Entre élus renvoyés pour "rupture de confiance" et plaintes pour diffamation

Étang-Salé, ton univers impitoyable...

  • Publié le 15 décembre 2016 à 10:20

Chefs de service poussés vers la sortie, courriers au ton inhabituel, plaintes pour dénonciation calomnieuse... mais que se passe t-il donc au sein de la mairie de l'Étang-Salé ? Lorsqu'on dépoussière les dossiers et qu'on creuse un peu, on tombe sur une grande mare de boue au fond de l'Etang à l'univers impitoyable... (Toute ressemblance avec une série américaine des années 80 répondant au nom de Dallas, est fortuite. Quoi que...)

Graffitis et indiscrétions

Il ne fait pas bon travailler à la municipalité de L’Étang-Salé. Si l’on en croit les plaintes et les courriers qui s’enchaînent depuis quelques mois, les employés risquent gros. Et les histoires qui se racontent prêtent parfois à sourire, tant elles ont des allures de mauvais téléfilm. On peut commencer avec les plaintes déposées par Jean Fred Lapierre, ancien adjoint au maire, et Marie Denis Rangama, ancienne adjointe au maire. Les deux sont déposées à l'encontre de Jean-Claude Lacouture, maire de la commune. Et les deux ont le même objet : dénonciation calomnieuse. Juste de quoi piquer la curiosité… Qui ne manque pas d’être satisfaite avec les différents énoncés des plaignants.

Ainsi, on y apprend que Monsieur le maire reproche à Jean Fred Lapierre d’avoir "procédé à la dégradation du portail de sa maison et de son véhicule en y inscrivant des graffitis mentionnant que son épouse était "cocue". Le plaignant assure être dans l’incompréhension, n’ayant "rien à voir dans cette affaire". Pas de preuves, pas de coupable ! L'auteur du geste pas élégant du tout, court toujours.

La plainte de Marie Denise Rangama n’en est pas moins singulière. Ancienne conseillère municipale chargée de la restauration, elle est aujourd’hui à la retraite. Et l’histoire qu’elle délivre à la gendarmerie a tout d’un roman à l’eau de rose : "L’année dernière, ma délégation m’a été retirée par M. le maire. La raison évoquée par ce dernier est la perte de confiance. Il pensait que j’étais allée voir sa femme pour dénoncer une liaison qu’il entretient avec sa directrice de cabinet Mme Lapierre Marie Claude".

À noter que cette dernière est l’une des protagonistes du maillage autour de la parcelle de la Cité La Lagune. Elle est aujourd’hui directrice de cabinet du maire, comme en atteste son nom accolé à sa fonction sur le site internet de la commune. Mais, pour Denise Rangama, elle était bien plus que ça : "Mme Lapierre conduisait la mairie" et elle ne "supportait pas" son influence sur M. Lacouture. Si, par ailleurs, elle était "au courant de cette liaison", jamais elle n’en a parlé à Mme. Lacouture, "une amie de longue date" à qui elle rend visite "pour discuter entre copines".

Des élus remerciés

Outre ces ragots qui sentent le soufre, d’autres courriers attisent le feu de joie de la mairie. Comme ces missives congédiant la directrice du Centre communal d’actions sociales et le DGS (Directeur général de service), toutes deux datées du 25 novembre 2016.  Pour ce dernier, c’est une "rupture de confiance" qui est avancée comme motif. Le courrier, signé par Jean-Claude Lacouture, affirme notamment : "Il m’a été rapporté des faits (par qui, on ne le sait pas...) me laissant sérieusement douter du principe de loyauté qui prévaut dans vos fonctions". Quand à la directrice du CCAS, elle a écopé d’une jolie leçon de morale, suite à son absence lors "de la dernière réunion bilatérale avec monsieur le sous-préfet". Si le maire accepte que le congé de maladie soit "un droit pour l’agent", le couperet tombe à la fin du courrier : "Je vous invite donc à vous questionner sur la hauteur de vos responsabilités dans vos fonctions et à envisager une autre orientation professionnelle". Il ne mâche pas ses mots, le maire.

Des propriétaires mis en doute

Apparemment, ce n’est pas que sa directrice de cabinet qui aurait récemment acquis un titre de propriété. Selon une plainte déposée par Alain Payet, retraité et conseiller municipal, le fils de Jean-Claude Lacouture se serait vu attribuer "un appartement de type F3 de 80 m2 d’un montant de 130 000 euros en location accession à propriété". Toujours selon cette plainte, le maire aurait "utilisé et abusé de ses mandats, pour donner l’ordre d’instruire favorablement le dossier de son fils".

Après les dindons, les canards

Dans l’histoire obscure de la parcelle de la Cité La Lagune, on a déjà les membres de la famille Hoarau ou les dindons de la farce. On demande maintenant les canards de Jacqueline Claire, voisine directe de Marie-Claude Lapierre, fraîchement propriétaire. Jacqueline Claire est une dame âgée, "qui vit seule avec peu de ressources". Et elle est franchement inquiète, comme en atteste son courrier adressé au maire ce 1er décembre. Son problème, c’est sa clôture endommagée par "des travaux de voiries". Sa nouvelle voisine, toute prête à l’aider, lui promet qu’en construisant un mur mitoyen, elle engagerait des réparations sur sa clôture. De belles paroles, mais toujours pas d’actes : aujourd’hui, Jacqueline Claire ne se sent pas en sécurité dans sa case et elle s’est même faite voler "une quinzaine de canards". Autre problème : des plants de choka empêcheraient l’accès à son compteur d’eau. Elle demande donc au maire d’agir et d’engager des travaux.

Prompt à lui répondre, le maire n’a (encore) pas mâché ses mots via courrier interposé. En ce qui concerne la clôture, il se montre méfiant : "Il s’avère que l’état de délabrement de votre clôture relève plus d’un manque d’entretien que d’une dégradation volontaire ou accidentelle". Et pour le choka gênant ? "Ce n’est certainement pas le petit plant de choka qui va causer une gêne considérable pour toute intervention". D’autant plus que Madame Claire devrait plutôt se réjouir avec son mur mitoyen installé "aux frais de la princesse" ! Et puis, pour les canards, elle n’est "ni la première ni la dernière victime de ce genre de délit". Au passage, le maire lui rappelle aussi que, de toute manière, "ce genre d’élevage n’est pas autorisé en zone UC du règlement d’urbanisme". Jeu, set et match. Le maire a réponse à tout...

Étang-Salé, ton univers impitoyable...

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