Imaz Press ouvre une nouvelle rubrique et vous donne la parole

Le cari bichiques stigmatisé: koz azot

  • Publié le 2 octobre 2019 à 12:13
  • Actualisé le 2 octobre 2019 à 12:37

Le cari bichiques insulté dans un télé-crochet diffusé sur W9, sacrilège ! Il n'en fallait pas plus pour que les Réunionnais prennent la mouche et s'emballent. Pas touche à notre caviar péi ! Les médias locaux ont en fait leurs choux gras, ça a cliqué sec sous les articles. Cari bichiques, rougail saucisses, informations insolites, controversées, qui sortent de l'ordinaire ... Dès que ça fait causer, on écrit un article et Imaz Press n'échappe pas à la règle. Mais est-ce vraiment cela informer la population ? Est-ce le rôle des médias ? Et vous qu'en pensez-vous ? On vous donne la parole dans notre nouveau rendez-vous du mercredi, le bien nommé "koz azot". À chaque fois, un sujet qui fait débat sera abordé. Sur les réseaux sociaux, un sondage sera rattaché au sujet auquel vous pourrez répondre et commenter. Discutons à bâtons rompus, votre avis nous intéresse !

- Les médias ont mauvaise presse -

Ces dernières années, les médias n’ont pas bonne presse, accusés de collusion avec le pouvoir, de faire du sensationnalisme, de publier des articles "putes à clic … Les Français n’ont plus confiance en les médias, cela faisait 32 ans que le baromètre n’était pas tombé aussi bas. À quoi est du ce désamour ? La surenchère ? La course à l’information ? La logique de l’audience ? L’uniformisation des médias ? La presse surnommée "quatrième pouvoir" ou "contre pouvoir" est en perte de crédibilité auprès de leurs téléspectateurs, auditeurs, lecteurs. Le constat est douloureux.

- Course à l'information -

Oui, la course à l’audience et une réalité. Les reportages, articles relatant la polémique sur le cari bichiques ne remporteront pas le Pulitzer ou le prix Albert Londres c’est un fait. Mais ils font cliquer encore et encore… Ce sont des sujets qui "marchent". Ça aussi c’est un fait. Les lecteurs, téléspectateurs, auditeurs, sont friands de ce genre d’informations. Car oui, on appelle cela de l’information, pas la plus intéressante, pas la plus enrichissante, ni la plus importante mais souvent la plus virale. Ces sujets n’élèvent pas le débat, pourtant, ce sont ceux qui font souvent réagir. Des centaines de vues, de commentaires et de partages sur les réseaux sociaux en quelques heures. Obtenir ces chiffres sur un article "sérieux" tient de plus en plus du miracle.

- Concurrence, "guerre des pushs" et logique économique -

En école de journalisme, on vous apprend qu’il ne faut pas répondre à la demande mais la créer. Sauf que dans le contexte actuel, cela devient presqu’utopique. Derrière chaque média, au delà de la ligne éditoriale, se cache une logique économique. Celle ci, prend de plus en plus de place. Actionnaires, propriétaires, publicitaires… ce qui les intéresse, ce n’est pas le contenu mais le nombre de clics, le nombre de journaux vendus, l’audience... La logique du chiffre prend le pas sur celle de l'information. Alors il faut bien, parfois, faire cet article sur le rougail saucisses revisité ou le cari bichiques critiqué.

Difficile de ne pas céder, de passer à côté, le risque, c'est de se retrouver à la traîne. Certains articles "sérieux", fruits d’une investigation de plusieurs jours, qui ont un impact direct sur le quotidien des Réunionnais, que ce soit sur les volets social, économique ou politique n’ont pas la même visibilité, la même audience, sont lus par une poignée de personnes. Une fois de plus, le constat est douloureux.

De plus, aujourd’hui, tout va plus vite. La course à l’information est effrénée, la concurrence entre médias de plus en plus âpre, la "guerre du push" - ces notifications que vous recevez sur votre téléphone lorsque vous être inscrit à une application – est impitoyable et les attentes des téléspectateurs, auditeurs, lecteurs de plus en plus fortes. À cela s'ajoute un nouvel élément et pas des moindres : il faut composer avec les réseaux sociaux, pourfendeurs du journalisme et vecteurs de fake news. Mais aussi le canal sur lequel s'informe sources la nouvelle génération.

Non, tout n’est pas vrai et vérifié sur les réseaux sociaux, il ne faut rien prendre pour argent comptant. Aujourd’hui, la plupart des sites d’information ont leur page Facebook, Instagram et un compte Twitter, c’est dans l’air du temps. Ces déclinaisons de sites, chaînes de télévision, radios, journaux, agences de presse sont fiables. Mais il y a les autres, ces groupes, pages, personnes obscures et souvent téléguidés qui relaient des informations erronées reprises massivement sans qu’aucune vérification ne soit réalisée, eux, sont un réel danger. Pour les médias et pour ceux qui y croient.

