A cause de leur l'impact environnemental

Les lanternes vivent peut-être leurs dernières heures

  • Publié le 28 décembre 2019 à 02:59
  • Actualisé le 28 décembre 2019 à 07:25

Comme tous les ans, ils seront entre 10 000 et 15 000 fêtards à se retrouver sur les plages de l'ouest pour célébrer le passage à la nouvelle année. Et comme tous les ans, des milliers de lanternes célestes illumineront le ciel, des centaines de feux d'artifices et de pétards viendront animer ce réveillon du 31 décembre. Toutefois, ces traditions de la Saint-Sylvestre sont remises en question. L'année prochaine, il pourrait bien ne plus y avoir de lanternes dans le ciel réunionnais... (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

Du 5 au 15 novembre dernier, une consultation publique, à l’initiative de l’État, a été lancée sur "les lâchers de ballons récréatifs". Au centre du débat, les lanternes, ballons de baudruche et autres objets volants. Les Réunionnais ont été interrogés dans le cadre d’un projet d’arrêté préfectoral qui pourrait sonner le glas d’une tradition bien ancrée dans l’île "un projet d’arrêté visant à interdire de façon permanente les lâchers de ballons à usage récréatif, commémoratif ou de loisirs et les lâchers de lanternes volantes."

Les services de la préfecture mettent en avant deux arguments : l’impact environnemental et la sécurité concernant l’utilisation de ces ballons récréatifs. "Dans le domaine de l’aviation, ils peuvent gêner la visibilité des pilotes, être aspirés par les réacteurs d’un avion ou retomber sur les pistes. Dans le domaine environnemental, les lanternes peuvent provoquer des feux de végétation ou des incendies sur des bâtiments. Les ballons de baudruche, quant à eux, deviennent des déchets dangereux pour un certain nombre d’espèces animales, notamment marines."

Si les incidents aériens liés à ces lanternes ou ballons de baudruche sont très rares, l’impact sur la faune marine, plus précisément les tortues n’a rien d’anecdotique " chaque année, au centre de soins, nous nous occupons de tortues avec du plastique dans leur contenu digestif " explique Stéphane Ciccione, le directeur de Kélonia. Cependant, le danger le plus important n’est pas forcément celui que l’on croit " les lanternes magiques sont composée de papier, de carton et de métal, effectivement, c’est dangereux mais le risque le plus important, c’est les embouts en plastique des feux d’artifice " explique le spécialiste des tortues.

Stéphane Ciccione n’est pas forcément pour une interdiction pure et simple des lanternes " je pense qu’il faut réglementer. Les contraintes permanentes, les interdictions ne portent pas forcément leurs fruits. Surtout pour ce qui est festif, il faut limiter le nombre et que chacun à son niveau fasse en sorte de réduire son impact, c’est une question de responsabilité " explique l’océanonologue.

Car c’est surtout la quantité et la durée d’utilisation de ces lanternes et feux d’artifice qui posent problème selon Stéphane Ciccione " on note une utilisation massive quinze jours avant et quinze jours après le jour J, là c’est problématique et surtout, c’est hors cadre." Ne pas gâcher la fête mais ne pas abuser non plus.

Pas de discours moralisateur ni culpabilisant  explique le directeur de Kélonia "nous faisons de la sensibilisation tout au long de l’année, le message passe plutôt bien du côté du jeune public mais il faut le répéter continuellement. Au début des années 2010, il y a eu une augmentation rapide de la pollution plastique dans près de nos côtes en provenance de l’Asie du sud-est et d’Afrique de l’est. Cette progression a ralenti, il y a une vraie prise de conscience mondiale."

Cependant Stéphane Ciccione reste lucide, il reste encore un bon bout de chemin à faire et cela va prendre du temps. Si le spectacle d’une lanterne thaïlandaise s’envolant vers les cieux est toujours sympathique et le bruit des pétards et autres feux d’artifice toujours distrayant, chacun doit prendre ses responsabilités et se rendre compte de l’impact environnemental de ces gestes qui peuvent paraître anodins.

Par ailleurs, la préfecture n’a pas souhaité communiquer les résultats de cette consultation publique menée du 5 au 15 novembre, il n’est pas exclu que le lâcher de lanternes volantes soit interdit dès l’année prochaine.

fh / www.ipreunion.com

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5 Commentaires
bibik
bibik
4 ans

"le glas d'une tradition bien ancrée dans l'île" et "Si le spectacle d'une lanterne thaïlandaise s'envolant vers les cieux est toujours sympathique" dans le même texte est digne d'un journalisme hors-pairs. De plus, j'espère que le rédacteur sait faire la différence entre une tradition, une culture ou une coutume. Aussi devrait-il se poser la question depuis combien de temps ces lanternes ont été importé à La Réunion, et surtout dans quel but.. Commercial.. c'est vrai.Imaz Press la bien descende bas.

Olivier
Olivier
4 ans

Je pense que la bêtise humaine pollue tout, et qu'il faut arrêter avec ces pétards, feu d'artifices et lanternes!Quand ont habite sur une île encore plus qu'ailleurs il faut arrêter de ce foutre de tout! RAVINES POLLUÉES CARCASSES DE VOITURES PÉTARDS ET TOUT ÇA SSSSTTTTOOOOPPPPP!!!!!!!

Jean Nono
Jean Nono
4 ans

Bravo pour votre commentaire Palmitare!Sa n'a jamais été une tradition de la Reunion.,pareil pour le surf ou la plage. A Saint Pierre depuis Grand Bois jusqu'à l'actuel Jumbo c'était des bidonvilles.Quand aux pique-nique du Dimanche sa n'existait pas on était trop occupé à trouver une petite journée de travail pour vivre et à couper la canne et charger les charrettes. Aujourd'hui avec le RMI et le RSA plutôt de chercher un petit boulot pour vivre.

Joseph
Joseph
4 ans

Eh oui, comme toujours, nous sommes à la pointe de tout ce qui peut-être nuisible...

Palmitate
Palmitate
4 ans

"... tradition bien ancrée dans l'île.."Mais ce n'est ABSOLUMENT pas une tradition bien ancrée dans l'île ! ! ! Il y a une vingtaine d'années le réunionnais ne savaient même pas que ces engins incendiaires existaient ! ! !Mais il a adopté, comme toujours, ces gouyaves venues d'ailleurs, comme "nout' kiltir" ! ! !Pareil pour les pétards du 24 décembre : JAMAIS dans ma jeunesse on ne les faisait péter à Noel ! ! !Un (tout petit, car on connaissait à l'époque la valeur de l'argent !) peu le soir du 31 décembre et c'était tout ! ! !Signé un réunionnais sexagénaire dont le zombri est enterré à Saint-Pierre.