Manifestation, ateliers, débat, ventes de fruits et légumes, Maloya...

Acte II pour les Gilets Jaunes à Saint-Pierre

  • Publié le 15 février 2019 à 02:59
  • Actualisé le 15 février 2019 à 06:00

On prend les mêmes et on recommence. Pour l'acte II de la mobilisation péi, les gilets jaunes, les syndicats, des associations et des collectifs se donnent rendez-vous samedi 17 février 2018 à Saint-Pierre pour une marche de la Mairie au Front de mer. Et pas que... au programme également, des ateliers, des débats-discussions, un repas, un kabar... Le tout pour une manifestation familiale, festive avec des revendications bien affirmées.

"Les gens s’organisent, le mouvement continue les samedis et redevient visible, explique Zavyé, un gilet jaune. Les mois de novembre-décembre c’était la paralysie, celui de janvier c’était le temps des discussions, des kaz du peup et la formation d’un Conseil Consultatif Citoyen que nous voulions décisionnel… En février, nous prenons la rue." L’idée était de faire une marche dans chaque ville, pour que tout le monde puisse participer. La première le 9 février s’est déroulée à Saint-Denis et a plutôt bien fonctionné. Entre 500 et 600 personnes ont défilé dans une ambiance bon enfant et aucun débordement n’est à signaler.

Lire aussi => Fin de la manifestation des Gilets jaunes et des syndicats

"Nous espérons qu’il y aura un peu plus de monde pour celle de Saint-Pierre, nous volons rassembler" avoue Vincent, un gilet jaune qui pour autant, n’avance pas de chiffre. "On espère qu’on sera 800.000, rit Zavyé. Plus sérieusement, mille serait bien."

800.000, mille ou cinq cents, les gilets jaunes sont motivés. Les "étudiants, retraités, salariés, lycéens, familles, chômeurs, gilets jaunes, syndicalistes, amis, sympathisants...toutes les forces vives de la Réunion," sont appelées à manifester d’après le communiqué d’un collectif des Gilets Jaunes du sud. Un bus a même été affrété, "il partira de Saint-Benoît, au tarif de 6 euros aller-retour, précise Vicent. Nous payons la location du bus mais le chauffeur est un bénévole qui s’est porté volontaire."Le rendez-vous est donné à 9 heures devant la Marie de Saint-Pierre, la marche passera devant la Poste avant de se diriger sur le front de mer. L’après-midi, place aux discussions et au débat autour des revendications exprimées par les manifestants et sur la suite à donner au mouvement.

En début d’après-midi, des ateliers sont proposés au campement de la tour des azalées "dans une dynamique de transmission des savoirs, des savoirs faire et des savoirs être de chacun," indique le communiqué. Il y aura aussi un kabar le soir et des repas servis… Ce n’est juste une marche," résume Vincent.

Marcher une nouvelle fois "tous ensemble"

Des syndicats ont déjà répondu présent, tout comme l’association Attac, le collectif Touch pa nout Roche ou celui des Lataniers… "A priori, ceux qui étaient là la semaine dernière viendront, estime Vincent. L’idée est toujours de montrer que nous pouvons marcher ensemble. Nous voulons inciter tous les citoyens révoltés sur un sujet ou sur un autre de venir avec nous. Nous pouvons changer les choses depuis la rue."

Les politiques sont également les bienvenus, "c’est bien s’il se mobilisent, tout le monde est invité à manifester en tant que citoyen. Pas avec leur couleur. Nous voulons éviter toute polémique de récupération ou de division."

Les revendications sont celles qui sont répétées depuis plusieurs semaines, "des élus sans casier judiciaire, cite Zavyé, le référendum d’initiative citoyenne (RIC) et le conseil citoyen décisionnel". L’idée directrice est de ramener l’individu au cœur de la politique pour que son avis soit pris en compte. Il y a aussi  "la lutte contre les inégalités fiscales et sociale : la vie chère, poursuit Vincent. Nous considérons que les grandes entreprises qui fraudent l’Etat représentent un gros manque à gagner : l’argent est là, nous devons mener une politique social amitieuse et mieux redistribuer les richesses."

Ce sont les gilets jaunes du sud qui se sont occupés de l’organisation et de déposer une demande en Préfecture. "Nous allons définir tous ensemble où se déroulera la prochaine manifestation, dans l’Est ou dans l’Ouest et quelle équipe l’organisera. Nous voulons toucher le plus de monde mais nous n’avons pas de leader," signale Vincent. Elle aura "probablement lieu dans l’Est," estime Zavyé… à Sainte-Suzanne, Saint-André ou Saint-Benoît.

Si cette deuxième mobilisation est un succès, "il pourrait y avoir une action coup de poing avec de gros rassemblement devant les grandes surfaces ou les institutions. Mais rien n’est encore défini, tout dépendra de la motivation des personnes."

www.ipreunion.com

guest
0 Commentaires