[PHOTOS] Portraits de manifestant(e)s

Réforme des retraites : jeunes, novices ou "vieux de la vieille", tout le monde descend dans la rue

  • Publié le 18 décembre 2019 à 02:59
  • Actualisé le 18 décembre 2019 à 06:29

La protestation bat toujours son plein contre la réforme des retraites annoncées par le gouvernement. Avant même l'annonce officielle des premières mesures, les syndicats ont commencé à battre le pavé. Parmi eux, des "vieux de la vieille", habitués des manifestations depuis les années 70, mais aussi des adolescents, des étudiants ou des citoyens lambda qui ne s'étaient jamais vraiment intéressés à la politique avant la problématique des Gilets jaunes ou de cette réforme. Portraits. (Photo as/www.ipreunion.com)

Aline, enseignante retraitée : "jusqu'en 2003, quand on manifestait, on obtenait ou on ralentissait les choses"

Aline, 67 ans, est une ancienne enseignante. Retraitée depuis 12 ans maintenant, elle a pu prendre sa retraite…à 55 ans. "Je souhaite à tout le monde de pouvoir avoir cette chance, à cet âge-là, on n'a pas encore trop de problèmes de santé, on a encore de l'énergie pour en profiter…" se désole-t-elle.

Les manifestations, elle les connait bien. "J'ai participé à mes premières manifestations dès les années 1970, d'abord en métropole avec le Syndicat national unitaire des instituteurs, professeurs des écoles et PEGC, puis toujours avec le Snuipp à La Réunion" explique-t-elle. Et d'après elle, l'impact de ces manifestations n'a fait que diminuer avec chaque gouvernement.

"J'ai essayé de savoir si c'était moi qui était parano, j'ai demandé autour de moi si mes amis se souvenaient qu'on ait vécu des choses aussi méprisantes, moches, dures…Personne ne se souvient. Ce dont je me souviens par contre, c'est que jusqu'en 2003, quand on manifestait, on obtenait ou on ralentissait les choses" dénonce-t-elle. Témoin de la "dégringolade des conditions de travail", elle s'insurge du manque de consultation des syndicats aujourd'hui.

Vient la question de la répression policière. "On n'a rien vécu à la mesure d'aujourd'hui. Un coup de matraque par-ci, une bousculade par là, quelques grenades lacrymogènes en 2003… Mais rien de bien méchant, aujourd'hui c'est autre chose. On a atteint un point que je n'ai jamais connu" termine-t-elle.

Michel, surveillant : "avant le 5 décembre, je ne m'étais jamais vraiment intéressé à l'actualité"

Surveillant et futur CPE s'il réussit son concours, Michel expérimente ses premières manifestations. "Je suis là depuis la première manifestation du 5 décembre, mais avant ça, j'avoue ne m'être jamais vraiment intéressé à l'actualité" admet-il.

S'il est d'accord sur le principe d'une réforme des retraites, le projet actuel est inacceptable. "Ce sont toujours les plus petits, ceux qui ont le moins, à qui on prend, on prend, on prend…Et puis ce qui ont le plus en mettent toujours plus dans leurs poches" accuse-t-il.

Pourquoi vouloir se lancer dans l'Education nationale alors ? "J'ai envie de travailler avec les jeunes, même si ça devient de plus en plus compliqué, eux-mêmes n'en peuvent plus et de plus en plus désabusés" se désole-t-il. Si la surrémunération est en place à La Réunion, il s'interroge parfois sur comment les enseignants de métropole peuvent être sous-payés à ce point.

S'il est novice dans le milieu de la manifestation et des syndicats, il ne compte par contre pas s'arrêter là. "On sera là à la prochaine manifestation, et celle d'après encore, car cette réforme, ce n'est pas possible. Nous avons besoin de plus de reconnaissance, qu'on donne plus d'espoir à ce qui s'occupent des jeunes pour qu'eux-mêmes en aient plus" dénonce-t-il.

Vincent, ingénieur dans le domaine de l'énergie, Gilet jaune et membre d'Extinction Rebellion : "Macron essaie de casser notre système social"

"Macron essaie de casser notre système social, celui créé par nos anciens qui se sont battus pour nos droits, et de faire des économies sur le dos des retraités : c'est une attaque contre la majorité des Français sous couvert d'universalité" dénonce Vincent, muni de son Gilet jaune et de son t-shirt vert d'Extinction Rebellion.

Il y a un an, Vincent n'était qu'à peine concerné par la politique. Depuis, ça a changé. "J'ai commencé à m'intéresser à ce qu'il se passe autour de moi quand le mouvement des Gilets jaunes est né. J'ai observé une prise de conscience d'une partie de la population, des salariés, des retraités, des étudiants…La convergence des luttes et la prise de conscience collective se met en place" se réjouit-il.

Aujourd'hui, il milite pour que la classe politique déclenche l'urgence climatique et revienne sur la "société de surconsommation, qui nous fait saboter la nature". "Il est temps de réagir et de se dire "on n'arrête nos conneries !" presse-t-il.

Francine, aide-soignante :" à pied d'œuvre pour dénoncer nos conditions de travail"

"Ca fait dix ans déjà que je suis aide-soignante, et neuf mois qu'on est à pied d'œuvre pour dénoncer nos conditions de travail…Parce qu'aujourd'hui on "fait avec"" explique Francine. Manque de personnel, de moyens, de matériel…Elle dénonce des conditions de travail qui impactent les patients .

Mais si la pénibilité augmente, hors de question de changer de métier. "C'est une vocation dont je suis fière. Mon travail, c'est le contact avec les gens, les soins apportés aux patients, tout ce qui fait le milieu hospitalier" raconte-t-elle en souriant. Mais les conditions se dégradent, et la fatigue se fait ressentir.

"Mais malgré les difficultés, ça restera toujours une passion, et j'en suis fière" termine-t-elle, sûre d'elle.

as / www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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1 Commentaires
Hobaya Abdallah, depuis son mobile
Hobaya Abdallah, depuis son mobile
4 ans

vous qui envoie des réunionnais dans la rue,vous devez avoir honte. Est-ce que vous avez solution pour mettre fin de cette mascarade tous les mois dans la rue. Si ont joué championnat des grèves en Europe est champion du monde des grèves MERCI