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Quand Didier Robert explique à Fillon pourquoi il a choisi Sarkozy... en s'appuyant sur des élus de gauche !

  • Publié le 16 septembre 2016 à 10:00

Nouvel épisode dans le feuilleton Didier Robert versus François Fillon. Après avoir lâché l'ancien premier ministre pour donner son parrainage à Nicolas Sarkozy la semaine dernière, Didier Robert a publié ce mercredi 14 septembre 2016 une lettre qu'il a adressé à François Fillon, dans laquelle il explique son choix. Il évoque ainsi les propos tenus par François Fillon, lors d'un discours datant du 28 août, sur la décolonisation, avant de juger "outrancière et choquante la récurrence des attaques et des critiques personnelles" que François Fillon a adressées au candidat Nicolas Sarkozy. Au passage, pour évoquer ses valeurs, Didier Robert cite plusieurs auteurs et hommes politiques...de gauche !

Dans ce courrier,  Didier Robert explique avoir "longuement réfléchi avant de prendre la décision de ne pas vous accompagner jusqu'au bout des primaires. Une décision particulièrement difficile, douloureuse même. Une décision que je n'aurais jamais imaginé prendre il y a encore quelques semaines".

Et pour cause, le 22 août encore, il rappelait avoir choisi Fillon sur Twitter, un choix qu'il avait rendu public dès le 2 avril 2016.  Cette prise de position semblait logique, l'ancien premier ministre étant venu personnellement défendre le bilan du candidat Robert en 2015, en pleine campagne pour les élections régionales.

 

 

Une indignation sélective

Ce choix serait-il stratégique, à l'heure où Juppé et Sarkozy sont les deux favoris, dans la course aux primaires (37%), loin devant François Fillon (10%) ? Pour Didier Robert, la raison est tout autre: fin août François Fillon a tenu des propos sur la colonisation qui auraient ébranlé le président de Région, au point de le faire changer d'avis.

Désormais, il roulera donc pour Nicolas Sarkozy. Qu'importe que l'ancien président ait, dans le passé, jugé que l'homme noir n'était "pas assez entré dans l'histoire". Ces propos-là datent d'une autre époque, et surtout, ils auraient été mal compris, selon Didier Robert, qui s'exprimait à ce sujet ce jeudi 15 septembre sur le plateau de Réunion Première.

Pour Didier Robert, le discours de Dakar, dont est extraite cette phrase polémique, est en fait "un plaidoyer pour l’Afrique". "Si Nicolas Sarkozy précise aujourd’hui que l’homme africain n’est suffisament entré dans l’histoire, c’est vrai". (son intervention est à revoir à partir de 11'50 ).


19/20 Réunion 1ère

En revanche, que François Fillon ose affirmer que la France n'était "pas coupable d'avoir voulu faire partager sa culture aux peuples d'Afrique", c'est "choquant" et "outrancier". "Non, la colonisation n’est pas un bienfait", disait-il encore sur le plateau de Réunion Première.

Dans son courrier adressé à l'ancien première ministre, Didier Robert explique que cette prise de position "heurte" et "blesse profondément" le "militant passionné de Frantz Fanon, d'Edouard Glissant, d'Aimé Césaire. Ce qu'écrivait Frantz Fanon me semble davantage convenir que cette fiction d'un partage culturel : " Le nègre n'est pas. Pas plus que le Blanc. Tous deux ont à s'écarter des voix inhumaines qui furent celles de leurs ancêtres respectifs afin que naisse une authentique communication."

Qu'importe que ces auteurs et hommes politiques, tous de gauche, soient cités pour justifier le soutien de Didier Robert à un candidat de droite, qui juge que dans l'imaginaire de l'homme africain "où tout recommence toujours, il n’y a de place ni pour l’aventure humaine, ni pour l’idée de progrès. […]Jamais l’homme ne s’élance vers l’avenir. Jamais il ne lui vient à l’idée de sortir de la répétition pour s’inventer un destin.[…] Le problème de l’Afrique, c’est de cesser de toujours répéter, de toujours ressasser".

En entendant un tel "plaidoyer pour l'Afrique", on aurait plutôt tendance à croire que Fanon, Glissant ou Césaire doivent se retourner dans leurs tombes.

 

www.ipreunion.com

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