Annick Girardin en visite à La Réunion à partir de dimanche

Après la crise des Gilets jaunes : zéro + zéro = la tête à Toto

  • Publié le 13 mars 2019 à 11:53
  • Actualisé le 13 mars 2019 à 17:29

La ministre arrivera dimanche 17 mars 2019. Elle sera accompagnée dans son déplacement par Christelle Dubos, Secrétaire d'État auprès de la ministre des solidarités et de la santé et vraisemblablement par Olivier Noblecourt, le "monsieur pauvreté" du gouvernement. Annick Girardin tient sa promesse : elle avait déclaré en décembre 2018, après ces trois séries d'annonces qu'elle reviendrait, dans trois mois pour s'assurer de leur bonne mise en oeuvre. Ce déplacement n'est peut-être pas nécessaire... le bilan est vite fait... 0 + 0 = la tête à Toto.

Rien n’a encore vraiment filtré sur son programme mais sa visite devrait être axée sur l’emploi, l’insertion et le social. Elle rencontrera des élus et des acteurs économiques.

En toute logique.

En effet, après une dizaine de jours de blocage total de l’île. Annick Girardin avait annoncé un certain nombre de mesures pour faire face à l’urgence socio-économique. La ministre avait désamorcé le confit à coup de rencontres et d’annonces. Un quasi sans faute en matière de communication politique, elle donnait même des timings plutôt courts : les actions débuteront "dès le mois prochain", soit en janvier.

Tout le plan pauvreté d’Emmanuel Macron y est passé et plus encore.

Et pourtant… il n’en sera rien. L’allocation de solidarité aux personnes âgées portée à 900 euros par mois dès le 1er janvier 2019 ? Zéro !

Le reste à charge Zéro, c’est-à-dire les frais optiques, dentaires et les prothèses auditives, pris en charge à 100% ? Zéro

Imaz Press l’avait vérifié, rien et rien.

Et ce ne sont pas le conseil citoyen consultatif à la Région, ni la baisse toute relative du montant total du bouclier qualité prix, ni le tirage au sort des 50 citoyens pour participer aux travaux de l’Observatoire des Prix qui vont rendre positif ce résultat tristement négatif.

0 + 0 = la tête à Toto, kom di marmay

Certains avaient vu venir cet enfumage… A l'Assemblée nationale, le député Jean Hugues Ratenon s’inquiétait de la non-mise en œuvre des promesses, Annick Girardin avait répondu : "Je serai chez vous dans trois mois, je rendrai des comptes sur toutes mes annonces et vous le savez, je travaille dans la transparence et dans la confiance."

Transparence... Dans la presse locale, elle avait ensuite concédé qu’elle avait fait une erreur. Un membre de son cabinet, chargé de la rédaction de son discours, avait transformé le "à compter du 1er janvier" en "dès le 1er janvier"…

Grosse différence !

Et grosse incompréhension si ce n’est grosse colère des gilets jaunes, car souvenez-vous c’est à eux que les promesses avaient été faites. 

Sergine, qui était dès la première heure sur les barrages se dit très "pessimiste. Je n’attends pas grand chose. J’espère seulement qu’elle passera nous voir dans les kaz du peuple." Même discours pour Kévin, qui souffle, en colère : "nous sommes des abusés, nous n’y croyons plus du tout. Nous avons beaucoup travaillé, rien n’a été pris en compte. Nous l’avons déjà rencontrée, nous avons préparé nos revendications, remis le livre jaune, fait de l’information sur les prix à La Réunion, travaillé sur le conseil citoyen, dialogué avec la Région…"

"Les mesures que la ministre a annoncé en novembre pour le 1er janvier seront appliquées dans l'année. Peut-être au 31 décembre," ironise Vincent, Gilet jaune également. "Ils ont réussi à endormir les gens, mais nous sommes toujours prêts, toujours actif", ajoute-t-il.

Alors que va-t-il se passer au cours de cette visite ? Il y a fort à parier que la méthode Girardin – bain de foule et contact direct -, cette fois-ci sera plus difficilement convaincante.

La ministre a-t-elle été autorisée à faire des annonces tant espérées en faveur du mieux-vivre, ou faudra-t-il attendre la venue d’Emmanuel Macron prévue en juin ?

Car les gilets jaunes et au-delà la population réunionnaise, attendent des mesures concrètes et immédiatement réalisables.

Sans "erreur de discours" et autres "fautes de frappe".

L’excuse a à peine marché une première fois, elle ne marchera pas une seconde fois, elle risque même de déclencher une nouvelle colère.

nt/mb/www.ipreunion.com

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3 Commentaires
Ti caf bord mer
Ti caf bord mer
5 ans

Le gouvernement français avec la complicité de nos élus a laissé le coma social s installé à la réunion avec toutes ces inégalités ils serons responsables du meilleur comme du pire je souffre pour mon île pour qu elle ne s installé pas dans le cahot

Georges
Georges
5 ans

elle doit avoir une nouvelle piqûre dans ses valises

Nexozz974
Nexozz974
5 ans

Arretez le pipeau ! Vive les gilets jaunes