Bilan démographique à La Réunion

Naissances et décès stables en 2017

  • Publié le 31 janvier 2019 à 02:57
  • Actualisé le 31 janvier 2019 à 05:51

En 2018, 862 300 personnes vivent à La Réunion. La population continue de croître à un rythme supérieur à celui de la métropole : + 0,6 % par an entre 2009 et 2018, contre + 0,4 %. Le solde naturel, différence entre les naissances et les décès, reste le moteur de la croissance démographique. Il se stabilise en 2017, car les naissances et les décès sont restés stables. Les naissances sont plus faibles depuis le pic de 2008, mais la fécondité reste élevée et nettement supérieure à la métropole. L'espérance de vie continue de croître, tant pour les hommes que pour les femmes.

La population de La Réunion est estimée à 862 300 personnes au 1er janvier 2018. Entre 2009 et 2018, elle croît en moyenne de 5 100 habitants par an (+ 0,6 % par an). Sa croissance reste plus dynamique que celle de la métropole (+ 0,4 % par an), mais est nettement plus faible que par le passé : + 1,9 % par an entre 1990 et 1999 et + 1,5 % par an entre 1999 et 2009. En effet, le solde naturel, différence entre les naissances et les décès, est moins élevé qu’au cours des deux décennies précédentes et le solde migratoire est devenu déficitaire. Sur la période récente, la croissance de la population de l’île repose uniquement sur celle du solde naturel.

Le solde naturel se stabilise en 2017

En 2017, le solde naturel reste à son niveau de 2016 (+ 9 000), alors qu’il baissait depuis 2012. En effet, les naissances et décès sont restés stables en 2017 par rapport à 2016.


D’une part, 13 700 bébés sont nés à La Réunion en 2017. Pour la deuxième année consécutive, le nombre de naissances se situe sous la barre des 14 000, et retrouve son niveau de 1999. Depuis le pic des années 2007 et 2008 avec près de 15 000 naissances, il naît un peu moins de bébés : en moyenne 14 100 par an entre 2009 et 2015 et 13 700 en 2016 et 2017. En métropole également, les naissances baissent. Mais contrairement au niveau national, la baisse des naissances à La Réunion n’est pas liée au comportement de fécondité des mères : le nombre d’enfants par femme n’a pas diminué sur l’île. Seule la baisse du nombre de femmes en âge d’avoir un enfant (âgées de 15 à 50 ans) explique celle des naissances.

D’autre part, 4 700 décès sont intervenus en 2017 comme en 2016, rompant ainsi avec la hausse importante de 2011 à 2016 (de 4 000 à 4 700 décès annuels). Ils se situent à un niveau élevé en comparaison de la décennie 1990 (en moyenne 3 400 décès par an). En effet, les générations nombreuses du baby-boom des années 1950 à La Réunion arrivent à des âges plus élevés, où la mortalité est plus forte.

La fécondité des femmes réunionnaises reste élevée

Avec 2,43 enfants par femme, la fécondité est nettement plus élevée à La Réunion qu’en métropole (1,85). Elle est même la plus élevée des régions françaises, après Mayotte et la Guyane. Elle reste stable depuis le début des années 1990, alors qu’elle baisse au niveau national depuis 2011.



Les Réunionnaises ont leurs enfants plus tôt qu’en métropole : en 2017, l’âge moyen à la maternité s’élève à 28,9 ans, soit deux ans de moins. Mais comme au niveau national, les mères réunionnaises d’aujourd’hui mettent leurs enfants au monde plus tard que leurs aînées : au début des années 1990, elles accouchaient en moyenne à 27 ans.

Les naissances de mères mineures continuent de diminuer, de 370 bébés en 2016 à 311 en 2017, soit 2,3 % des naissances. Mais cette part reste six fois plus élevée qu’en métropole. Au début des années 2000, 4,5 % des bébés réunionnais étaient mis au monde par des mineures. Ces naissances sont moins fréquentes aux Antilles (1,8 %), mais elles le sont davantage en Guyane (6,2 %) et à Mayotte (4,8 %).

