère d'entreprises florissantes telles Cilam ou Urcoopa.

Il n'en demeure pas moins vrai que le lait que l'on nous vend n'est pas vraiment du lait, selon la définition légale : "La dénomination "lait" est réservée exclusivement au produit de la sécrétion mammaire normale, obtenu par une ou plusieurs traites, sans aucune addition ni soustraction…" ; c'est tout bêtement du "lait reconstitué", c'est écrit dessus, le qualificatif "partiellement" étant purement… cosmétique, car le lait reconstitué, ou recombiné, peut comporter, ou non, une fraction de "vrai" lait.

guest
4 Commentaires
Pourquoi pas
Pourquoi pas
3 ans

C'est allucinant ! On nous fait consommer n'importe quoi et ensuite on s'étonne que nous sommes malades ! La honte sur tous ces fabricants de maladies. Ça fait aussi marcher l'industrie médicale sous toutes ses formes !

stan
stan
9 ans

c'est une info explosive, une vraie bombe! les autorités doivent s'expliquer
et bravo IPR

Fleur
Fleur
9 ans

Le corps humain n'a pas besoin d'ingérer de protéine animale. Alors, cessons de faire du mal aux animaux, et tournons nous vers les végétaux. Les "laits" végétaux sont malheureusement eux aussi transformés. Mais certains sont plus authentiques que les laits dits de vache.

jean nicolas
jean nicolas
9 ans

écoeurant! on nous prend pour des cons. et les accords de libre echange vont encore aligner les normes vers le bas!!!