Trois braquages ont eu lieu en une semaine

Délinquance : Saint-André veut "résoudre les problèmes à la source"

  • Publié le 27 mai 2015 à 08:47

Face à la montée de l'insécurité, la mairie de Saint André et les forces de l'ordre ont lancé un plan d'action pour prévenir les actes de violences et de délinquance, ce mardi 26 mai 2015. La consommation d'alcool est désormais interdite dans les rues de la ville et quatre caméras supplémentaires ont été annoncées. Une douzaine d'ASVP (Agents de surveillance de la voie publique) seront également recrutés d'ici la fin du mois.

Pour Shiva Mouraman, président de l’association des commerçants de Saint André, "les jeunes sont en perdition", ce qui explique pour lui, les nombreux braquages et vols de ces derniers jours. En effet, entre le 15 et le 23 mai, les commerçants de Saint André ont subi trois braquages à main armée, et un cambriolage extrêmement violent en avril, lors duquel la locataire a été menacée et la case incendiée.

Viviane Ben Hamida, adjointe à la mairie de Saint André a expliqué au micro de RTL Réunion, que l’important est "d'agir sur les causes." "On a des jeunes qui sont au chômage, on a une jeunesse qui est désœuvrée. On a aussi un déficit d'autorité parentale, on a du décrochage scolaire, alors il ne faut pas généraliser mais il faut traiter ces problèmes", explique-t-elle.

Shiva Mouraman s’est dit rassuré par la décision de la mairie de déployer une douzaine d’agents de service civique qui iront à la rencontre de la population "pour discuter et comprendre ce qui se passe dans les quartiers". "Ces agents de médiation vont être beaucoup plus près de ces jeunes, et couper dès le début cet esprit de délinquance, ça évitera beaucoup de problèmes", poursuit-il.

L'éducation avant la répression

La commune a axé sa politique sur deux champs, l’un éducatif en engageant "un dialogue individuel avec les jeunes des quartiers." "Nous avons aussi des médiateurs de quartiers, des cellules de prévention qui proposent des actions aux jeunes", a expliqué l’adjointe.

Elle ajoute : "on a mené un diagnostic partagé avec l’ensemble des partenaires que ce soit l’éducation nationale, les bailleurs sociaux, le conseil départemental, les associations et les familles, à partir duquel nous avons engagé un certain nombre d’actions collectives." Différentes initiatives ont été présentées : l’école ouverte, les chantiers de l’éducation, le soutien aux familles et le financement des associations sportive et culturelle.  

"Il s’agit d’accompagner les familles dans leurs fonctions parentales. Il faut agir à la source et aider les familles qui ont des enfants en bas âge. C’est là qu’on construit le cadre éducatif, dans lequel les enfants ont des valeurs. Il ne faut pas qu'ils aillent vers des leaders négatifs", a souligné Viviane Ben Hamida, qui compte notamment sur le Fonds interministériel de prévention de la délinquance pour son action.

De leur côté, les commerçants ont développé leur propre système de sécurité téléphonique, mis en place en avril, avec pour le moment 38 commerçants mobilisés. "Ce système, du type Viber, est gratuit, il permet d’envoyer des informations en temps réel, de donner les signalements s'il y a un braquage et même de prendre des photos qu’on envoie sur les réseaux", indique Shiva Mouraman.

www.ipreunion.com

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