L'économie verte à La Réunion a un poids très limité mais un très fort potentiel de développement. C'est le résultat d'une étude de l'Institut d'émission des départements d'outre-mer (Ideom), dont les résultats ont été présentés ce mardi 26 février 2019. Les économistes se sont focalisés sur trois secteurs d'éco-activités : les énergies renouvelables, les déchets et la protection de l'environnement. En 2016, ils ne représentaient que 6.345 emplois (soit 4% des emplois totaux) et 1.685 entreprises... L'île est aujourd'hui à un tournant, indique l'Iedom : l'année 2019 sera "décisive en matière de planification tant au niveau de la transition énergétique que de la gestion des déchets."
Après l’économie bleue, l’Iedom s’intéresse dans une nouvelle étude à l’économie verte à La Réunion. L’économie verte c’est un "mode de développement organisé autour d’une économie sobre en ressources naturelles, faiblement émettrice de gaz à effet de serre et intégrant les dimensions humaines et sociales",selon le Ministère de la transition écologique et solidaire. Le soutien à cette croissance verte a été désigné comme un axe stratégique de développement lors des Assises des Outre-mer. La Réunion pourrait devenir l’un des territoires pionniers en matière de développement durable… "L’économie verte est prometteuse pour l’avenir," de l’île signale Gilles Lesellier, directeur de l’Iedom. Mais il reste beaucoup de travail.
L’économie verte a #LaReunion, "est prometteuse pour l’avenir" indique le directeur de l’Iedom Gilles Lesellier pic.twitter.com/z9imxyIvE3
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D’après l’étude de l’Institut, son poids dans l’économie est très modéré. En 2016, il n’y avait ainsi que 1.685 entreprises directement associées à l’économie verte, soit 3,6% du nombre d’entreprises du secteur marchand non agricole… "Nous sommes encore sur des secteurs qui sont faibles… Mais il y a des ambitions très fortes sur les prochaines années, notamment sur la transition énergique et le traitement des déchets. Ce sont des secteurs porteurs," explique Marie Aouriri, responsable d’études à l’Iedom.
L’économie verte a #LaReunion, explications avec Marie Aouriri, responsable d’études à l’Iedom pic.twitter.com/LxW7L95Up4
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Energies renouvelables, traitement des déchets et protection de l'environnement sont les trois types d'éco-activités passés à la loupe par l'institut.
Transition énergétique
"La Réunion reste fortement dépendante des importations d’énergies fossiles," note l’Iedom dans son étude. En 2017 en effet, seulement un tiers de l’électricité provient d’énergie renouvelable. Un chiffre qui reste tout de même supérieur à la Métropole (18%).
"Pour une transformation de l’économie réunionnaise en une économie plus verte, le défi énergétique est crucial," ajoute l’Iedom, puisque la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) estime que le principal objectif fixé pour La Réunion est d’atteindre les deux tiers de part d’énergies renouvelables en 2023, et d’aller progressivement vers l’autonomie énergétique en 2030.
Traitement des déchets
Un Réunionnais a produit 554 kg de déchets en moyenne sur l’année 2015 contre 531 kg par an pour un métropolitain. En comparaison avec l’Hexagone, c’est surtout par une surproduction de déchets végétaux que se démarquent les Réunionnais. Pourtant, "30% seulement des déchets ménagers sont valorisés, c’est à dire que 70% des déchets sont enfouis. Une part très faible, en France métropolitaine, ce sont 75% des déchets qui sont valorisés," détaille Marie Aouriri.
Le département ne dispose que de 37 déchèteries et de trois centres de tri… Ce qui représente, selon Iedom, une déchèterie pour 23.631 habitants contre une déchèterie pour 13.871 habitants dans l’Hexagone.
Le patrimoine naturel
La richesse du patrimoine naturel de La Réunion n’est plus à prouver. L’île est classée parmi les 34 points chauds de la biodiversité dans le monde et au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2010. Le département compte ainsi 110.613 hectares d’aires protégées. "Cependant, si l’ile abrite un écosystème exceptionnel et encore relativement bien conservé, plus du tiers des espèces de plantes et d’oiseaux indigènes ont disparu de sa surface ou sont en voie de disparition. Chaque année, le conseil général consacre environ 10millions d’euros à la préservation de ces espèces, à la lutte contre les espèces invasive," écrit l’Iedom.
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