Un gilet jaune contre un Jupiter méprisant (actualisé)

La révolte de ceux "qui ne sont rien"

  • Publié le 16 novembre 2018 à 10:14
  • Actualisé le 16 novembre 2018 à 12:25

Le mouvement du 17 novembre sera ou ne sera pas un échec. A La Réunion comme ailleurs en métropole, ils seront des milliers ou des dizaines dans la rue, qu'importe. Dans tous les cas, il aura ouvert la voie et la parole à des millions de personnes sur les réseaux sociaux. C'est déjà une victoire et elle est citoyenne. Emmanuel Macron a réussi un tour de force : sans le vouloir, il a uni tout le monde sous une même bannière. Tous ceux qui dépendent d'une voiture pour travailler, toute la classe moyenne, touchée de plein fouet par les réformes et les plus pauvres ceux qui pour l'Etat " ne sont rien. " Parce qu'il n'y a pas que la hausse des prix du carburant, il n'y a pas que la vie chère. Il y a aussi le mépris d'un président jupitérien, les humiliations d'une classe politique qui taxe, compense, ignore, écrase.

Comment réagir ? Et que penser du mea culpa d’Emmanuel Macron ? Cet aveu, énoncé sur un porte-avions, entre deux Rafales… Un cadre qui le présente encore une fois comme un président tout puissant, un Jupiter dans sa splendeur. Il avoue ne pas avoir " réussi à réconcilier le peuple français avec ses dirigeants "… Mais comment prétendre vouloir "réconcilier" après avoir mépriser les " gens qui ne sont rien ", qui coûtent " un pognon de dingue " ? D’autant plus qu’il l’a dit lui-même, il ne changera pas de ligne.

On méprise, on taxe, et pour calmer on compense. Mais ça ne passe plus. Et dans ce jeu des politiques, c’est la classe moyenne qui est touchée de plein fouet. Minoritaire à La Réunion, elle n’est pas assez pauvre pour avoir le droit aux aides, et elle n’est pas assez riche pour bien s’en sortir. Il y a la hausse des taxes des carburants, de l’électricité, la taxe foncière qui grimpe, la CSG…

Dans les stations services depuis de nombreuses années on ne fait plus le plein. On remplit son réservoir à coup de 20 euros. Pour 20 euros il y a dix ans, on allait loin. Où va-t-on maintenant ? A peine au coin de la rue.

A La Réunion où les transports en commun sont peu développés, le volume de carburant n’est pas un choix, c’est une contrainte.

Les salariés sont obligés de prendre leur voiture pour travailler, ce n’est pas un choix.

Pour les pêcheurs, agriculteurs, ouvriers du BTP, ce n’est pas par choix qu’ils consomment du diesel ou de l’essence. C’est une contrainte. Une contrainte qui coûte de plus en plus en cher.

Et au bout du compte, la contrainte, les contraintes confèrent au mépris…celui qui est capable de mettre le feu aux poudres et de tout enflammer.

Car la force de la révolte n’est jamais aussi importante que lorsque l’on se sent ignoré ou écrasé.

nt/www.ipreunion.com

guest
6 Commentaires
CHABAN
CHABAN
5 ans

Bravo

LOUISE
LOUISE
5 ans

Que dire du ton méprisant de Jupiter envers nos retraités, envers les jeunes au chômage? Que dire de ce président qui accorde de confortables ristournes aux très riches piur taxer zu maximum les pauvres boeufs que nous sommes? Alors oui aux gilets jaunes.

Harmoman
Harmoman
5 ans

Bonjour à vous tous " et bravo les gilets jaunes " enfin le soulèvement populaire des machines. Je suis de tout coeur avec vous pour le 17 novembre et j'espère qu' 'on va faire plier ce con sur son trône. Encore bravo !!

sociale
sociale
5 ans

Ici comme dans beaucoup de coins en province, il n'y a pas de transports en commun pratiques, la voiture n'est pas un choix

Aurore
Aurore
5 ans

Merci ! Vous avez tout dit !

THOR
THOR
5 ans

Excellent résumé de la situation avec un maitre mot qui résume tout "On méprise" !