[VIDÉOS] Baccalauréat : c'est le jour J

Philo c'est fini

  • Publié le 18 juin 2018 à 14:18
  • Actualisé le 18 juin 2018 à 16:56

C'est fait, les 12 490 candidat(e)s au bac de La Réunion ont planché, ce lundi 18 juin 2018 sur la première épreuve : celle de philosophie. Elles et ils ont eu 4 heures pour disserter sur la vérité, la culture ou encore le désir. Et si vous voulez faire comme eux, tous les sujets des séries S, L, ES et technologique sont juste en dessous; savoir exactement. À la sortie de cette épreuve les élèves ont un avis plutôt mitigé, mais restent positifs pour la suite.Retrouvez les témoignages ci-dessous. Les épreuves dans les autres matières se poursuivent toute la semaine.

Voici les sujets de l'épreuve de philosophie :

Série S :

• Le désir est-il la marque de notre imperfection ?
• Éprouver l’injustice, est-ce nécessaire pour savoir ce qui est juste ?
• Commentaire sur un texte de Mill.

Tous les phénomènes de la société sont des phénomènes de la nature humaine, produits par l’action des circonstances extérieures sur des masses d’êtres humains. Si donc les phénomènes de la pensée, du sentiment, de l’activité humaine, sont assujettis à des lois fixes, les phénomènes de la société doivent aussi être régis par des lois fixes, conséquences des l précédentes. Nous ne pouvons espérer, il est vrai, que ces lois, lors même que nous les connaîtrions d’une manière aussi complète et avec autant de certitude que celles de l’astronomie, nous mettent jamais en état de prédire l’histoire de la société, comme celle des phénomènes célestes, pour des milliers d’années à venir. Mais la différence de certitude n’est pas dans les lois elles-mêmes, elle est dans les données auxquelles ces lois doivent être appliquées. En astronomie, les causes qui influent sur le résultat sont peu nombreuses ; elles changent peu, et toujours d’après des lois connues. Nous pouvons constater ce qu’elles sont maintenant, et par là déterminer ce qu’elles seront à une époque quelconque d’un lointain avenir. Les données, en astronomie, sont donc aussi certaines que les lois elles-mêmes. Au contraire, les circonstances qui influent sur la condition et la marche de la société sont innombrables, et changent perpétuellement ; et quoique tous ces changements aient des causes et, par conséquent des lois, la multitude des causes est telle qu’elle défie nos capacités limitées de calcul. Ajoutez que l’impossibilité d’appliquer des nombres précis à des faits de cette nature mettrait une limite infranchissable à la possibilité de les calculer à l’avance, lors même que les capacités de l’intelligence humaine seraient à la hauteur de la tâche.
MILL, Système de logique, 1843

Voici le témoignage de Dorian, élève en terminale S :

"Je l'ai fait !" dit Dorian avec humour. Élève au lycée Leconte de lisle, il a répondu à la question, qui porte sur le thème du désir. Il est optimiste à la sortie de cette épreuve :

 

 

Série L :

• La culture nous rend-elle plus humains ?
• Peut-on renoncer à la liberté ?
• Commentaire sur un texte de Schopenhauer
Souvent nous ne savons pas ce que nous souhaitons ou ce que nous craignons. Nous pouvons caresser un souhait pendant des années entières, sans nous l’avouer, sans même en prendre clairement conscience ; c’est que l’intellect n’en doit rien savoir, c’est qu’une révélation nous semble dangereuse pour notre amour-propre, pour la bonne opinion que nous tenons à avoir de nous-mêmes ; mais quand ce souhait vient à se réaliser, notre propre joie nous apprend, non sans nous causer une certaine confusion, que nous appelions cet événement de tous nos voeux ; tel est le cas de la mort d’un proche parent dont nous héritons.
Et quant à ce que nous craignons, nous ne le savons souvent pas, parce que nous n’avons pas le courage d’en prendre clairement conscience. Souvent même nous nous trompons entièrement sur le motif véritable de notre action ou de notre abstention, jusqu’à ce qu’un hasard nous dévoile le mystère. Nous apprenons alors que nous nous étions mépris sur le motif véritable, que nous n’osions pas nous l’avouer, parce qu’il ne répondait nullement à la bonne opinion que nous avons de nous-mêmes. Ainsi, nous nous abstenons d’une certaine action, pour des raisons purement morales à notre avis ; mais après coup nous apprenons que la peur seule nous retenait, puisque, une fois tout danger disparu, nous commettons cette action.
SCHOPENHAUER, Le monde comme volonté et comme représentation, 1818.

