Massacre de Mathéo - L'homme a été reconnu coupable de meurtre et d'actes de barbarie (Actualisé à 18h30)

Live - Jean-Charles Artaban condamné à la réclusion à perpétuité

  • Publié le 29 avril 2016 à 23:59

Ce jeudi 28 et ce vendredi 29 avril 2016, s'est tenu le procès d'une cruauté rare et extrême. Jean-Charles Artaban a été reconnu coupable de meurtre et d'actes de barbarie. Il a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Cette condamnation est accompagnée d'une période de 22 ans de sûreté. Un laps de temps verrouillé pendant lequel une demande d'aménagement de peine est impossible. Si l'homme a bien reconnu avoir tué le petit Mathéo, il affirme ne pas se souvenir des détails sordides de son crime. Hier, les constatations des enquêteurs et du médecin légiste ont fait état d'actes de cruauté extrême : le petit garçon avait été retrouvé dans la cour de l'accusé, son corps éventré, décapité, brûlé et jeté aux chiens.

18h42 : Le coupable quitte la salle, tête haute.

18h40 : La cour rejette l'ensemble des demandes de dédommagements. Cette décision est rarissime

18h27 : La partie civile demande, en dédommagements, une somme de 40 000 euros pour la mère et le père de Mathéo chacun, ainsi que 15 000 euros pour la grand-mère du côté paternel.

18h17 : Après une heure et demie de délibéré, Jean-Charles Artaban est reconnu coupable de meurtre et d'actes de barbarie. Il est condamné à la peine de réclusion criminelle à perpétuité, accompagné d'une période de sûreté de 22 ans. Pendant ce laps de temps, il ne sera pas en mesure de demander un aménagement de peine. A l'annonce du verdict, l'accusé opine simplement la tête.

16h38 : L'audience est suspendue, le temps que les jurés délibèrent.

16h36 : Jean-Charles Artaban se lève. Il répète : "Je demande pardon. Je suis désolé. Je regrette ce que j'ai fait."

16h30 : "Ce matin, c'est la première fois qu'il a exprimé des regrets et qu'il s'est excusé" souligne l'avocat. Il admet que cette amnésie est frustrante, mais qu'elle est véridique.

16h20 : Maître Patrice Selly : "Je ne remets pas en cause la gravité des faits. Mais il faut aussi tenir compte de la vie qu'a eu l'accusé. Un expert disait que cette vie et son accident peuvent expliquer son comportement antisocial depuis 1996. Il n'a alors connu que les tribunaux et la prison." Sur la mère de Mathéo, il s'étonne : "On n'est pas là pour rabaisser qui ce soit, mais Jasmine Tsiahoty n'est pas capable de nous expliquer réellement ce qu'il s'est passé. Aucune explication sur le rôle qu'elle a pu avoir entre 3h et 5h20 du matin."

16h15 : "Jean-Charles Artaban a de l'humanité. Pourquoi devrait t-on considérer le contraire? Sur quels éléments s'appuie t-on?" L'avocat de la défense rappelle que si la sentence de l'avocat général est acceptée, l'accusé ne pourra pas bénéficier d'aménagement de peine pendant 22 ans. Il persiste : "Est-ce que la justice consiste à éliminer quelqun de la société?"

16h05 : "Je vous passe les commentaires que j'ai lu sur les réseaux sociaux. La peine de mort n'existe plus aujourd'hui et certains demandaient sa décapitation" s'indigne l'avocat qui prie les jurés de ne pas avoir de récations similaires et de laisser de côté "la pression et la clameur sociales."

15h58 : C'est au tour de Maître Patrice Selly de plaider. Il assure fermement : "Malgrè ce qui a été dit, nous ne sommes pas les avocats du diable. Nous sommes les avocats de Jean-Charles Artaban. Je ne suis pas gêné parce que c'est mon métier, c'est mon rôle d'être aux côtés de ceux qui sont accusés." Les jurés écoutent attentivement. "Il n'y a pas de monstre. Il n'y a que des hommes et des femmes, qui ont des failles."

L'avocat continue : "Nous sommes seuls, mais nous veillons à ce que les droits de Jean-Charles Artaban soient respectés lorsque vous vous retirerez pour le délibéré."

15h50 : "On vous décrit un monstre, on vous conditionne !" affirme Maître Jean-Christophe Molière. Il estime que la peine que demande l'avocat général "comporte des lacunes".

15h48 : L'avocat pointe du doigt les personnes ayant affirmé que Jean-Charles simulait la folie. "Ils n'avaient pas les compétences nécessaires pour le dire!" Selon lui, l'amnésie de l'accusé n'est pas une stratégie, mais une réalité.

