En première instance, il a été condamné à 12 ans de réclusion criminelle

Le pompier pyromane de retour aux assises

  • Publié le 20 février 2017 à 05:33

Ce lundi 20 février 2017, débute le procès en appel de l'ex-pompier Patrice Nirlo. Il a été condamné en février 2016 à 12 ans de réclusion criminelle pour le déclenchement de cinq incendies majeurs, dont les deux feux du Maïdo de 2010 et 2011. Le sinistre avait ravagé près de 3500 hectares de faune et de flore protégés.

Respecté par sa hiérarchie, apprécié par sa famille, l’ex caporal en chef Patrice Nirlo a pourtant cédé à sa passion destructrice pour le feu. Le pompier pyromane a été condamné en février 2016 à 12 ans de réclusion criminelle pour avoir déclenché cinq incendies majeurs sur l'île. Parmi ces sinistres, les deux feux du Maïdo de 2010 et 2011. Jamais La Réunion n’avait connu des flammes d’une telle ampleur.

Dans les rues de Saint-Denis, la peine infligée par la cour d'assises est à la fois trop dure et justifée. Une épouse de pompier revient notamment sur la "mauvaise réputation" qu'ont subi les soldats du feu après cette affaire.

En 2010, "plus jamais ça"

En octobre 2010, ce sont près de 800 hommes et femmes qui ont mobilisés pendant les douze jours de sinistre. Plus de 3000 hectares de végétation ont été dévorés par les flammes. Et la facture des finances engagées a été plus que salée. Le préfet avait alors clamé : "Plus jamais ça". Sauf que ce feuilleton dramatique était loin d’être terminé.

En 2011, des pompiers "ont vu la mort"

En octobre 2011, l’incendie se déclare au niveau de la route forestière des Tamarins dans le massif du Maïdo. Le sinistre s’étend ensuite à la forêt des Bénares, les flammes embrasant le rempart de Cilaos et se dirigeant vers la forêt domaniale des Makes. Evacuation de familles et lutte quasiment corps à corps avec le feu : les pompiers sont submergés. "Certains ont vu la mort" avait à l’époque déclaré le préfet. Car ce sont des scènes apocalyptiques qui se sont alors jouées : "le feu enflammait les cryptomerias comme des brindilles, les flammes montaient à plus de 15 mètres et le bruit était énormes" racontait le major Técher. La lutte a duré près de 48 heures. Et c’est un air glacé qui a soufflé lorsque l’origine criminelle de l’incendie a été découverte en la personne de Patrice Nirlo, alors caporal chef.

Un mode opératoire glaçant

 Les enquêteurs ont déterminé un mode opératoire relativement simple : l’agent du Sdis n’a utilisé que des briquets et des allumettes. Le commandant du groupement de gendarmerie avait particulièrement souligné l’usage par Patrice Nirlo de sa "science pour les mises à feu". En choisissant par exemple les mois d’octobre et de novembre, souvent venteux et donc propices à la propagation des flammes.

Toute une île bouleversée

L’affaire avait provoqué une vive émotion à La Réunion. Jamais l’île n’a connu d’incendies d’une telle ampleur, tant par les dégâts enregistrés que par les moyens mobilisés. Lors de son procès en première instance, l’ex-pompier a déclaré "J’ai honte de ce que j’ai fait, j’ai trahi les pompiers, j’ai fait du mal à ma famille. Je ne voyais pas du tout les conséquences de ce que je faisais". En reconnaissant qu’il y avait alors deux personnes en lui : celui qui allumait les feux et celui qui les éteignait. Selon les équipes du Parc National, le Maïdo n’aura plus jamais le même visage. Ces feux incroyablement puissants ont entraîné la disparition d’espèces endémiques uniques au monde.

mp/jm/www.ipreunion.com

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2 Commentaires
ingénu, depuis son mobile
ingénu, depuis son mobile
7 ans

Un pompier pyromane est il un pompier qui s'ennuie? En tout cas, pour moi, la peine est là, et méritée. Il fait appel? On lui en redonne un peu, juste pour lui signifier qu'il est gonflé. Il veut quoi? Une médaille? De la connerie?

les arguments du batonnier hoarau
les arguments du batonnier hoarau
7 ans

On a entendu hier les arguments du batonnier hoarau. Certains sonnent juste comme celui de la coresponsabilité de l'etat sur l'impact et les degats de l'incendie. La defense a raison d'avancer que le pyromane ne porte pas l'entiere responsabilité. L'unesco avait deja posé la question des moyens pour la protection incendie avant le classement au PM.

Par contre il va trop loin dans la mise en cause du parc et s'aventure dans un debat qui est a la fois scabreux et surtout en dehors de son sujet. Quand il dit qu 'aujourd'hui on ne peut plus pecher dans les riviere ou trapper des tangues dans la foret: il confond la cause (le parc) et les consequences (la protection rendue necessaire par les exces des activités humaine). C'est dommage pour lui, car il anéanti ainsi l'avantage qu'il gagnait avec le 1er argument.