Mécontentement contre l'occupation des plages par des paillotes (atualisé)

Entre combat légitime et tentation (minoritaire) de dérive identitaire

  • Publié le 6 février 2018 à 11:22

Plus de 200 personnes ont participé à un pique-nique à l'Hermitage à Saint-Gilles-les-Bains ce dimanche 4 février 2018 organisé par l'Union des Réunionnais en colère. Objectif : dénoncer l'installation des restaurants de plage dont les membres du collectif dénoncent le non-respect de leur autorisation d'occupation temporaire (AOT). Cette bataille contre ce type de constructions a malheureusement dérapé avec des propos xénophobes lancées par une petite minorité bruyante et agissante à des clients métropolitains présents dans ces établissements. Malheureusement ce type de dérive identitaire, même très minoritaire, peut porter préjudice au combat légitime contre des paillotes construites dans le sable (Photo d'archives)

 

Les organisateurs condamnent ces agissements et balayent cette polémique qu’ils jugent ne pas en être une. Ont-ils été débordés ? Impossible de canaliser "2 ou 3 fauteurs de troubles", répondent-ils. Selon eux, on veut détourner l’attention de leur objectif premier : à savoir la sauvegarde du lagon et la préservation du patrimoine local. C’est un combat des Réunionnais pour La Réunion mais il n’y a aucun raciste dans leurs rangs assurent-ils. Ils affirment avoir empêché des manifestants minoritaires de tenir des propos discriminatoires au moment de la manifestation de dimanche.

Même si la cause défendue est louable, on ne peut que dénoncer les réflexions entendues sur place dimanche lors du pique-nique. Quelques participants parmi les plus de 200 personnes présentes à ce rassemblement ont en effet demandé à des clients métros de rentrer chez eux ou dans leur pays. Par "chez eux" ou "dans leur pays", il faut comprendre : en métropole. Inacceptable. Ou quand l’argumentation laisse place à l’insulte. Ou lorsque l'on remplace la discussion par la violence verbale.

Comment en arrive-t-on à insulter des gens alors que l'on mène un combat pourtant totalement légitime ? Que s’est-il passé pour rentrer dans un restaurant et s'en prendre à des personnes qui n’ont strictement rien à voir avec ce combat initial ?

Lire aussi : Près de 200 personnes réunies contre les restaurants de plage

Ces questions restent pour l’instant sans réponse. Surtout dans une île où l’on se félicite souvent du fameux vivre ensemble servi à toutes les sauces. Pourquoi alors s’en prendre à des personnes en train de manger ou de boire qui ignorent sans doute que l'État, ses services et les municipalités ont laissé faire des extensions de paillotes en ne respectant pas les AOT depuis plus d’une vingtaine d’années ?

Sans oublier l’image désastreuse donnée à notre département quand de tels actes - mêmes minoritaires -, sont commis. Cela décrédibilise un combat pourtant - on le répète -, légitime. Légitime aussi quand des associations ou des riverains démontrent que des professionnels s’affranchissent de la loi littorale ou de l’urbanisation pour étendre leur emprise comme s’ils étaient propriétaires des plages ou du sable.

Des bâtiments édifiés à quelques mètres de la mer. Comme des verrues sur le littoral réunionnais. On peut organiser tous les rassemblements que l’on veut mais en aucun cas la mobilisation ne doit laisser place à la dérive identitaire. Est-il impossible de mener un combat sans tomber dans l’excès ?

Même s'il est sans doute difficile voire impossible de contenir les excès d'une petite minorité dans une manifestation d'ampleur, ce type d'incidents nuit forcement à la crédibilité de la cause défendue

Parlons de lois plutôt que d’origine géographique. Restons dans le domaine du droit plutôt que sur celui de la dérive identitaire. Demandons - comme cela est le cas avec les deux recours engagés devant le tribunal par ce collectif d'associations pour contester ces constructions sauvages ou des AOT non-respectées -, le respect des textes législatifs en vigueur. L'Union des Réunionnais en colère remettra donc ce mardi 6 février une motion au préfet afin de lui demander d'appliquer les lois concernant les établissements concernés.

Lire aussi : L'Union des Réunionnais en colère va remettre une motion au préfet

Car dans cette affaire, comme dans tous les dossiers d'atteintes présumées au Droit, seule doit primer la loi. La Justice tranchera et si des passe-droits ont été accordés ou si des autorisations n’ont pas été respectées, il faudra forcement sévir... Légalement...

Un point c’est tout...

ts/www.ipreunion.com

guest
15 Commentaires
Monik
Monik
6 ans

Insister lourdement sur une prétendue "dérive identitaire" alors que les gens ne faisaient que dénoncer un état de fait, pour moi c'est inadmissible. C'est tout.

CHABAN
CHABAN
6 ans

Monik
Merci pour votre message.

Je trouve cet article mesuré. Cela relève de l'information.

Pour info
Personnellement j'ai pour habitude de me faire respecter et de ne faire aucun compromis.
Soit tout ça lé légal soit lé illégal, pour moi ce n'est pas un problème de couleur.

Si c'est illégal que les responsables payent.