15h40 : "Il n'y a qu'un seul expert qui a pris la peine de venir. Dans des dossiers moins graves, plusieurs expertives sont réalisées. Vous devez en tirer les conséquences."regrette l'homme de loi. Il poursuit : "Mon sentiment, c'est que personne ne voulait prendre la responsabilité de conclure une altération du discernement de Jean-Charles Artaban au moment des faits."

15h32 : L'avocat de la défense rappelle les déclarations de son frère : "Il parlait tout seul, il disait "le seigneur est maudit" et utilisait une autre langue." Il rajoute : "Il nous l'a dit, c'est la première fois qu'il voyait son frère dans un tel état."

15h25 : Le discernement de l'accusé au moment des faits est à nouveau remis en cause. "M.Artaban a eu un accident en 1996, qui l'a plongé dans un coma de treize jours. Son casier judicaire prend naissance en 1996. Bizarrement !"

Il rappelle une période d'hospitalisation et d'internement en 2011, en raison de "troubles du comportement, de l'identité, de vécus hallucinatoires". Il insiste : "Je n'invente rien."

15h21 : L'avocat s'emporte : "Où étaient les gens qui se permettent aujourd'hui de tenir un jugement? Où étaient ces gens lorsque ce gosse évoluait dans l'alcoolisme de sa mère et était frappé par Jean-Charles Artaban?" Il rajoute : "Je considère que ce dossier traduit la faillite de notre société. Cette société, aujourd'hui, en a aussi la responsabilité."

15h17 : L'audience reprend avec la prise de parole de la défense. Maître Jean-Christophe Molière commence : "Tout personne a le droit d'être défendue, quels que soient les faits reprochés. C'est un droit absolu. Même si les faits, ici, sont exceptionnels."  Il demande aux jurés de faire preuve d'impartialité, malgré "tout ce qui a été dit".

15h00 : "Il faut protéger la société. Je requiers la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans." L'audience est suspendue.

14h50 : L'avocat général a toujours la parole. Il évoque la mère de Mathéo : "Elle n'a pas le profil de la mère parfaite, mais elle est comme elle est. Manifestement, cette mère, Mathéo l'aimait." Il interpelle Jean-Charles Artaban : "Mathéo a dû pleurer, vous implorer. A ce moment, à quoi pensez-vous?"

"Il faut pardonner à chaque fois que c'est possible. Mais, avec Artaban, il n'y a rien à dire."

Il s'adresse aux jurés : "Voyez-vous dans le déroulement des faits, la personnalité de l'accusé, la peur, la souffrance et l'effroi, voyez-vous de quoi faire échapper Artaban à la réclusion criminelle à perpétuité?"

14h00 : Le procès reprend avec la plaidorie de l'avocat général. "Trois ans, huit mois, vingt-cinq jours, c'est l'âge que Mathéo avait quand il a été massacré, torturé, éviscéré, décapité. C'est l'une des affaires les plus graves de La Réunion. Alors, bien sûr, tout le monde cherche à savoir pourquoi. Une seule personne pouvait apporter cette réponse."

"Celui dont vient surtout la vérité, c'est le frère de l'accusé. Mais la chronologie est imprécise. La seule heure certaine, c'est l'heure à laquelle le cousin de Jean-Charles Artaban a appelé les forces de l'ordre. A 5h20, le petit Mathéo est déjà donné à manger aux chiens. Des organes n'ont jamais été retrouvés, ils ont vraisemblablement été mangés par les animaux."

"J'espère qu'il était mort quand Artaban lui a ouvert le ventre. Ou au moins inconscient."

En prison, quinze jours après le massacre de Mathéo, Jean-Charles Artaban a écrit à Jasmine Tsiaothy.

Il signe : "I love you".

12h25 : L'audience est suspendue.

11h30 : Début de la plaidoirie de la partie civile. "Nous voulions des réponses. C'est bien dommage, M.Artaban, que vous ne pouviez pas vous souvenir de ce qui s'est passé, durant cette nuit de véritable barbarie. Vous avez fait en sorte que ce ne soit plus un petit garçon. Pendant sa courte vie, il n'a vécu que des choses horribles. Je pense qu'il n'y a pas de mots pour décrire l'horreur vécue par Mathéo et sa mère."

"Il y a un sentiment de culpabilité de la part des parents. Mais qui pouvait imaginer quelque chose d'inimaginable? Vous voyez la maman s'accrocher à la peluche de Mathéo. Tenez-en compte. M.Artaban, vous êtes aujourd'hui recroquevillé, au plus bas. Restez-y, vous y êtes à votre place."

