Contrats aidés, Code du Travail, NAO...

Coup de chaud à prévoir pour la rentrée sociale

  • Publié le 11 août 2017 à 03:00

Le retour dans les classes des élèves de primaire et de maternelle semble compromis dans 21 des 24 communes de l'île le vendredi 18 août 2017. Les maires n'assureront pas l'accueil des enfants si les contrats aidés n'arrivent pas en nombre suffisant. La rentrée sociale s'annonce également très chaude. La Confédération générale du travail de La Réunion (CGTR) manifestera contre la loi travail le 12 septembre. Le syndicat relaiera le mouvement organisé par la CGT au plan national. (Photo d'archives)

 

Quota d'emplois accordé par l'État insuffisant, Code du Travail réformé par ordonnances, négociations annuelles obligatoires (NAO) difficiles dans plusieurs secteurs... Les prochaines semaines promettent quelques coups de chaleur. Les maires réclament 3 298 contrats aidés pour organiser l'accueil des enfants le 18 août. Si le gouvernement n'accède pas à cette demande, ils menacent de ne pas assurer la rentrée. Une décision prise par 21 des 24 communes. Saint-Denis et Sainte-Rose maintiennent la date du 18. Saint-Leu se décidera ce vendredi. Les autres édiles se réuniront le 16 août pour donner leur position définitive.

Le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, devrait, lui, venir en visite le 17 août. Jour du retour des professeurs dans leurs établissements. Arrivera-t-il avec une bonne nouvelle dans ses bagages ? Difficile à savoir. Même si le député Jean-Hugues Ratenon, présent à l'Assemblée nationale, mercredi, indiquait : "La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a révélé qu'elle ne sait pas d'où sort ce chiffre de 1 800 contrats pour les mairies, alors qu'il n'y a encore eu aucun arbitrage dans l'attribution des quotas de contrats aidés. Ce sera fait dans quelques jours." Une officialisation du gouvernement d'Édouard Philippe très attendue. Y compris par les associations d'emplois verts. Certains de leurs représentants menacent de passer à l'action.

Second dossier brûlant : la future loi Travail. Dans l'Hexagone, la CGT appelle à la mobilisation le 12 septembre. Un mot d'ordre relayé localement. Comme le confirme Jacky Balmine, secrétaire général de la CGTR Bâtiment et travaux publics (BTP). Le cortège s'élancera de Saint-Denis et probablement de Saint-Pierre. Un défilé pour s'opposer à la réforme par ordonnances. Le projet devrait d'ailleurs être présenté fin août. Les concertations se poursuivent d'ici là.

- Reste vigilant -

"Dans le BTP, la situation est excessivement compliquée. Avec des soucis sur le nombre de chantiers qui sortent. Il en faut plus pour que les camarades du bâtiment arrivent à travailler. Nous aurons des batailles à mener contre la loi Travail avec la première mobilisation de septembre", glisse-t-il. Selon lui, s'il faut mener une bataille dans sa branche, son organisation s'engagera. Les autres fédérations de la CGTR  -notamment Ports et Docks et Automobile- effectueront le déplacement dans les rues le 12 septembre. Éric Marguerite de Force ouvrière (FO), évoque lui aussi la réforme voulue par l'exécutif.

Il reste vigilant sur la suite des événements. "Si on ne mobilise pas, on n'obtient rien. On l'a vu dans le conflit des planteurs. Si l'an dernier, on n'avait pas manifesté, l'ampleur du Code du Travail aurait été tout autre", lance-t-il. Le représentant de FO ne voit pas de tension particulière dans l'île. Malgré l'important taux de chômage et le chiffre préoccupant de l'illetrisme. "Je ne pense pas que nous soyons arrivés dans le même cas qu’en Guyane. Mais il faut se préoccuper de la réforme du Code du Travail. La ministre de l’Outre-mer connaît bien les territoires ultramarins. L’ex-préfet de La Réunion est son directeur de cabinet", ajoute Monsieur Marguerite.

Il rappelle les Assises de l'Outre-mer prévues par le président de la République même si le syndicaliste ignore si cette initiative déboucher sur des résultats concrets. Jean-Pierre Rivière, secrétaire général de la Confédération française démocratique du travail (CFDT), juge la situation sociale tendue dans le département. "On ne peut pas prédire des conflits sociaux d'ampleur. Mais nous verrons ce que donneront les NAO et après nous aviserons. Quand l'on regarde la mobilisation sur le COSPAR en 2009, on voit que les choses n’ont pas beaucoup bougé", explique le responsable en poste depuis 2005.

- "Zorro est arrivé"-

Les trois syndicalistes reviennent également sur la dernière grève d’importance à La Réunion. Il s'agit du plus long conflit de l’histoire de la filière cannes-sucre. Entre les planteurs et l’usinier Téréos. Ils évaluent notamment l’attitude du préfet, Amaury de Saint-Quentin, tout juste en poste, au moment de la signature de la convention entre agriculteurs et usinier. Jacky Balmine se dit choqué par l’attitude du représentant de l’État. "Il ne peut pas arriver en disant je suis là pour faire respecter les lois de la République. On ne l’a pas attendu pour le faire. Si la mobilisation de la CGTR n’a pas eu lieu pendant la grève des planteurs, ce n’est pas parce que Zorro est arrivé. C’est car ces agriculteurs ont eu un accord. Ses deux prédécesseurs étaient des gens de dialogue. L'ultimatum n’est pas une solution. Je n’ai jamais entendu un discours pareil", lâche-t-il.

Un avis nuancé par le responsable FO. "Si le dialogue social était plus apaisé, cela conviendrait à tout le monde. Le préfet était dans son rôle. Mon organisation n’est pas offusquée par son attitude. Il doit faire respecter la loi et l’ordre. Libre à chacun d’apprécier sa façon dont il réaffirmait les principes républicains", analyse-t-il. Les sujets de discorde ne manquent pas. Notamment avec les réformes voulues et annoncées par Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle. On verra comment réagiront les partenaires sociaux à ces projets défendus par le chef de l'État en poste depuis le 14 mai dernier.

ts/www.ipreunion.com
 

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1 Commentaires
Pierre
Pierre
6 ans

Ce n'est pas bien de souffler sur les braises. Tous des apprentis sorciers avec des arrières pensées politiques. Le PCR est mort et la CGT ne va pas tarder à le rejoindre. L'opposition systématique n'a jamais fait avancer le schmilblick.