Fakir ou la sous estimation des risques (actualisé)

Des conditions cycloniques... sans alerte cyclonique

  • Publié le 25 avril 2018 à 11:46

Ce mardi 24 avril 2018, la forte tempête Fakir a frappé durement et subitement La Réunion. Chaussées inondées, routes dégradées, fortes pluies et rafales à plus de 150 km/h dans les hauts : pendant quelques heures, La Réunion a fait face à des conditions de circulation particulièrement difficiles. Et si le préfet a invité chacun à éviter au maximum les déplacements, aucune alerte n'a pour autant été déclenchée. Et la question de se poser : l'ampleur du phénomène a t-elle été suffisamment estimée ?

En plus de la pluie et du vent, le passage de Fakir a également entraîné dans son sillage l’indignation sur les réseaux sociaux. Ils étaient légion à s’indigner ce mardi, photos et vidéos à l’appui. La plupart avec le même leitmotiv : pourquoi aucune alerte cyclonique n’a t-elle été déclenchée ?

Pourquoi n'y a-t-il eu qu'une simple "invitation" du préfet "éviter les déplacements" dans certaines régions ? Car, ont-ils ont été nombreux à s'étonner : quitte à éviter les déplacements, pourquoi ne pas avoir décrété un passage en alerte orange, voire rouge ?

Dans les faits, le préfet a mis en œuvre les dispositions d’une "alerte météorologique" du dispositif spécifique Orsec. Il a appelé à la prudence.

Il y a bien eu lundi soir un long communiqué du préfet avec une multitude de conseils de prudence allant la nécessité de ne pas traverser un radier submergé à celle d'aérer l’habitacle de sa voiture pour éviter la buée en passant par le contrôle des essuie-glaces et l'utilisation des feux de croisement en cas de pluie…

Mardi matin, alors que Fakir a surpris les prévisionnistes – la météo n'est pas une science exacte il faut le souligner -, en se renforçant nettement, il y a bien eu un appel du préfet à "éviter les déplacements dans le nord et l'est".

Mais d'alerte cyclonique il n'y a jamais eu.

Soucieux de son image, légitime pour un préfet, et du respect de réglementation, logique pour un préfet, le représentant de l'Etat a expliqué doctement que les alertes cycloniques ne pouvaient être déclenchées qu'à partir de vents soufflant à plus de 150 km/h. Ce qui n'était pas le cas, a-t-il dit.

Dans les faits, si le phénomène a été ressenti dans une moindre intensité à Saint-Denis, Météo France a enregistré des rafales de vents plus de 150 km/h ailleurs à La Réunion : 150 km/h à Bellecombe, 151 km/h à Bras-Panon, 156 km/h à Saint-Benoît, 171 km/h au Piton Maïdo et 176 km/h à Gros-Piton Sainte-Rose…

Des rafales donc au-dessus des 150 km/h nécessaires au déclenchement des alertes cycloniques…

Il a bien eu ce conseil préfectoral de ne pas se déplacer dans le nord et l'est.

Dans les faits ledit conseil a été donné vers 6 heures mardi matin. Bien trop tard pour bon nombre de salariés déjà sur le chemin de leur travail. Et puis il s'agissait d'un simple conseil, pas d'une alerte.

Pourtant, bien plus matinale que tous ces invitations et autr es recommandations, la forte tempête Fakir se déchaînait depuis la nuit de lundi à mardi.Cela a donné a provoqué des situations extrêmement difficiles

Par exemple dans l'est, à Saint-André, le centre-ville et la 4 voies ont été inondés. Des voitures ont été submergées par la montée des eaux. A Sainte-Suzanne des automobilistes ont été coincés dans leur véhicule car des arbres avait chuté en plein sur l’axe routier entre Sainte-Suzanne et Saint-André.

Le sud et l'ouest n'ont pas fait l'objet d'une invitation préfectorale à ne pas se déplacer

Dans les faits, ces régions n'ont pas été épargnées par Fakir. Par exemple dans le sud, dans les hauts de Saint-Pierre, des usagers ont juste  eu le temps de s'extraire de leur véhicule avant qu'elle ne soit submergée

Par exemple dans l’Ouest, Saint-Leu le centre-ville a été inondé. Au niveau du cimetière dont, une portion de mur a été emportée par une coulée de boue, tout un pan de l’ancienne route nationale a été arraché et emporté par les eaux. Un motard et au moins deux automobilistes ont sauvé leur vie de justesse

Impressionnant et effrayant.

Dans les faits, une forte tempête tropicale est passée à une trentaine de kilomètres des côtes réunionnaise avec des vents soufflant des vents de plus de 150 km/h.

Ce qui revient à dire que toute l'île a subi des conditions cycloniques sans alerte cyclonique…

Ce qui avait déjà été le cas pour Berguitta…

mb.mp/www.ipreunion.com (mis en ligne mercredi 25 avril 20187 à 2 heures 59)

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5 Commentaires
indigné974
indigné974
5 ans

indigné.... je suis indigné....et je le resterai .... par la bêtise du système actuel...je suis de l'est de l'île et l'est a été ravagé ....ravagé ce mardi ... et on a laissé les personnes partir travailler ... subir la météo ... et surtout subir les problèmes avec leurs entreprises .... facile de dire que le salarié n'encourt aucun souci au niveau légal ... sauf que le patron ... lui il va dire ... pas là ... je te paye pas ....
le salarié qui a pris des risques sur la route ... s'il lui arrive quelque chose...qui va l'aider ...

Mr le Préfet ....rendez votre tablier ....rendez le vite SVP ....si vous êtes incapable de gérer les crises cycloniques, merci de laisser sa chance à quelqu'un d'autre ...

Ti Seb
Ti Seb
5 ans

Il y a eu une alerte orange pour Berguitta si mes souvenirs sont bons...

Nephelus
Nephelus
5 ans

Petit rappel. Notre cher préfet a déjà était limogé 2 fois pour des faits plus ou moins similaires. Ailleurs en France... À bon entendeur..

Joseph
Joseph
5 ans

Pour savoir si les routes sont praticables, il faut les emprunter, et c'est ce que j'ai fait...
J'ai du rebrousser chemin à mi parcours, et au retour, j'ai eu toutes les peines du monde à rentrer, trop d'eau, et plein d'arbres en travers de la route. Ce qu'a fait ce Préfet relève de l'inconscience.

Tata
Tata
5 ans

La veille la meteo nous dis que c une meteore dangeureuse..pour la population.pas pour le prefet...sa nous rapelle perau pradier pour jenny.