"L'accusé a fait un choix très clair. C'est celui de l'amnésie. Cet homme, il convient de le tenir le plus longtemps possible à l'écart de la société."

11h20 : Jean-Charles Artaban se lève. A la demande du président sur son inactivité, il affirme qu'il "était inscrit à l'ANPE". Le président : "Est-ce qu'il y a quelqun de votre famille dans la salle?". Lui : "Je ne sais pas". La défense : "De nombreuses personnes attendent des réponses. Si vous avez un doute sur ce qui s'est passé ce soir là, vous avez pourtant commis ce crime. Est-ce qu'aujourd'hui encore, vous avez des choses à dire? C'est le moment, M.Artaban". L'accusé : "Je reconnais ces actes. Je le regrette. C'est grave ce que j'ai fait. Je demande pardon aux parents de Mathéo, à la cour. Je regrette vraiment. Je ne sais pas ce qui s'est passé dans ma tête ce jour là. Je ne trouve pas la réponse. Je n'arrive pas à croire que j'ai fait une chose pareille. Je suis désolé de ne pas pouvoir en dire plus.".

11h06 : Le procès reprend, avec le témoignage de l'ex belle-soeur de Jean-Charles Artaban. Elle a eu deux enfants avec un de ses frères. "Je l'ai connu pendant six ans. Il n'était pas violent, il a même gardé mon premier fils, il prenait soin de lui" affirme t-elle. Elle rajoute cependant l'avoir déjà vu "décapiter son chien".

"Il nous a déjà dit que s'il arrivait quelque chose de grave, il ferait le fou auprès de gendarmes" déclare t-elle fermement. Lorsqu'elle vivait avec son frère, c'est Jean-Charles qui "commandait" la famille et qui tenait les comptes. Elle ne l'a jamais vu proférer des incantations ou réaliser de quelconques rituels.

10h47 : L'audience est à nouveau suspendue.

10h46 : La cour rejette la demande de contre expertise psychiatrique.

10h41 : L'audience est suspendue quelques instants, le temps que les jurys délibérent.

10h38 : La défense "On ne plaide pas la folie. On demande simplement si, au moment des faits, M.Artaban a eu une abolition de discernement. Sur l'état de santé lui-même, au vu de la peine qu'encourt l'accusé, doit-on se contenter d'une expertise psychiatrique?".

10h27 : Les troubles de la personnalité de Jean-Charles Artaban sont étudiés. La "difficulté à se mettre à la place de l'autre" revient notamment.

10h20 : La défense évoque une possible altération de discernement au moment des faits. "Quand est-ce que vous considérez que le discernement chez un individu est entravé?" Le psychiatre : "Chez M.Artaban, il n'a aucun trouble psychotique ou neuro-psychatrique pouvant aller dans ce sens". La défense : "Au moment de la garde à vue, il y a eu une demande psychiatrique de la part des gendarmes. Elle a été rejetée. Selon vous, si cet examen avait pu se faire quelques heures seulement après le faits, l'analyse aurait t-elle pu être différentre?" Le psychiatre : "Je ne peux pas vous répondre sur une hypothèse. Ca aurait pu être intéressant."

10h07 : La partie civile l'interroge sur l'association entre son caractère anti-social et son addiction à l'alcool. "Je suis avocat depuis 26 ans, on sait qu'un éthylomètre est très précis. On sait donc qu'il était sobre au moment des faits. C'est quelqun qui avait l'habitude de boire, s'il avait consommé des boissons dans un passé recent, il n'était pas non plus enivré".

10h03 : L'hypothèse d'un trouble psycho-chronique n'a pas été retenu par les expertives psychiatriques. Ce qui est surtout mis en exergue, c'est la dépendance de Jean-Charles Artaban à l'alcool.

10h00 : Un doute est levé sur la sobriété de l'accusé au moment des faits. Selon ses éléments, le psychiatre avance la consommation de boissons alcoolisées "dans un passé récent". Le président rappelle qu'un éthylomètre a été utilisé par les gendarmes, à leur arrivée : outil mis en doute par le psychologue.

9h44 : Le psychiatre chargé de l'expertise de l'accusé est appelé à la barre. "Aucune particularité au niveau pathologique, il paraissait relativement coopératif et tenait des propos cohérents."Dans son box, l'accusé se recroqueville sur lui-même.

Selon les examens, pas d'arguments pouvant avancer des troubles psychotiques chroniques. 

Au niveau de personnalité : "Impulsive, refusant la frustration". Alcoolique, l'accusé a déjà connu plusieurs comas éthyliques.

9h42 : Jean-Charles Artaban se lève. Sur sa relation avec Jasmine Tsiaothy : "Elle me prenait un peu la tête. Elle partait et revenait, selon ses désirs".

