Mayotte (actualisé)

Le bureau de l'immigration et de l'intégration (très partiellement) rouvert

  • Publié le 31 août 2018 à 12:04
  • Actualisé le 31 août 2018 à 13:10

La situation durait depuis fin février dernier. Une fermeture partielle au départ décidée par le Préfet. Puis la fermeture est devenue totale à cause blocage du Collectif des citoyens de Mayotte fin juillet dernier. Aujourd'hui, les services de l'Etat annonce " une réouverture très partielle " du bureau des étrangers. Selon nos confrères de Kwezi, cette réouverture se serait passée de manière plutôt brutale. Les forces de l'ordre sont intervenues et cela a crée de vives tensions avec les bloqueurs. Hier, (jeudi 30 août), le bureau a donc repris du service. Une trentaine de personnes a été reçue. Les malades pour qu'ils puissent recevoir leurs soins et les professeurs étrangers pour qu'ils puissent enseigner. Une amélioration mais le problème est encore loin d'être réglé. Il y à peine une semaine, le Collectif des étudiants étrangers envoyait une lettre ouverte au Préfet pour lui demander de mettre fin à cette " situation dramatique ".

Une situation qui pourrait durer

Etienne Guillet, le directeur de cabinet du Préfet de Mayotte le dit " nous n’avons pas d’objectif sur le temps quant à une réouverture complète du bureau de l’immigration ". Car la situation est encore tendue, le Collectif des citoyens de Mayotte n'a pas dit son dernier mot. Toujours présent devant la préfecture, les manifestants attendent du renfort. Nos confrères de Kwezi relaient un communiqué du syndicat FO-Préfecture de Mayotte "Cette situation est très préoccupante pour les agents publics de ce service ultra sensible. FO, syndicat majoritaire à la préfecture, tient à dénoncer cette décision unilatérale qui occulte totalement la sécurité des agents dans leur environnement qui ne se limite pas qu’à la sphère professionnelle." Le syndicat "exige un retour au calme avant toute reprise d'activité"

Une situation inédite

Un service de l’Etat fermé ou bloqué durant plusieurs mois, une situation exceptionnelle. Elle puise ses origines dans le mouvement social débuté le 20 février dernier. Mayotte est alors paralysée durant plusieurs semaines. La revendication de départ : lutter contre l’insécurité. Elle est élargie à la situation économique et sociale de l’archipel. Les tensions se cristallisent autour de l’immigration clandestine. Les migrants mineurs sont accusés d’être à l’origine de cette insécurité.

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Un volet diplomatique

Ce mouvement social prend aussi une tournure diplomatique. Fin mars, Moroni prend la décision de ne plus laisser entrer sur son territoire les citoyens comoriens refoulés de Mayotte. Les Comores n’ont jamais reconnu Mayotte en tant que département français. Moroni considère donc que les comoriens qui vivent à Mayotte de manière illégale sont " chez eux ". En réponse à la décision de Moroni, le mercredi 9 mai 2018, Jean-Yves le Drian le ministre des Affaires étrangères annonce que la France suspend la délivrance des visas aux Comoriens. Le dialogue entre les deux pays est rompu.

Lire aussi : La France ne délivre plus de visa aux Comoriens

Pendant ce temps-là…

A Mayotte, la grève se poursuit. Mi-mai, Annick Girardin la ministre des Outre-mer se rend à Mayotte avec dans sa valise 53 engagements de l’Etat pour l’avenir du 101ème département français. La sécurité, la santé, la formation, le logement, plusieurs sujets sont abordés. Sur le volet migratoire, Annick Girardin annonce la création d’un état-major opérationnel et d’un groupe d’enquête interservices spécialisé sur le volet financier des filières d’immigration, d’hébergement ou d’emploi des étrangers en situation irrégulière. Le mouvement s’essouffle et finit par s’éteindre.

Lire aussi : Mayotte - Création d'un groupe d'enquête et de lutte contre l'immigration clandestine

Mais tout le monde n’est pas satisfait. Un groupuscule, le Collectif des citoyens de Mayotte décide de bloquer le bureau de l’immigration et de l’intégration fin juillet. Jeudi 30 août, le blocage est terminé.

Où on est-on aujourd’hui ?

Cette situation inédite dans un service de l’Etat français n’aurait, selon la préfecture, pas d’impact sur le nombre de ressortissants en situation irrégulière reconduits à la frontière. En 2017, ils étaient 10 685. En 2018, à la même période de l’année, ils sont 10 123. Des chiffres stables malgré la situation.

Les relations entre la France et les Comores s'améliorern. Selon Etienne Guillet " il y a un dialogue régulier et constructif entre les deux pays pour régler la crise diplomatique dans laquelle nous sommes ".

Un premier pas vers un retour à la normale a été franchi mais le chemin est encore long. La nouvelle version de la Loi du sol n'est pas encore appliquée. Mais, elle pourrait aussi changer la donne.

Lire aussi : Droits du sol - Un recours contre les nouvelles dispositions de la loi

fh/www.ipreunion.com

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1 Commentaires
Henri
Henri
5 ans

Oui je confirme, l'immigration fonctionne à merveille, par contre l'intégration c'est le statu quo !