Face à la "situation explosive" que connaissent les jeunes ultramarins, le CESE (Conseil économique, social et environnemental) a adopté, le 10 février 2015, son projet d'avis pour lutter contre le chômage, le décrochage scolaire, le tassement de la croissance économique et l'accroissement des inégalités. Cette contribution s'articule autour de cinq axes de réflexion précisés ci-dessous.
Améliorer la connaissance sur la formation et l’insertion professionnelle et sociale des jeunes ultramarins
Le manque d’informations qualitatives et quantitatives constaté par le CESE limite la mise en œuvre et l’efficacité de politiques publiques dédiées à la jeunesse dans ces territoires. L’amélioration de la connaissance de ces données pour les Outre-mer constitue donc la première des priorités et un préalable à toutes les autres recommandations.
Le CESE invite les acteurs de la statistique publique à mieux dénombrer le nombre de jeunes ultramarins en tenant compte des flux migratoires et à mieux évaluer leur parcours scolaire et professionnel afin de rendre plus adéquates les conditions de leur insertion sur le marché du travail et dans la société.
Améliorer les politiques éducatives et le niveau de formation des jeunes ultramarins
Il s’agit de conforter l’offre scolaire et universitaire dans les Outre-Mer en favorisant la scolarisation des enfants, notamment dès deux ans ; en améliorant la transition entre le lycée et l’enseignement supérieur ; en implantant davantage d’Universités des métiers de l’artisanat et en encourageant la formation aux professions de santé, etc. L’effort de formation des enseignants doit être poursuivi par une formation continue adaptée aux réalités locales et en particulier aux langues vernaculaires.
Evaluer, prévenir et mieux lutter contre l’illettrisme et le décrochage scolaire dans les Outre-mer
Il s’agit là d’un axe fort du projet d’avis. Le CESE recommande une évaluation régulière et homogène de l’illettrisme et du décrochage scolaire dans les Outre-mer afin de conforter et d’adapter les actions de prévention. Il préconise d’implanter et de mieux coordonner dans tous les territoires ultramarins les dispositifs existants (Agence nationale de lutte contre l’illettrisme, plateformes de suivi et d’appui aux jeunes en difficulté scolaire ; réseau "Formation, qualification, emploi" (FoQuaLe), etc.).
Revaloriser la mobilité des jeunes ultramarins
Le CESE considère comme primordiale la mobilité des jeunes ultramarins pour répondre à leurs besoins de formation et d’insertion sur le marché du travail. Il préconise de dynamiser les dispositifs de passeport-mobilité mis en œuvre par l’Agence de l’Outre-mer pour la mobilité (LADOM) en particulier en instaurant un accompagnement des étudiants ultramarins bénéficiaires du passeport-mobilité-études. Le CESE préconise également une participation accrue des étudiants ultramarins au programme "ERASMUS +". En outre, il propose d’innover en expérimentant dans un territoire ultramarin volontaire un dispositif selon le modèle " Erasmus + " dans l’espace régional des territoires ultramarins financé par des fonds européens et de l’évaluer avant une éventuelle généralisation.
Améliorer l’insertion et l’accès à l’emploi dans les Outre-mer
Pour améliorer l’insertion et l’accès à l’emploi des jeunes ultramarins, le CESE préconise de former pour mieux répondre aux besoins de leurs territoires, de soutenir l’action du Service militaire adapté (SMA) qui a montré toute son efficacité ; de favoriser l’accès à l’alternance et au premier emploi notamment dans le cadre du plan de relance de l’apprentissage ; de recourir davantage aux emplois aidéset de favoriser l’insertion des jeunes à travers l’engagement associatif en reconnaissant et validant leurs acquis non formels. Le CESE recommande enfin la promotion de certaines filières d’emploi dans le cadre d’un nouveau modèle de développement de chacune des collectivités ultramarines.
"Le diagnostic est désormais établi. Il est donc impératif et urgent d’agir en faveur de l’insertion professionnelle et sociale de ces jeunes, qui constituent d’abord et avant tout l’avenir et la richesse de la France", conclut le rapporteur du projet d’avis.
Et si en plus de tout ça, on privilégiait les locaux plutôt que d'avoir recours à la main d'oeuvre métropolitaine ?
Les réunionnais et autres ultra marins ne sont pas plus bêtes, et peuvent occuper les emplois disponibles, ce qui réduirait le taux de chômage.