Cellule hospitalière appelée Maloya

"Tir sa !" : le mouvement Laklarté et plusieurs artistes montent au créneau

  • Publié le 14 janvier 2016 à 04:00

Le choix du pôle de santé mentale de Saint-Pierre d'appeler son unité d'hospitalisation n°5 "Maloya" ne plait pas au mouvement Laklarté. Plusieurs artistes ont lancé une campagne arborant les termes "Tir Sa !" pour que la cellule d'hospitalisation "Maloya" change de nom. Danyel Waro ou encore Kaf Marbar - qui apparait avec la pancarte rouge sur les réseaux sociaux - se sont également mobilisés contre ce choix. Bruno Esyle, un des membres fondateurs de Laklarté, défend ses arguments qui, pour lui, ont été "mal compris". Interview.

Votre mouvement est contre le fait que le pôle de santé mentale se nomme "Maloya". 

On ne veut pas. Ce n’est pas être pour ou contre, nous sortons de ce débat là, mais on pense que les mots "séga" et "maloya" sont détournés de leur sens. On doit construire l’histoire de ces deux mots là qui renvoient à la culture, à l’histoire de La Réunion, à son identité. Il faut faire un travail de  connaissance et de valorisation d’abord avant de leur donner plusieurs significations qui n’ont rien à voir avec ça.

Par exemple, le jazz n’a pas ce problème là. Quand on pose la question à tout le monde "qu'est ce que le jazz ?", tout de suite, c’est la musique qui vient en premier. C’est ça que l’on voudrait pour notre musique. C’est une démarche d’amour, de passion. On aime notre musique.

Vous estimez que le public comprend vraiment votre positionnement ?

Il a été mal compris. Les gens pensent que l’on est contre le fait que le mot "maloya" soit sur le service psychiatrique. L’association est maladroite par rapport au passé du maloya. Pour casser nos arguments, on nous demande : "si on appelle un jardin d’enfants "maloya" est ce que vous êtes pour ?"  On dit non !  Peu importe, l’hôpital ou ailleurs, pour le moment nous avons besoin de valoriser le séga et le maloya dans leur sens premier, dans leur essence même, là ça n’a rien à voir. Nous sommes contre ce processus qui consiste à brouiller, à minimiser les rôles du séga et du maloya dans l’histoire de La Réunion.

Mais pourtant, un rhum s’appelle Maloya…

Oui je sais, d’ailleurs on ne reste pas sans rien faire, nous sommes en train de réfléchir à des actions de dialogue - on ne met pas de coup de pieds dans la porte. Nous sommes en train de voir comment on peut communiquer la dessus, dire aux jeunes : "sur tel produit il y a marqué séga ou maloya, il ne faut plus les consommer".

Quelles sont vos prochaines actions ?

Nous allons essayer de rassembler un maximum de personnes le 24 janvier prochain à Saint-Philippe, dans un endroit appelé Coco Vanille, pour en parler. Ceux qui se questionnent encore et ont des doutes, qui ne comprennent pas encore bien notre mouvement, venez nous rejoindre pour échanger, nous allons vous expliquer.

 

www.ipreunion.com

 

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5 Commentaires
brailler en kadance
brailler en kadance
8 ans

si cette unité s'etait appellée mozart comme le service de psychiatrie de l'adolescent à Agen , ces memes gateurs auraient crié au scandale sur la goyave de france et nos ancetre gaulois. p'tet meme qu'ils seraient allé chercher erika bareigts pour crazer un maloya devant les kameras.

Cool
Cool
8 ans

je persiste, le comportement de ses artistes est honteux! La maloya véhicule un combat contre l'injustice, contre le rejet, contre la souffrance des plus fragiles, c'est aussi le combat de la psychiatrie pour redonner de lhumanité, de la dignité et de l'espoir aux personnes frappés par la maladie. Je trouvais que le message était beau, c'était sans compter sur quelques artistes qui ce croient les seuls dépositaires de l'histoire douloureuse de la Réunion! HONTEUX!!!

Dany
Dany
8 ans

Dommage que vous ne compreniez pas la démarche... Dommage que vous réduisiez cette réaction du collectif à un rejet des handicapés mentaux... Ce n'est pas du tout le cas...
Voir sur http://7lameslamer.net/segamaloya-mobilisation-avec-tir-1704.html
Honteux... que vous n'ayez pas plus de réflexion. Honteux que vous réduisiez cette réaction à un rejet des handicapés mentaux ! Honteux !

honteux
honteux
8 ans

je ne connaissais pas cette forme de racisme de nos artistes péï vis à vis des malades. S’il s’agissait d’une unité de cancérologie ou de pédiatrie auraient-ils la même réaction ? Les maladies mentales on ne veut pas en entendre parler ! C’est bien connu. j’espère qu’ils n’auront jamais un enfant schizophrène, autiste, ou que suite à un grave choc émotionnel ils ne sombreront pas dans la dépression. Bonjour l’ouverture d’esprit de nos grands représentants culturels....Le rhum maloya qui tue tant de personnes chaque années pas de soucis ? Et je je parle même pas du diabète avec la boisson au sucre Séga!

les handicapés en pensent quoi?
les handicapés en pensent quoi?
8 ans

que pensent les handicapés qui demandent à etre respectés et se voient là, denigrés par cette action?