Milé creole, Moin lé pas plus MAIS SURTOUT PAS MOINS

Alors imaz, un commentaire supplémentaire ? Zéro rien compris ?

pol
pol
6 ans

Je soutenais le mouvement sur le fond car le combat me semblait légitime. A mes yeux, il s'est discrédité totalement par les propos racistes employés lors de cette journée.

Monik
Monik
6 ans

Chaban, si ou oi pa lo problèm sé ke ou konpran pa vréman kosa i spas Larényon. Ala in lartik va éklér inpé out bann zidé èk zidé d'ot domoun i anploiy lo mo "raciste" kan i aranz azot. Daborinn mi anvoy pou ou inn ti réfléksion si lo mo "racisme" lé sinp é i kol èk sat nou sibi isi. " le racisme a une fonction : en gros, il balise et légitime une dominance
ce qui paraît fondamental : la liaison organique entre racisme et dominance".

Grandmoune
Grandmoune
6 ans

A moin mi comprend pas coment en corse zot la peur même lo president macron la peur coze ici zot i croit a zot tout permis et na point respect pou creole la revolution le en place la jeunesse laisse pas zot faire comme nout grand père et grand mère trop bon trop con a médité.

samoinsa
samoinsa
6 ans

Dire qu'une communauté toute entière est responsable de ...quoique ce soit ,peu importe , c'est du racisme , parler de substitution ou de remplacement de population c'est de l'incitation à la haine .

Jose
Jose
6 ans

2 Tdc xénophobes pour 200 manifestants, rapporté à la population de l’île, ça nous donne un total d'environ 8500 corniauds de ce genre, bref pas grand chose. Après, il n'est pas faux de d'affirmer que certains Métropolitains on facilement tendance à s'imposer sur des zones publiques, mais pas plus que certains qui en font de même pour bâtir des lieux de culte marron. Mais à choisir, je préfère le resto, mais seulement s'il respecte l'environnement, et la tranquillité des plagistes, et aucune musique pour casser les oreilles !

CHABAN
CHABAN
6 ans

Le ton de l'article est mesuré. Je ne vois où se trouve le problème.

Soutien à imaz

Jeff
Jeff
6 ans

CLAIREMENT DERVIE identtitaire ridicule ! pourr casser les paillttes oui y a du monde et apres zot i amene zot marmay mac do en masse ! Arrete un peu zot cinéma de faux rebel

Monik
Monik
6 ans

Votre titre tendancieux (malgré la parenthèse) jette le discrédit sur notre combat.
Qui selon vous est vraiment discriminé dans ce pays? Qui a subi et continue à subir les conséquences désastreuses du colonialisme et du post-colonialisme ?

loran
loran
6 ans

pol, lo mo zorèy sé pa in linzir, sé in mo lé dann diksyonèr !
imaz près, ou fokaliz aou dèsi swadizan propo rasis é iu mèt in foto ké la roprézant sink minit dan in zourné pou koz si lo maniféstasyon ! lo sèl bit out lartik sé fé pas anou pou rasis é diskrédit nout démarsh ! akoz ou koz pa si konsékans ké bann payot la i koz ? akoz ou koz pa dési lo bann striktir an béton, an gabyon, an mir koray, dési la polisyon lo lagon, dési linsalibrité èk la danzérèzté lo bann konstriksyon orlalwa !? lé zot média osi la di ké navè inn dé ga la koz gra mé zot la pa fokaliz azot ladsi konm imaz près ! (Ou lé pa abityé lire nout bann zartik Loran, sinonsa opu noré vi nou la fine faire in takon zartik si "lo bann striktir an béton, an gabyon, an mir koray, dési la polisyon lo lagon, dési linsalibrité èk la danzérèzté lo bann konstriksyon orlalwa". Rogard si nout site ou va war. Nou artrouve)

CHABAN
CHABAN
6 ans

Tout est dit dans la conclusion !
Di ça en Kréol en français en chinois, i change rien.
Nartrouv

coupdetete
coupdetete
6 ans

Les échangess avec les touristes attablés a un resto ont porté sur leur soutien de fait a ce resto illégal puisque etre clients c soutenir. Bcp de mots, d echanges, pour dire de laisser LE RESTO, mais pas pour dire de laisser l'ile!!!! «clients collabos» oui ça a ete crié par la foule. Et c t après de longs échanges avec 2 groupes de clients. Mais je n ai pas entendu de slogan repris en masse de type «zorey deor»! Des cas isolés certainement, donc pas de quoi constituer le centre d un débat.

loran
loran
6 ans

votre article est clairement destiné â discrédité cette manifestation, personne n'a dit à qui que ce soit de rentrer dans son pays ! si vous ne comprener pas le créole ce n'edt pas une raison de mentir et de faire passer les manifestant pour des rasistes ! (Inkèt pa loran, nou koz, nou ékri é nou konpran kréol, sé komsa nou la vi é nou la antendu lo bann réflksyon. Gayar zourné)

pol
pol
6 ans

Bravo ! Mais vous êtes bien seuls à dire les choses comme cela. Je trouve malheureux que le mot zoreil ait sa place dans cette discussion. Ce n'est pas une histoire d'origine, mais bien de respect de la loi et je trouve scandaleux de stigmatiser une partie de la population alors que ce genre de non respect est un "sport régional". Ces dérives identitaires qui se multiplient conduiront la Réunion à sa ruine.