Ça s'est passé un 12 octobre

En 1988, le jeune député Laurent Vergès décède

  • Publié le 12 octobre 2016 à 03:45

Le 12 octobre 1988, le député Laurent Vergès, 33 ans, décède des suites d'un accident survenu sur la route du Littoral le 7 octobre. Le jour même les communistes avaient fait leur entrée dans la majorité du Conseil général dirigée par Eric Boyer. C'est Laurent Vergès qui, au nom du PCR, avait mené les négociations pour la signature d'une plateforme d'accord inédite entre le parti communiste, le RPR et de l'UDF contre l'union de la fédération du parti socialiste et des Barristes menée par José PInna, alors maire et conseiller général de l'Etang-Salé.

Avant-dernier des cinq enfants de Laurence et Paul Vergès, neveu de Jacques Vergès, Laurent Vergès entre très tôt en politique. Après le bac, il entame des études en sciences économiques à l'université de La Réunion. Il abandonne ensuite la fac pour se consacrer dès 1973 à l'action de terrain. À la demande du PCR il met en place des sections de jeunes communistes notamment au Chaudron.

Il se rend en métropole à Paris où il travaille pendant cinq ans comme journaliste - photographe à l’Humanité. Dans ce cadre, il réalise des reportages au Sahara occidental et dans les pays d'Amérique du sud.

De retour à La Réunion au début des années 80, il intègre le journal Témoignages fondé par son grand père, Raymond Vergès. Très vite il dirige la rédaction. Ses compétences sont au service de La Réunion et à Témoignages, parce qu’il vouait une admiration sincère à son grand-père, mais aussi parce qu’il voyait dans le journalisme une façon de maintenir un lien quotidien avec ceux qui luttent pour le développement et l’émancipation de leur pays.

En 1977 il est candidat aux élections municipales de mars 1983 à Saint-André. Il est battu par Jean-Paul Virapoullé, président de l'UDF,  qui gagne la mairie avec 47 voix d’avance. Le scrutin est annulé pour fraude électorale et il est ensuite à nouveau battu à l’élection partielle, en mars 1984, par le même Jean-Paul Virapoullé.

En 1983 Laurent Vergès est élu au conseil régional de La Réunion dès la création de cette institution. Le 14 octobre 1987, suppléant de Paul Vergès à l’Assemblée nationale, il devient député lorsque son père démissionne de son mandat de parlementaire pour protester contre le non-alignement du montant des prestations sociales versées à La Réunion sur celles de Métropole.

Le 5 Juin 1988, à 32 ans, il est facilement réélu député de La Réunion de la 2ème circonscription (la Possession, le Port, Trois Bassins, Saint-Paul). Il est alors le plus jeune député de France. Journaliste à la plume alerte et incisive, homme poitique charismatique, dirigeant fédérateur, souciaux du développement de son île et du mieux être de sa population, Laurent Vergès est en pleine ascension lorsque se produit son accident de la route.

Epuisé par des journées et des nuits de négociations serrées - et réussies-, pour la constitution d'une majorité PCR, RPR, UDF au conseil général, il est victime d'un accident au virage du gouffre sur la route du Littoral le 7 octobre 1988.  Grièvement blessé, il décède le 12 octobre. Des dizaines de milliers de Réunionnais lui rendent un dernier hommage lors de ses obsèques. Il est inhumé au cimetière de l'Est à Saint-Denis.

En octobre 1987  à la Fête du journal Témoignages au Port dans un discours réclamant l'égalité sociale avec la Métropole il avait lancé : "Nou lé pa plis nous lé pa moins, respekt anou". La formule est toujours utilisée de nos jours. 

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1 Commentaires
Tata
Tata
7 ans

DOMMAGES ... SI LE REGRETE LAURENT ETAIT ETAIT ENCOR EN VIE LE P. C.R ETAIT TOUJOURS LE PREMIER PARTI A LA REUNION......