Tiana passe son bac littéraire au lycée Leconte de lisle de Saint-Denis .Elle a aussi traité un sujet portant sur le désir. Tiana pense avoir réussi cette première épreuve, mais s'inquiète d'avoir fait un hors sujet :

 

 

Série ES :

• Toute vérité est-elle définitive ?
• Peut-on être insensible à l’art ?
• Commentaire sur un texte de Durkheim
" Quand nous obéissons à une personne en raison de l’autorité morale que nous lui reconnaissons, nous suivons ses avis, non parce qu’ils nous semblent sages, mais parce qu’à l’idée que nous nous faisons de cette personne, une énergie psychique d’un certain genre est immanente1, qui fait plier notre volonté et l’incline dans le sens indiqué. Le respect est l’émotion que nous éprouvons quand nous sentons cette pression intérieure et toute spirituelle se produire en nous. Ce qui nous détermine alors, ce ne sont pas les avantages ou les inconvénients de l’attitude qui nous est prescrite ou recommandée ; c’est la façon dont nous nous représentons celui qui nous la recommande ou qui nous la prescrit. Voilà pourquoi le commandement affecte généralement des formes brèves, tranchantes, qui ne laissent pas de place à l’hésitation ; c’est que, dans la mesure où il est lui-même et agit par ses seules forces,
il exclut toute idée de délibération et de calcul ; il tient son efficacité de l’intensité de l’état mental dans lequel il est donné. C’est cette intensité qui constitue ce qu’on appelle l’ascendant moral. Or, les manières d’agir auxquelles la société est assez
fortement attachée pour les imposer à ses membres se trouvent, par cela même, marquées du signe distinctif qui provoque le respect. "
DURKHEIM, Les Formes élémentaires de la vie religieuse (1912)

Ilah en terminale S au lycée Leconte de lisle a répondu à la question "Peut-on être insensible à l'art?". À l'aise avec le sujet, elle est sûre d'avoir réussi cette épreuve mais ne garde pas cette optimisme pour le reste des épreuves :

 

 

Série technologique :

• L’expérience peut-elle être trompeuse ?
• Peut-on maîtriser le développement technique ?
• Commentaire sur un texte de Montesquieu.
Il est vrai que, dans les démocraties, le peuple paraît faire ce qu’il veut : mais la liberté politique ne consiste point à faire ce que l’on veut. Dans un Etat, c’est-à-dire dans une société où il y a des lois, la liberté ne peut consister qu’à pouvoir faire ce que l’on doit vouloir, et à n’être point contraint de faire ce que l’on ne doit pas vouloir. Il faut se mettre dans l’esprit ce que c’est que l’indépendance, et ce que c’est que la liberté. La liberté est le droit de faire tout ce que les lois permettent : et, si un citoyen pouvait faire ce qu’elles défendent, il n’aurait plus de liberté, parce que les autres auraient ce même pouvoir.
MONTESQUIEU, De l’Esprit des lois (1748)
Pour expliquer ce texte, vous répondrez aux questions suivantes, qui sont destinées principalement à guider votre rédaction. Elles ne sont pas indépendantes les unes des autres et demandent que le texte soit d’abord étudié dans son ensemble.
1. Dégager l’idée principale du texte et les étapes du raisonnement.
2. Expliquer :
a) " dans les démocraties, le peuple paraît faire ce qu’il veut " ;
b) " la liberté ne peut consister qu’à pouvoir faire ce que l’on doit vouloir " ;
c) que signifie " l’indépendance " dans le texte ?
3. Les lois sont-elles nécessaires à la liberté ?

Lire aussi : Prêt ou pas prêt... le bac ça commence demain

Et avant le début des dissertations

- L'attente avant le début de l'épreuve de philosophie -

Les élèves de terminale du Lycée Moulin Joli à La Possession commencent à arriver devant les grilles du lycée, toutes filières confondues. Il reste peu de temps avant le début de la première épreuve : la philosophie. Regardez :

Accolades et encouragements, le stress se fait sentir chez les élèves bacheliers. Les élèves sont devant les panneaux de l'entrée à la recherche de leur nom et de leur salle d'examen.

Lire aussi : France - Le bac c'est parti, avec philo ou français pour 750.000 candidats

- À vos stylos, prêts...philosophez ! -

Vérifier que les pochettes de sujets sont bien scellées devant les élèves, dresser un procès verbal d'ouverture de sujets et distribuer les sujets à l'envers, ce sont les dernières minutes avant le lancement de l'épreuve de philosophie.

Pour maîtriser la durée de l'épreuve qui est de 4 heures, une horloge est disposée dans la salle d'examen. Bouteilles d'eau et casse-croûtes sur les tables, les élèves sont prêts à composer. L'épreuve doit commencer à 10 heures piles, heure synchronisée avec le début de l'épreuve en métropole.

"320 candidats passent le baccalauréat 2018 au Lycée Moulin Joli. Le lycée acceuille aussi les candidats de l'épreuve d'économie des élèves de l'Ouest, ce qui représente environ 1200 candidats au total" explique le proviseur de l'établissement.

Les sujets sont distribués, l'épreuve peut commencer.

www.ipreunion.com (mis en ligne le 18/06/18 à 3:00 actualisé à 16:12)

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