Plusieurs associations sont sur le coup

Carrière de Bois-Blanc : l'affaire portée devant le tribunal administratif

  • Publié le 5 avril 2019 à 08:25
  • Actualisé le 5 avril 2019 à 11:49

L'exploitation de la carrière de Bois-Blanc à nouveau sur le devant de la scène. La Srepen (Société réunionnaise pour l'étude et la protection de l'environnement - Réunion Nature Environnement) a déposé un recours en référé-suspension fin mars, contre l'arrêté préfectoral autorisant le défrichement de la carrière de Bois Blanc. Les travaux sont censés commencer à partir de l'hiver austral, soit mi-avril.

"On a peu d'espoir mais on ira jusqu'au bout !" Le Collectif contre la digue ne compte pas baisser les bras de sitôt. Formé à partir de plusieurs associations et autres collectifs – Srepen, Vie Océane, SEOR… - le collectif puise ses revendications dans la construction de la Nouvelle route du Littoral : "C’est la digue qui pose problème. Sans digue, pas de problème d’exploitation de carrières", estime Stéphanie Gigan, présidente du Collectif contre la digue, mais aussi de Lataniers Nout Ker d'Vie.

Le grand collectif prépare alors son rendez-vous au tribunal administratif, non plus vendredi 5 avril mais le 23 avril 2019. "Nous ne savons absolument pas pourquoi l’audience a été repoussée", explique Elodie Marais, du collectif Touch pas nout roche. Problème : les travaux de défrichement étaient censés commencer dès l’hiver austral, ce qui entraînerait dans ce cas un début de chantier avant l’audience.

Point de discorde principal : la NRL nécessite des roches massives et entraîne alors l’ouverture de carrières comme celle de Bois Blanc. Les associations attendent toujours qu’une expertise soit menée, et que les 2,7 km qui manquent soient terminés sans nécessiter l’exploitation de nouvelles carrières. "Il y a besoin pour cette digue de grosses roches massives de plus d'une tonne chacune et qui seront extraites de ces carrières spécifiques", explique Stéphanie Gigan.

Pourtant dès le mois de janvier, les travaux avaient commencé. " La SCPR (Société de concassage et de préfabrication Ile de La Réunion, ndlr) nous a indiqué qu’il ne s’agissait pas des travaux de défrichement ", se souvient Elodie Marais. " Ils n’ont pas labouré la terre, ils ont " simplement " enlevé les végétaux. Pour nous, c’est du défrichement. " En janvier, les associations avaient alors alerté les politiques et demandé un rendez-vous avec le préfet, menant à l’arrêt de ces travaux. "La SCPR veut faire les choses rapidement et en force", estime Elodie Marais. Deux hectares ont déjà été défrichés.

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Un comité de suivi inutile ?

Pour aborder ces différentes questions sur la carrière de Blois Blanc, la DEAL (Direction de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement) a proposé la mise en place d’un comité de suivi des travaux. Une première réunion de préparation était prévue le 4 avril, la veille de l’audience au tribunal administratif.

En raison de la grève de l’Education nationale, empêchant plusieurs personnes de venir, et de l’audience décalée au 23 avril, cette réunion a elle aussi été repoussée. Elle est maintenant prévue le lundi 8 avril 2019. "Mais nous attendons peu de choses de cette réunion", explique Elodie Marais. "On a la sensation qu’on nous demande un peu : "sois belle et tais-toi". En-dehors de nous, ceux qui seront présents à cette réunion sont favorables aux travaux."

Idem pour l’issue de l’audience du 23 avril. "Les décisions vont toujours dans le sens de la Nouvelle route du Littoral, on ne se fait pas beaucoup d’illusions", explique Stéphanie Gigan, présidente du Collectif contre la digue. Mais les associations préparent déjà l’après : "si nous perdons, nous ferons appel, on lâchera rien."

Une visite politique qui donne espoir

Dès le 4 avril, Marie Toussaint, l’une des initiatrices de la pétition sur le climat signée par deux millions de personnes (l’Affaire du siècle), foulera le sol de La Réunion en compagnie de David Cormand, secrétaire national de EELV. Ils réaliseront un parcours dimanche 7 avril, appelé "Circuit contre la digue et ses carrières", au départ de la Grande Chaloupe.

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"Marie Toussaint nous accompagne dans notre combat", explique Stéphane Gigan. "C’est un cas d’urgence, on peut encore faire autrement pour la NRL, nous ne sommes pas obligés de détruire ces carrières". Car au-delà de Bois Blanc, plusieurs carrières sont visées, à commencer par celle des Lataniers et celle de Bellevue. "Il est question de défense de la biodiversité mais aussi de risques sur l'humain", estime Stéphanie Gigan. "Des espèces risquent de disparaître, des zones reboisées vont être fragilisées, des chantiers tenus près des habitations, parfois des écoles, menacent la santé des habitants. Et vous imaginez des trous béants au milieu de cette nature, pour approvisionner la digue en roches ? On ne peut pas vraiment dire que ça se fonde dans le paysage."

mm/www.ipreunion.com

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2 Commentaires
N, depuis son mobile
N, depuis son mobile
4 ans

y

gueénec
gueénec
4 ans

a quand l'instalation de zadites ?