9h34 : Rappel de la relation chaotique entre Jasmine Tsiaothy et Jean-Charles Artaban, selon le rapport d'un psychologue. L'accusé, sur sa rencontre avec Mathéo, était "ému", l'enfant lui paraissait "fragile". Au niveau psychologique, il est décrit comme "très empathique, il semble habité par une froideur affective". Le psychologue : "Il semblerait que le sujet soit victime d'hallucinations persistantes. Nous ne savons rien de plus au sujet de ces dernières."

9h32 : Le président rappelle les précédentes inculpations de Jean-Charles Artaban : de multiples emprisonnements pour des vols avec violence et une agression sexuelle.

9h30 : Jean-Charles Artaban se lève. Le président, en s'appuyant sur les reconstitutions : "Vous avez une vision très précise de ce qui s'est passé ce soir-là, selon vos témoignages. Vous avez des gestes très précis". L'accusé : "Je l'ai vu dans les journaux, c'est pour ça. Je ne me souviens plus."

9h20 : La maman de Mathéo, Jasmine Tsiaothy, est appelée à la barre. Le président l'interroge sur le témoignage du cousin de l'accusé, qu'elle aurait appelé à l'aide ce soir là. "L'enfant n'était pas encore mort, à ce moment là" affirme t-elle, contrairement à ce qu'aurait déclaré le voisin.

Le président l'interroge sur ce qu'elle a fait avant de se rendre chez Enrico Robert. "J'étais dehors, j'entendais mon bébé crier et demander de l'aide". Le président : "Pourquoi n'êtes vous pas rentrée dans la maison, vous l'entendiez découper votre bébé !" Aucune réponse.

9h00 : Les jurés observent attentivement des photos de la reconstitution des faits.

8h54 : Le dernier témoin, Enrico Robert, voisin et cousin de Jean-Charles Artaban, est hospitalisé. Il vivait à environ cent mètres de la maison de l'accusé. Le président fait état de ses précédents témoignages, receuillis lors de l'enquête. "Il était environ trois heures du matin lorsqu'ils se disputent. Jasmine est venue frapper à ma porte, elle m'a dit que Mathéo était mort et que son corps était dans le poulailler. J'ai appelé les secours." Il était 5h20 du matin.

Selon ce voisin, Jean-Charles était un "voleur" qui avait "l"habitude de se bagarrer avec les gens". Il précise avoir déjà vu son cousin frapper le petit Mathéo.

8h43 : Passage d'un témoin à la barre. Voisin de Jean-Charles Artaban, il connaît "de vue" Jasmine Tsiahoty. "Elle est venue me voir, en pleurs dans l'affolement et elle m'a dit que le petit marmaille était à terre, qu'il était mort".

8h40 : La deuxième partie du procès débute. Dans son box, l'accusé observe brièvement la salle avant de fixer à nouveau le vide en face de lui.

Pour rappel : Mathéo a été tué dans la nuit du mardi 18 au mercredi 19 juin 2013, dans le quartier de Beaulieu, à Saint-Benoît. Le petit garçon, alors âgé de trois ans, avait été retrouvé décapité, brûlé et jeté dans la cage des chiens. Une scène insoutenable découverte au petit matin par les forces de l’ordre alertées par Jasmine, la mère de l'enfant.

Agé de 40 ans, Jean-Charles Artaban encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Selon les éléments de l’enquête, les motivations de son geste seraient liées à un acte de vengeance. La mère du petit Mathéo lui aurait annoncé qu’il n’était pas le père de l’enfant. Jean-Charles Artaban, sobre au moment des faits, a été reconnu comme responsable de ses actes, mais des expertises psychiatriques ont révélé qu'il souffrait de troubles de la personnalité.

Hier, le procès a débuté avec les constations de l'enquête et du médecin légiste. La maman de la petite victime est passé à la barre, à quelques mètres du bourreau de son fils. Ce dernier a reconnu son crime, sans pour autant admettre l'ensemble des détails sordides qui l'accompagnent : il affirme qu'il n'était pas dans son état normal et qu'il ne s'en "rappelle pas". Le carnage aurait pourtant duré près d'une demi-heure. Jasmine Tsiahoty, maman de Mathéo parle d'un homme "manipulateur". L'enquête évoque un individu "qui sait faire le fou, sans l'être vraiment".

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1 Commentaires
Kozpoukoze
Kozpoukoze
7 ans

Et la mère qui demande des dommages et intérêts ! Alors su'elle aurait dû être aussi sur le banc des accusés ! ! Mais c'est un vrai mépris pour cet enfant.