Alors que le groupement NRL défend le projet de la carrière de Bois Blanc en dénigrant celles de l'Est - estimant qu'elles ne permettront pas de satisfaire les besoins du chantiers - des expertises géologiques démontrent que les galets de Saint-Leu sont d'une qualité discutable. Aux Lataniers (la Possession), il faudra attendre la fin du dialogue citoyen pour envisager de creuser. Entre gisement altéré, risques que la population dise non et guerres de promoteurs, d'où viendront finalement les galets ?
La course aux galets s’essouffle, mais était-elle vraiment lancée ? Alors que les deux enquêtes publiques pour les carrières de Menciol dans l’Est et de Bois-Blanc dans l’Ouest se poursuivent, les bruits courent. Quid de la qualité des roches ?
Dans une lettre envoyée à nos confrères du quotidien Quotidien et rajoutée aux contributions publiques de Bois-Blanc, un anonyme fait part de son expertise, pour le moins déroutante. Le gisement de la carrière de Saint-Leu serait "fracturé, altéré et vacuolaire". Une observation s’appuyant sur "les éléments objectifs donnés par la SCPR dans son propre dossier" ainsi que sur "les investigations géophysiques par panneaux électriques".
Ces dernières recherches n’auraient ainsi pas démontré la présence de coulées basaltiques massives, celles là même qui sont indispensables pour produire de solides enrochements nécessaires aux digues de la NRL. Des clichés montrent également un sol et un sous-sol effectivement hétérogènes et scoriacés. Le mystérieux contributeur conclue donc que les basaltes "ne permettront pas de produire des enrochements". Si cela s’avère véridique, difficile de compter sur cette carrière pour alimenter correctement le chantier. Alors, exit Bois Blanc ? A ce propos, ce dimanche 5 000 personnes ont manifesté contre le projet d'ouverture de carrière sur ce site et l'enquête publique sur ce thème fait l'objet d'attaques. Thierry Robert, député-maire de Saint-Leu, a estimé qu'elle est "pipeau". Plusieurs personnes s'interrogent sur la neutralité des commissaires d'enquête. Imaz Press est allé vérifier ce qu'il en est lors d'une visite incognito à la mairie de Saint-Leu en pleine séance d'enquête. Le résultat est...intéressant.
A l’autre bout de l’île, dans l’est, ce n’est guère plus rassurant. Et c’est le groupement NRL qui distille lui-même des doutes. Faute à une guerre entre promoteurs soucieux de dénigrer le projet de l’autre pour mieux imposer le sien. Nos confrères du Quotidien rappellent que, le 20 septembre dernier, un cadre du groupement NRL s’est adressé au commissaire enquêteur de la carrière de Menciel, située dans l’est. En insistant que le fait que "ce projet ne permettra pas de satisfaire les besoins du chantier". Les roches de Menciol – comme de Dioré, qui posséde les mêmes caractéristiques – ne pourraient produire que des remblais.
- Carrière ou hausse d'impôts? -
Le graal, la fameuse roche massive tant convoitée : serait-elle donc aux Lataniers ? Possible, mais il faudra attendre pour creuser, la commune de la Possession ayant ouvert un "dialogue citoyen". Outre les dialogues avec les habitants et associaions lors de réunions publiques, un sondage mené par l’Ipsos sera également mené. Il devrait s’appuyer sur un échantillon représentatif de 300 ménages de la ville interrogés.
Le Conseil Municipal rendra ainsi sa décision le 14 décembre. Dans un tract récemment distribué, une explication est donnée sur ce dialogue citoyen. On y voit les trois choix possibles et leurs conséquences. Premier choix : le site reste en l’état (pas de carrière et pas de réaménagement). Dans ce cas, des liaisons vers la NRL seront établies et financée " par hausse d’impôts ".
Deuxième choix : le site est réaménagé par carrière. Dans ce cas, les liaisons vers la NRL seront financées par le Conseil Régional et les bénéfices de la carrière, tout comme l’aménagement du front de mer, prévu pour restaurer le site.
Troisième choix : le site est tout simplement réaménagé. Dans ce cas, les travaux seront financés par hausse d’impôts. En s’appuyant simplement sur ces éléments, le choix à faire est plutôt simple pour les habitants de La Possession : carrière ou hausse d’impôts ? Un "tract orienté" que dénonce le collectif "Lataniers Nout Ker d’Vie", s’insurgeant ainsi sur sa page Facebook : "On ne menace pas ses administrés de hausse d’impôts pour des aménagements hors de prix, non prioritaires et mal anticipés !". Une "menace" peut-être dûe à la certitude que Bois-Blanc, Menciol et Dioré ne pourront pas apporter la roche massive suffisante pour le chantier.
Il est tout de même bon d’envisager l’hypothèse que les habitants de La Possession préfèrent l’augmentation de leurs impôts à l’ouverture de cette carrière. Exit Bois Blanc, exit Menciel et Dioré, exit Les Lataniers. Deux options s’ouvrent alors : l’importation de roches de Madagascar (ou d'ailleurs), qui avaient déjà été transportées par tonnes au Port en janvier. Mais après tout, ce pillage n’est t-il pas justifié ? Ici, il n’y a pas de galets et chez le voisin, il y en a, donc pourquoi tergiverser ? L’autre option : pas de galets, donc on décide de s’orienter vers autre chose.
Difficile cependant de croire tout ce ramdam autour des roches massives est involontaire. Comment peut-on démarrer des travaux sans que la matière première soit disponible ? Mettre la charrue avant les bœufs dans un chantier aussi pharaonique qu’est la NRL (nouvelle route du littoral), c’est tout de même donner le baton pour se faire frapper. Comme Jean-Paul Virapoullé, maire de Saint-André le disait lucidement il y a quelques mois au micro de RTL Réunion : c’est un peu comme si un hôte promettait un kari à son invité et qu’à son arrivée, surprise ! La volaille n’est ni cuite, ni tuée. Dommage pour l'invitation.
www.ipreunion.com
il n'y a aucun chantage la dedans ils proposent d'exploiter le site et d'en faire un espace de vie a la fin c'est tout. c'est une proposition des plus honnête. si Mme la Maire n'est pas contente elle avait cas se charger du site depuis un moment c'est tout.
Il serait pourtant plus simple de faire un viaduc tout du long... Cela se fait partout dans le monde, à part pour donner du travail aux transporteurs (enfin, juste quelques uns), la digue ne se justifie pas.
tout est prétexte a la non-réalisation des carrières et de ce chantier.
Ah, ils ont l'air fin les gestionnaires de la société capitaliste : même pas capables de s'assurer de disposer des roches suffisantes pour construire leur nouvelle route à un milliard six cent millions d'euros !
Et ça prétend que les travailleurs au pouvoir seraient incapables de faire mieux !