Faites-vous dépister

Cancer de la peau : cinq fois plus de cas en dix ans

  • Publié le 21 mai 2019 à 02:59
  • Actualisé le 21 mai 2019 à 12:27

Chaque année, les dermatologues réunionnais dépistent une centaine de nouveaux cas de cancer de la peau " graves ". Il y a dix ans, ce chiffre tournait plutôt autour de la vingtaine. En cette semaine du dépistage du cancer de la peau, qui se tient du 20 au 24 mai 2019, la présidente de l'association Mission Soleil Réunion (MiSolRé) et dermatologue Nathalie Sultan rappelle les essentiels dans la prévention contre la maladie.

Cent nouveaux cas chaque année

En dix ans, le nombre de cas graves de cancer de la peau s’est multiplié par cinq.  " Cette explosion du nombre de malades est probablement due au manque de protection de la peau, mais aussi à un perfectionnement des techniques de dépistage " explique le docteur Nathalie Sultan.

" Les métropolitains ne réalisent peut-être pas que l’indice UV est parfois deux fois supérieur à La Réunion qu’en métropole " précise par ailleurs la dermatologue. En effet, si l’indice UV – qui sert à déterminer l’intensité des rayons ultra-violets - tourne autour de 7 durant l’été métropolitain, celui-ci atteint parfois les 14 lors de l’été austral.

" La population a donc tendance à se protéger moins que nécessaires, et à continuer à aller à la plage à des horaires inadéquates. Et petit à petit, les créoles adaptent aussi leurs habitudes sur celles des métropolitains… " continue-t-elle.


Comment se protéger ?

" Les techniques de protection traditionnelles sont toujours d’actualité : des vêtements longs, idéalement en lycra, un couvre-chef, et de la crème solaire indice 50 sont la base d’une bonne protection " liste la dermatologue. Il est aussi conseillé d’éviter l’exposition entre 10 et 14 heures, heures où le soleil est le plus fort. " Mieux vaut d’ailleurs s’abriter sous les filaos que sous un parasol, où la réverbération des rayons du soleil sur le sable sera contreproductive " souligne-t-elle.

Les enfants sont les premiers à protéger contre le soleil. " Plus on aura subi de coups de soleil étant enfant, plus on aura de chance de développer un cancer de la peau " alarme la dermatologue.

Quand s’inquiéter ?

Différents signes doivent pousser à consulter un dermatologue. " L’apparition d’un nouveau grain de beauté, un changement de texture, de taille ou de régularité doivent vous pousser à vous faire dépister " explique Nathalie Sultan.

Les cas de mélanomes localisés sont extrêmement fréquents, et se soignent très facilement. " On décompte environ 4% de mortalité parmi les malades atteints de cas de mélanomes localisés " développe-t-elle. Plus tôt le mélanome sera dépisté, plus les chances de guérison seront donc élevées. N’hésitez pas à consulter un spécialiste en cas de doute.

Dois-je me faire dépister ?

Les risques de cancers de la peau dus au soleil augmentent plus la peau est claire. " Les personnes à la peau pâle devraient se faire dépister une fois par an, conseille Nathalie Sultan, en cas de lésion suspecte, un prélèvement de la peau sera effectué pour analyse ".

Par ailleurs, il est important de souligner que si les cas de cancer de la peau existent bien évidemment chez les personnes métis et noires, ces derniers sont rarement induits par une exposition prolongée au soleil. " Généralement, ce sont plutôt des mélanomes qui se développent sur les pieds et sur les mains, mais dont le soleil n’est pas du tout responsable " termine-t-elle.

Ce n'est cependant pas une raison pour ne pas se protéger contre le soleil. Alors à vos crèmes solaires : même en hiver, le soleil tape toujours fort sur La Réunion !

as/www.ipreunion.com


 

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