L’espérance de vie continue de progresser

En 2017, l’espérance de vie à la naissance continue de progresser à La Réunion pour atteindre 77,5 ans pour les hommes et 84,0 ans pour les femmes. En métropole, l’espérance de vie reste supérieure (respectivement 79,5 ans et 85,4 ans), mais sa croissance marque un peu le pas. Pour autant, l’écart d’espérance de vie entre La Réunion et la métropole reste relativement stable depuis cinq ans pour les hommes (environ 2 ans de moins sur l’île), tandis qu’il diminue très légèrement pour les femmes (- 1,4 an en 2017). Au début des années 1950, ces écarts d’espérance de vie étaient bien plus forts : 16,5 ans pour les hommes comme pour les femmes. La seule région métropolitaine où l’espérance de vie est plus faible que sur l’île en 2017 est la région des Hauts-de-France.

En lien avec la croissance de l’espérance de vie, la population réunionnaise vieillit : en 2018, 17 % de la population réunionnaise a 60 ans ou plus, contre 9,5 % vingt ans plus tôt. Elle reste cependant jeune par rapport à la métropole et aux Antilles : ainsi, les moins de 20 ans forment 31 % des habitants de l’île : ils sont encore deux fois plus nombreux que les seniors. En métropole, les seniors sont aussi nombreux que les jeunes : ils représentent chacun environ un quart de la population.

Surmortalité à La Réunion

En raison de la jeunesse de la population, le taux de mortalité reste inférieur sur l’île à celui de métropole (5,4 ‰ contre 9,1 ‰). Cependant, si la population réunionnaise avait la même structure par sexe et âge que la population métropolitaine, le risque de décès y serait supérieur, tant pour les moins de 65 ans que pour les plus âgés.

Par ailleurs, les décès sont plus nombreux chez les hommes : en 2017, 2 520 hommes sont décédés, contre 2 150 femmes. L’écart de mortalité entre hommes et femmes est plus marqué à La Réunion qu’en métropole : en 2017, 6,1 hommes sur 1 000 sont décédés, contre 4,8 femmes sur 1 000 (respectivement 9,3 ‰ contre 8,8 ‰ en métropole). Les hommes meurent aussi plus jeunes : la moitié des hommes réunionnais avaient moins de 70 ans au moment de leur décès en 2017, contre 80 ans pour les femmes. En effet, alcoolisme, tabagisme et accidents sont plus fréquents chez les hommes et augmentent leur risque de décéder prématurément.

Par ailleurs, la mortalité infantile reste à un niveau relativement élevé à La Réunion : en 2017, 87 nourrissons sont décédés avant leur premier anniversaire, soit 6,7 décès pour 1 000 enfants nés vivants. Ce taux est presque deux fois plus élevé qu’en métropole (3,6 ‰). Cela pourrait s’expliquer par des conditions socio-économiques moins favorables sur l’île, davantage de facteurs à risque pesant sur les grossesses, et une entrée plus tardive des femmes enceintes dans le parcours de santé périnatale.

La mortalité infantile ne baisse plus à La Réunion depuis le début des années 1990, tandis qu’elle est stable en métropole depuis 2005. Elle y est cependant un peu moins élevée que dans les autres DOM : 8,2 ‰ en Guadeloupe, 9,0 ‰ en Martinique et à Mayotte et 9,9 ‰ en Guyane.

Légère augmentation des mariages

En 2017, 3 013 mariages ont été célébrés à La Réunion, soit 130 de plus qu’en 2016. Sur l’année, 49 mariages de personnes de même sexe ont eu lieu : ils constituent une part plus faible des mariages qu’en métropole (1,6 % des mariages contre 3,2 %).

Les mariages surviennent légèrement plus tôt qu’au niveau national. Les femmes se marient en moyenne à 34,3 ans, soit 1 an de moins qu’en métropole ; pour les hommes, l’écart est moindre (37,5 ans contre 38,0). Par ailleurs, les couples sont plus souvent déjà parents à La Réunion au moment de leur mariage : c’est le cas de 4 couples sur 10, contre 3 sur 10 en métropole.
 

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