124 morts depuis début août

Nous sommes en 2017 et la peste tue encore à Madagascar

  • Publié le 28 octobre 2017 à 08:59
  • Actualisé le 28 octobre 2017 à 13:29

Depuis le début du mois d'août 2017, Madagascar fait face à une sévère épidémie de peste. Selon le dernier bilan datant du 23 octobre 2017, 124 personnes sont mortes et 1192 autres ont été infectées. Si la tendance semble s'orienter vers une baisse des cas, la lutte contre la maladie apparaît quant à elle encore fragile. Dans les hôpitaux, les internes déplorent notamment un manque de protection et un risque élevé de contamination.

 

Au Moyen Âge, on l’appelait la "mort noire". Autrefois, la peste a fait des ravages en Europe. Mais c’était autrefois. La peste, c’est surtout la maladie des livres d’histoire, passage obligatoire des cours de collège ou de lycée. Au XIVème siècle, elle a tué plus d’un tiers de la population du continent européen.

On pourrait donc presque croire que – tout comme le choléra – il s’agit d’une maladie d’un autre temps. Pourtant, la peste n’a pas été éradiquée à l’échelle mondiale : elle est encore présente en Afrique, dans le Moyen-Orient, certains pays d’Asie et… Madagascar. Aujourd’hui, avec Internet et les réseaux sociaux, il est difficile de passer à côté de l’épidémie qui sévit actuellement non loin de chez nous, dans l’Océan Indien. Selon le dernier bilan, le compteur dénombrait 124 morts. Et ça, en moins de trois mois. Car oui, la maladie a commencé à se propager depuis le début du mois d’août. Et la lutte ne cesse depuis de se réajuster en fonction de la situation. 

Si, depuis une quinzaine de jours, la tendance est plutôt à la baisse, la prudence reste de mise. Habituellement, la peste – endémique à Madagascar – touche en moyenne 500 individus par an depuis les années 1980. L’île fait partie des rares foyers actifs de la maladie. Sous sa forme bubonique, c’est à dire transmise par les rats. Cette année pourtant, le virus se propage rapidement par voie aérienne et ne s’est pas cantonné aux zones reculées et rurales.

Et la peste pulmonaire, forme la plus grave, est désormais majoritaire. Pourtant, la médiatisation au niveau national est restée plutôt timide jusqu’à ce mois d’octobre. Alors forcément, lorsqu’un Français a été déclaré comme faisant partie des victimes, les articles à ce sujet se sont multipliés. Il faut dire qu’en France, les derniers cas de peste datent de 1945, sur le territoire de la Corse. C’est la dure loi du mort-kilomètre qui revient alors de plein fouet : plus le drame est éloigné du territoire, plus son écho prend du temps à arriver.

- Hôpitaux débordés, surconsommation d’antibiotiques -

Quant à la lutte contre la maladie sur la Grande Île, elle reste fragile. Hôpitaux débordés, surconsommation d’antibiotiques… et méconnaissance. Les premiers cas sont originaires de zones rurales, où la pauvreté est prédominante. "Nous avons des malades qui sont morts chez eux. Cela exprime toute la difficulté de cette épidémie… une maladie stigmatisante et la communauté a du mal à venir à l’hôpital chercher des soins" affirmait notamment un médecin de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) à RFI Afrique.

Pourtant, il s’agit bien d’une maladie traitable : ce qui signifie que cette centaine de morts aurait potentiellement pu être évitée. L’autre point alarmant de la lutte contre la peste réside dans la gestion hospitalière. "Nous sommes faiblement protégés dans la prise en charge des malades. Les cache-bouche utilisés sont ceux utilisés par les chirurgiens. Les sur-blouses ne changent que toutes les 24 heures.

Et au début de l'épidémie, nous avons acheté nous-mêmes ces équipements", témoigne un étudiant de la faculté de médecine. En deux mois, au moins une vingtaine de médecins, de paramédicaux et d’autres agents de santé ont été touchés. Ce mardi 24 octobre, l’association des internes de médecine avait notamment menacé de ne plus assurer la prise en charge des personnes atteintes. Ils réclament la distribution d’équipements de protection individuelle. Impossible ici de ne pas penser au masque en forme de bec dont s’affublaient les médecins au XIVème siècle pour ne pas être infectés… Pourtant, nous sommes bien en 2017. Et la peste continue de tuer, non loin de chez nous.

mp/www.ipreunion.com

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1 Commentaires
fanomezana
fanomezana
6 ans

pourquoi ne pas encourager tout le monde de participer a un grand nettoyage dans chaque commune?
Je parle surtout des nombre de déchet qui sont partout.
Il y a beaucoup de pollution a Madagascar.
C'est pour cette raison que je dit cela.
Fuir ne servira a rien peut t’être que si mais pourquoi ne pas se patre on rendent le pays plus propre.