En vigueur cette année

Les Pial, nouvelle arme du gouvernement pour réussir à (enfin) inclure les élèves porteurs de handicap

  • Publié le 21 août 2019 à 09:53
  • Actualisé le 21 août 2019 à 09:54

Sophie Cluzel, la secrétaire d'État auprès du Premier ministre chargée des personnes handicapées a commencé sa visite ce mardi 20 août pour la terminer deux jours plus tard. Au premier jour, la femme politique a présenté le pôle inclusif d'accompagnement localisé (Pial) et échangé sur l'école inclusive dans un établissement scolaire de Saint-Benoît. Si on ne s'attend pas à des annonces de la part de la secrétaire d'État, à l'instar de Jean-Michel Blanquer, cette dernière vient surtout rassurer, assurer le service après-vente des mesures et prendre le pouls. Zoom sur ces pôles inclusifs d'accompagnement localisés, un dispositif censé faciliter le parcours scolaire des élèves porteurs de handicap et professionnaliser le métier d'accompagnant d'élèves en situation de handicap. (photo d'illustration)

Un parcours du combattant

Pour les élèves porteurs de handicap, intégrer le système scolaire relève parfois du parcours du combattant. Tout au long de leur scolarité, ils changent régulièrement d’accompagnant de vie scolaire et encore, ça, c'est quand ils arrivent à avoir une place dans un établissement car à l’heure actuelle, il n’est pas rare que ces marmailles perdent une année voire plus faute d’accompagnant. Tandis que ces derniers, souvent en contrat précaire sont baladés d'un établissement à un autre. 

Avec les pôles inclusifs d’accompagnement localisés (Pial), Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Éducation nationale compte bien changer la donne, l’objectif affiché du dispositif "mieux coordonner les moyens d'accompagnement humain au sein des écoles pour mieux prendre en compte les besoins éducatifs particuliers de l'élève en situation de handicap en vue du développement de son autonomie" peut-on lire sur le site du ministère de l'Éducation nationale.

Ces Pial reposent sur trois piliers:
  • un accompagnement défini au plus près des besoins de chaque élève en situation de handicap afin de développer son autonomie et de lui permettre d’acquérir les connaissances et les compétences du socle commun 
  • plus de réactivité et plus de flexibilité dans l’organisation de l’accompagnement humain dans les établissements scolaires et les écoles 
  • une professionnalisation des accompagnants et une amélioration de leurs conditions de travail

Mutualisation des moyens humains et financiers

Dans tous les cas, le Pial mobilise l’ensemble des personnels de l’équipe pédagogique et éducative pour identifier les besoins de l’élève et mettre en œuvre les réponses adéquates au niveau de sa classe et, au-delà, de l’école ou de l’établissement dans lequel il est scolarisé.

Dans chaque Pial, un coordonnateur met en adéquation les ressources en accompagnement avec les besoins qui ont été notifiés par les CDAPH et identifiés par l’équipe pédagogique et éducative. Il établit les emplois du temps des accompagnants en lien avec les directeurs d’école et les chefs d’établissement concernés et en tenant compte des besoins des élèves et des compétences des accompagnants.

À terme, les Pial bénéficieront de l’appui des professionnels du secteur médico-social, coordonné en "pôle ressources", qui interviendront dans les établissements scolaires. Pour préfigurer cette coopération, une expérimentation sera conduite dans chaque académie à partir de la rentrée 2019. Ces expérimentations compléteront les plateformes médico-sociales déjà mises en œuvre dans certaines académies ou dans certains établissements scolaires. Leur déploiement se fera progressivement en lien avec la création d’équipes mobiles.

À La Réunion, le nombre d’élèves en situation de handicap a augmenté de 5% sur l’année scolaire 2018-2019, ils sont donc un peu plus de 6000 dans les écoles réunionnaises. Ces Pial sont censés fournir un parcours personnalisés à ce public fragile qui rencontre bien des difficultés à accéder au système scolaire et à y rester .

L’année dernière, quatorze écoles du département ont expérimenté un dispositif d’école inclusif. C’est là l’objectif du gouvernement, réussir à inclure un public fragile dans un système qui n’est pas adapté en élaborant et en articulant les besoins éducatifs de chacun.

Les AESH, élement central du dispositif

De plus, ces pôles inclusifs d’accompagnement localisés permettront de professionnaliser le métier d’accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH). Le but de ce dispositif est notamment de mieux les intégrer à la communauté éducative afin qu’ils aient une meilleure reconnaissance. Les modalités d’accompagnement de l’élève en situation de handicap par les AESH sont élaborées et fixées par les enseignants auprès desquels ils travaillent. Ils sont associés aux réunions des équipes de suivi de la scolarisation et invités à lui accorder un entretien d’accueil, à le présenter aux enseignants et aux élèves, puis à organiser un entretien de présentation associant les parents, l’enseignant concerné ou le professeur principal et l’AESH.

Par ailleurs, petite simplification administrative, les six CDD d’AESH seront remplacés par deux CDD de trois ans, ce qui permettra de rendre ce métier moins précaire. 150 AESH ont été recrutés à cette rentrée scolaire 2019-2020 pour assurer le bon fonctionnement du dispositif Pial.

Des syndicats dubitatifs

Néanmoins, le dispositif qui semble révolutionnaire sur le papier n’enchante pas les syndicats. La Saiper s’inquiète sur les effets de la mutualisation des moyens humains et financiers qui pourraient, selon le syndicat fragiliser les liens entre les élèves et leurs accompagnants.

Le syndicat se pose aussi la question de la répartition de ces Pial, selon lui, les 2/3 seront dédiés au secondaire, les problématiques rencontrées aujourd’hui dans le primaire persisteront, voire s’aggraveront car le syndicat s’inquiète de voir diminuer le nombre d’AESH dans le premier degré.
De plus, pour la Saiper, l’amélioration du statut des AESH vendue dans le projet des Pial ne serait que de la poudre aux yeux. Car cela ne servirait qu’à repousser la précarité actuelle que de quelques mois, le syndicat insiste sur le fait que le dispositif permettrait de supprimer les contrats aidés assez nombreux dans ce secteur.

Les pôle inclusifs d’accompagnement localisés sont entrés en vigueur cette rentrée, un dispositif plein de promesses en théories, rendez-vous à la fin de l’année pour faire un premier bilan. 

fh/www.ipreunion.com/redac@ipreunion.com

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1 Commentaires
laurence
laurence
4 ans

au point de vue boulo et reconnaissance rien ne changera en tout les cas pour moi sauf quau lieu de fait sa par motivation je le ferai par obligation car le besoin davs m ou i c'est suivant handicape des enfants et je pense que sa sa devrais être organiser par la directrice de lecole en accord avec lavs a chaque rentrer donc un contrat unique pour toute les ans qui pourrai être revu entre la directrice et lavs