La cellule interrégionale d'épidémiologie à La Réunion (CIRE) a recensé 60 cas de leptospirose au cours de l'année 2014, indique l'agence régionale de santé (ARS) ce vendredi 13 février 2015. Trois personnes sont décédées des suites de cette maladie grave, principalement transmise à l'homme par les rats. 57 malades ont été hospitalisés, dont un tiers en service de réanimation.
"En 2014, 60 cas de leptospirose ont été recensés dont 58 confirmés et deux possibles. Le taux d’incidence global pour 2014 était de 7,2 cas pour 100 000 habitants contre 7,1 en 2013 et 9,1 en 2012. La transmission en 2014 a été équivalente aux deux années précédentes. Seul le mois de janvier a été marqué par un excès de cas lié au Cyclone Bejisa : 7 cas survenus chez des personnes s’étant contaminées au cours du nettoyage post cyclone.
Parmi ces patients, 57 (96,6%) ont été hospitalisés et 1/3 est passé en service de réanimation. La létalité en 2014 (3 décès) est équivalente à celle de 2013 (5,0 % vs 6.8%). On constate une prédominance masculine soit 54/60 patients avec une moyenne d’âge de 43 ans [12-81 ans], ce qui est habituel à La Réunion. Les cas étaient repartis sur l’ensemble de l’ile mais des taux d’incidence étaient très différents selon les communes de 0 cas pour 100 000 habitants au Port à 109 cas pour 100 000 ha bitants à Salazie.
L’enquête environnementale a été réalisée chez 59 patients et l’activité à risque a été clairement identifiée pour 56 patients : 29 cas directement liés à une activité agricole (dont 7 professionnels),16 cas directement liés à une activité aquatique (4 pécheurs, 5 baigneurs, 7 sports d’eau vives), 7 cas liés à des travaux de remise en état après le passage du cyclone Bejisa, deux cas à des travaux au domicile, 1 cas à une exposition professionnelle (ouvrier du bâtiment). Trois patients cumulaient activité aquatique et activité agricole lors de la période d’incubation. Parmi les 59 patients, 61% (36) présentaient des blessures, et aucun ne les avait suffisamment protégées durant ses activités.
Le nombre de cas en 2014 est semblable à celui de 2013. Toutefois, pour la première fois une augmentation des cas suite à un cyclone a été clairement mise en évidence. Après un incident climatique (cyclone, inondations, etc.), il est important que la population se protège lors des travaux de nettoyage ou de remise en état en portant des gants, bottes et vêtements longs. Depuis deux ans, la part des loisirs aquatiques ne cesse d’augmenter même si les activités agricoles (élevage, maraichage, jardinage) de loisir ou professionnelles restent toujours à l’origine du plus grand nombre de c
as de leptospirose.
En cas de signes cliniques survenant après ces activités à risque, il faut consulter son médecin et lui signaler l’activité à risque. A la Réunion, une recrudescence des infections par la leptospirose est constatée chaque année durant l’été Austral. Les leptospires sont responsables de manifestations cliniques allant du syndrome grippal bénin jusqu’à un tableau de défaillance multiviscérale potentiellement létale."