Depuis vendredi, les communiqués pleuvent pour annoncer la ré-ouverture des établissements scolaires partout dans l'île, de l'Université, des services publics et autres institutions. La Région faisant exception. Déjà, ce week-end, à part quelques barrages filtrants et une prise de tête un peu carabinée à Saint-Gilles, l'impression dominante était celle d'un retour à "comme avant". Mais un peu timide samedi, plus affirmé dimanche jusqu'à ce lundi 3 décembre où la vie a repris (presque) normalement.
Encombrements sans bouchons
Lundi matin, boulevard Sud, on a renoué avec les encombrements matinaux, un peu moins denses que d'habitude tout de même. Sur cet axe, l'Université rouvrait ses portes, menacée dans ses intentions de bachotage en fin de matinée par une floppée de Gilets jaunes décidés à faire évacuer les lieux, la CGSS aussi était aussi au travail, la Chambre des métiers et ces centres de formation s'annonçaient d'attaque pour repartir du bond pied.
Un centre-ville de nouveau animé
Centre-ville de Saint Denis, dès 8h30, les places de stationnement étaient occupées bien plus qu'à l'accoutumée : l'annonce de la gratuité en décembre pour aider les commerçants n'est pas tombée dans des oreilles inattentives mais il y avait là sûrement plus de salariés ravis de l'aubaine que de clients pour les boutiques, d'ailleurs fermées le lundi matin.
Sur les trottoirs, des mamans entouraient les écoliers sur le chemin de l'école. Surprise, le vendeur de fruits à côté de Tati à Saint Denis, jamais présent le lundi, était là. Avec des letchis, des bananes, des mangues, de l'ananas... Les vendeurs de restauration rapide aussi, alors qu'ils étaient fermés depuis près de quinze jours.
Les magasins, déjà bien sur le qui-vive samedi, étaient ce lundi prêts à dépoter en prévision de Noël. Mais surtout on voyait des camions de livraison partout, dans des rues qui ne sont pas toujours taillées pour l'exercice, surtout en pleine journée.
Dans les supérettes de centre-ville, des rayons mieux garnis, moins de clients, signe de retour au boulot des troupes laborieuses, des petits paniers juste remplis du nécessaire, témoins du retour de la suffisance dans les placards. D'ailleurs, les post Tienbo974 sont aussi beaucoup moins fréquents dans nos fils d'actualité, les demandes urgentes sur la page aussi (à part pour le gaz et le sans plomb).
Cars, avions... tout roule !
Sur le Lancastel, les Cars Jaunes prenaient le départ, un spectacle dont on avait perdu l'habitude. A l'aéroport, Air Austral a inauguré dès 9h du matin sa nouvelle liaison La Réunion >Fort Dauphin > Tuléar, avec un décollage à l'heure à 9h15. Plus de communiqué en fin de journée pour annoncer des changement de plan de vol. A 19h, l'aéroport était ouvert... comme avant les Gilets Jaunes.
Vers l'Est, tout au long de la journée la circulation est fluide. A Saint André, la municipalité a rouvert tous ses services malgré un barrage encore présent à la Cocoteraie, la CGSS locale fermée depuis plus d'une semaine rouvre par contre ce mardi 4 décembre. Les collectes de déchets ont repris leurs tournées.
A Saint Benoit, le Bisik annonce son concert de fin d'année, pour vendredi 7 décembre, alors que depuis 15 jours, on était abonnés aux avis d'annulations préventives. Au Tampon vers Saint Pierre et vice-versa, ça roule tranquille pour une fois.
Des gilets... plus discrets
Pas de doute, la vie normale a repris, lentement car la circulation reste tout de même plus fluide qu'à l'accoutumée, sans doute en raison des réserves de carburants encore incertaines.
Les gilets jaunes, on les aperçoit encore, posés sur le tableau de bord de beaucoup de voitures, mais tout de même beaucoup moins que les quinze jours écoulés. Comme un signe que beaucoup, dans l'île, ont envie de tourner la page et de reprendre le fil de leur quotidien.
Le calme est revenu. Sauf au Port-Est. Mais pour combien de temps... ?