- Trouver l'équilibre -

Cette ambivalence entre information solide et information insolite fait aujourd’hui partie de la sphère médiatique, on ne peut pas le nier. Le principal, c'est de trouver l'équilibre. Ne pas sombrer du côté "infotainment", où le divertissement prend le pas sur l'information. La limite est ténue mais ce il ne faut perdre de vue la mission première du journalisme : informer, toujours, faire avancer le débat. Ne rien cacher, enquêter, vérifier, sans relâche. Bien sûr, Imaz Press ne déroge pas à la règle, des articles "insolites", "putes à clics", "people", vous en trouverez sur notre site. Cependant, vous trouverez bien plus d’articles de fond. Les fondamentaux de notre métier, de la presse sont profondément ancrés dans notre ADN, c'est notre ligne éditoriale. Si les articles "putes à clics"  donnent de la visibilité, tous les autres, eux, sont gages de crédibilité et de sérieux.

- Et vous, quel est votre avis sur la question ? -

Finalement, à la machine à café avec les collègues, dans la queue à la boulangerie, dans le bus avec votre voisin de quoi parlez-vous ? De cette émission où les participants n’ont pas respecté notre cari bichiques ou de la réforme des retraites ?

Charité bien ordonnée commence par soi-même. Pour ce premier article de la rubrique "coz a zot" Imaz Press a choisi de vous parler de la presse, son côté sombre mais surtout ce qu’elle a de plus majestueux. Pensez-vous que tout part à vau l’eau, que la presse sacrifie le débat de fond au bénéfice de l’information "pute à clic" ? Venez en débattre dans les commentaires et sur notre page Facebook. Vous avez la parole.

fh / www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

guest
7 Commentaires
MÃ'véLang
MÃ'véLang
4 ans

J'aimerais beaucoup d'articles et réactions de ce genres, je souhaite que le maximum de gens soit vraiment dégoÃ"té du cari bichiques..Et que ces dégoÃ"tés découragent d'autres les prix vont tomber, je remplirais u congèl entier, je rattraperais toutes les années où j'ai dÃ" manger bichiques déors.

retour
retour
4 ans

il y a 5 sites d'infos à la réunion (enfin presque pour certains ) 3 sont des sites populiste ,et deux qui font un travail de journaliste même si on est pas d'accord avec leurs lignes éditoriales

Oscar dudule
Oscar dudule
4 ans

Eh alors ?? Chacun est libre d'aimer ou ne pas aimer un plat cuisiné, quel qu'il soit. moi j'adore, mais je n'oblige personne à partager mes gouts< En plus le carri bichique est assez peu connu en métropole. En plus ,au vu du plat, j'ai connu des carri bichiques mieux présenté et probablement mieux cuisiné. Enfin ,un question se pose . C'était des bichiques péchés à La Réunion, ou la variété congelé venant du Viet nam ou d'Indonésie. La scène se pase en métropole

Narsapa
Narsapa
4 ans

Arrêtez de chercher l'approbation de la France, On s'en fiche! Cela dénote notre tendance à toujours vouloir plaire aux européens mais on s'en fiche vraiment. Soyons à l'aise avec ce que l'on aime et puis basta :)

Antony
Antony
4 ans

Bonjour, Vous avez bien résumé la situation.< Nous devons faire avec des informations de second choix qui font réagir. Ainsi naît la seconde phase, celle qui va consister à recueillir les réactions et là nous allons pouvoir en tirer la conclusion suivante: Le réunionnais est jamais content toujours dans la critique à s'y complaindre mais jamais à proposer des solutions, jamais dans l'écoute, oublier la construction d'une réflexion autour d'un apprentissage de notre culture au plus grand nombre. Non faut être haineux. Comerrazes quand tu nous tiens.... Occuper le ki de moun et se laisser aller dans sa complaisance. Com si Zot n'avez que ça à gratter. J'espere Que la modération sera enclain de réguler les posts non constructif et montrer que nous ne sommes pas que cela Bien à vous

Tristan
Tristan
4 ans

Un site concurrent au votre (z...) a pris 3 jours pour parler de Rouen et de l'usine en feu, par contre son directeur en chef a été vachement plus prompt à nous parler de cette émission pourrie de w9c. J'ai beau me plaindre dans mes coms chez eux de la médiocrité de leurs infos, certains internautes me répondent que je n'ai qu'à aller voir ailleurs. Se complaire dans la bêtise m'a foi... n'est pas signe d'intelligence. Je les plains.
Il me semble que dans la charte de Munich il y a un devoir d'information, retenir une info pose des problèmes de démocratie, de liberté. Philosophiquement parlant, si je ne sais pas, je ne suis pas libre de faire des choix.
Ipr est en train de monter fort actuellement avec des infos de qualité, une réactivité exemplaire, et si tout n'est pas parfait, c'est un média qui a toute sa place, parce que les autres... Je me retiens.

Richard
Richard
4 ans

Et alors ? il y en a qui mangent des escargots, des huitres, d'autres trouvent cela écoeurant ou est le problème. A un moment ne faut il pas arrêter les polémiques à deux balles. Ca ne sert qu'a exacerber la colère des plus faibles, c'est populiste au possible. Elevez le niveau ne cherchez pas à le rabaisser continuellement.