Environ cent personnes devant la préfecture (actualisé)

"Touche pas à ma retraite !", un rassemblement pour dire non à la réforme

  • Publié le 21 septembre 2019 à 12:59
  • Actualisé le 21 septembre 2019 à 13:02

Ce samedi 21 septembre 2019, l'intersyndicale FO - CGTR - FSU (et peut-être la CFTC) appelle les salariés du privé, du public, les retraités, actifs, chômeurs à se retrouver devant la préfecture à Saint-Denis à partir de 9h30. Le rapport de Jean-Luc Delevoye publié mi-juillet sur lequel le gouvernement devrait se baser pour le futur projet de loi de la réforme des retraites inquiète au plus haut point les organisations syndicales. Plutôt qu'attendre que le couperet tombe, elles appellent les Réunionnais à se battre pour maintenir le système de actuel. (photo rb/www.ipreunion.com)

Éric Marguerite, le secrétaire général de Force ouvrière, compte bien se bouger avant qu’il ne soit trop tard. Dans sa ligne de mire, le système à points qu’aimerait instaurer le gouvernement "aujourd’hui, le système de retraites, c’est 42 régimes spéciaux, la pension est calculée sur les 25 dernières années de carrière pour le privé et les six derniers mois pour le public. Le gouvernement aimerait passer à un régime unique à points. Le point serait alors calculé sur la situation économique du pays."

Le syndicaliste affirme que ces mesures ne feraient que creuser davantage les disparités voire opposer public et privé et accroître la pauvreté des personnes âgées. "Les retraités français sont parmi les plus riches d’Europe, niveler par le bas n’est pas acceptable."

Le système par points dénoncé

Ce samedi 21 septembre ils sont donc venus par dizaines pour soutenir cette cause et s'opposer à la réforme des retraites. "Le gouvernement a eu la bonne idée de vouloir supprimer le système de retraites par répartition en place depuis 1945. La retraite par points va être catastrophique selon nous", explique Georges Caro, secrétaire général de la CGTR Commerce et services. "Ce système à points va pénaliser tous les futurs retraités, ils auront une baisse significative de leurs retraites. En plus, on ne sait pas du tout comment cela va fonctionner."

"On a le sentiment que le gouvernement a déjà sa feuille de route et veut nous l'imposer, sans en changer la moindre ligne", ajoute Georges Caro, malgré les 24 pages de propositions envoyées par les syndicats au gouvernement. "Le couple Macron-Philippe est en train de tout détruire", estime Janick Cidney, secrétaire de FO Fonction publique.

Eric Marguerite le confirme : la situation serait désastreuse pour les retraités réunionnais dont le montant des pensions est déjà bien inférieur à celui des retraités métropolitains. "Aujourd’hui, de nombreux Réunionnais ne touchent pas une retraite décente, demain, si on suit les recommandations du rapport Delevoye, c’est la catastrophe assurée" s’insurge le syndicaliste.

Il en veut au gouvernement "c’est inconscient, en démantelant le système par répartitions basé sur la solidarité intergénérationnelle, l’exécutif veut aller vers la capitalisation. Les retraites, c’est une manne de 314 milliards d’euros, le gouvernement veut mettre la main sur ce pactole, c’est une honte."

La fonction publique directement impactée

Avis rejoint par Marie-Hélène Dor, secrétaire départementale FSU et présente ce samedi devant la préfecture. "Ce sont les agents de la fonction publique qui seront d'ailleurs le plus impactés par cette réforme, parce qu'ici au lieu de calculer la retraite sur les 6 derniers mois, elle le sera sur l'ensemble de la carrière, ce qui mécaniquement aboutira à une baisse du pouvoir d'achat des futurs retraités."

Elle ajoute que beaucoup de zones de flou persistent, comme l'âge de départ. "Atteindre un départ à la retraite à un âge décent va être de plus en plus compliqué pour les salariés", estime-t-elle. Pour Janick Cidney, cela va également "augmenter les inégalités sociales, il faut que le gouvernement fasse attention". Pourtant selon lui "il y a de l'argent en France, commençons par nous attaquer à l'évasion fiscale".

Le secrétaire général de FO, lui, espère que les Réunionnais seront au rendez-vous "nous avons fait notre job en interpellant les citoyens, maintenant, la balle est dans leur camp. Si nous ne faisons rien aujourd'hui, demain, il sera trop tard et là, on ira de désillusion en désillusion."

fh / mm / www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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