Bruit, humidité, chaleur, promiscuité

23% des Réunionnais ne sont pas satisfaits de leurs conditions de logement

  • Publié le 29 avril 2020 à 12:43
  • Actualisé le 29 avril 2020 à 13:03

En France, cinq millions de personnes vivent dans un logement trop petit par rapport à la taille du ménage. Dans le département, cette situation concerne, en 2016, 136 300 personnes, soit 16,3% de la population du département. Cette part s'élève à 8,2% en France (hors Mayotte).

En 2018, 72 % des Réunionnais vivent dans une maison et 28 % en appartement. La proportion de personnes résidant en appartement est identique à celle des Antilles, mais bien moins importante qu’en métropole (37 %). C’est dans les communes urbaines de Saint Denis (58 %) et du Port (49 %) que la proportion de personnes vivant en appartement est la plus forte. Par ailleurs, les appartements à La Réunion sont plus souvent dotés qu'en métropole d'une cour ou d'un jardin privatif.

Les familles monoparentales sont nombreuses à La Réunion, si bien que les parents isolés vivant avec leurs enfants dans un appartement représentent 86 000 personnes, soit 10 % de la population (6 % en métropole). Un tiers d’entre eux vivent avec au moins un enfant de moins de dix ans.

- Des logements souvent trop petits et suroccupés -

La taille insuffisante du logement est une difficulté majeure rencontrée par la population réunionnaise. Ainsi, compte tenu de la composition de leur ménage et du nombre de pièces dont ils disposent, 16 % des habitants de l’île sont en situation de suroccupation. C’est deux fois plus qu’en métropole (8 %). Les logements des quartiers urbains du Port, de Saint-Denis, de Sainte-Suzanne et de Saint-Paul sont ceux qui sont le plus souvent suroccupés, avec une forte présence de grands ménages en appartement.

De plus, 19 % des habitants estiment que leur logement est trop petit. C’est plus qu’aux Antilles (16 %). Ceux qui vivent en appartement sont bien plus concernés par cette inadéquation de leur logement : 27 % estiment qu’il est trop petit. Les familles monoparentales sont là-encore les plus concernées : 24 % trouvent leur logement trop petit.

- De très fréquents problèmes d’humidité -

La moitié des Réunionnais vivent dans un logement ayant des problèmes importants d’humidité (toit percé, humidité, moisissures sur les montants de fenêtres ou sur les sols), et ce, qu’ils soient en appartement ou en maison. Les familles monoparentales, au niveau de vie en général plus faible que les autres types de ménages, sont les plus concernées par ces problèmes d’humidité (55 %).

- Le bruit, une gêne répandue -

Le bruit autour du logement (bruits du voisinage et de l’environnement) est une gêne régulière pour un tiers des Réunionnais. Cette gêne est bien plus présente pour ceux qui vivent en appartement (47 %) que pour ceux qui vivent en maison (26 %). La nature de la gêne sonore a pu être modifiée en cette période de confinement, avec la baisse de la circulation routière et la hausse de la présence de la population dans les logements.

- La difficulté de garder le logement à bonne température -

Par ailleurs, 29 % des Réunionnais ne parviennent pas à maintenir leur logement à bonne température tout au long de l’année. C’est davantage qu’aux Antilles (22 %). En particulier, 41 % des familles monoparentales sont dans cette situation, du fait de leurs ressources plus souvent limitées et de leur logement plus souvent modeste. L’équipement en climatisation est en effet faible pour les ménages modestes : seuls 12 % des ménages vivant en dessous du seuil de pauvreté monétaire sont équipés d’un climatiseur.

- Quand les difficultés de logement se cumulent -

Du fait de la forte fréquence des logements humides, seulement un quart de la population de La Réunion ne souffre d’aucune de ces difficultés majeures dans leur logement (logement trop petit, humidité, bruit, température difficile à maintenir), contre deux tiers en métropole.

À l’opposé, 13 % des Réunionnais, soit 110 000 personnes, subissent au moins 3 difficultés de logement parmi les 4 évoquées (9 % aux Antilles, 2 % en métropole).

Lorsqu’ils vivent en appartement, 17 % des Réunionnais rencontrent au moins 3 de ces difficultés de logement. Du fait de leur niveau de vie plus souvent précaire, les familles monoparentales sont les ménages qui cumulent le plus souvent les difficultés de logement (16 %).

Les ménages de La Réunion se déclarent ainsi moins souvent satisfaits de leurs conditions de logement (77 %) que les ménages métropolitains (89 %). Les appartements sont plus rarement satisfaisants (65 %) que les maisons (82 %).

Les personnes âgées de 75 ans ou plus rencontrent bien plus fréquemment ces difficultés de logement lorsqu’elles vivent seules (16 %) que lorsqu’elles vivent avec d’autres personnes (6 %).

- Des personnes âgées particulièrement vulnérables -

En cette période de confinement, les personnages âgées vivants seules peuvent être particulièrement vulnérables. L'isolement est en effet susceptible d'avoir des conséquences sur le moral mais aussi sur la santé, et peut complexifier les actes indispensables de la vie quotidienne (faire ses courses, se faire soigner…)

En particulier, 26,9% des 65 ans ou plus vivent seuls. Parmi ces personnes habitant seules, 11.100 ont plus de 75 ans ou plus. La pauvreté touche 56,2% des personnes âgées de 75 ans ou plus vivant seules dans le département.

- Enfants en bas âge, écoliers, collégiens, lycéens ou jeunes non scolarisés -

Dans le département, 244.400 enfants de moins de 18 ans sont soumis au confinement. Parmi eux, 35,8% vivent en famille monoparentale.

En particulier, la vie en famille monoparentale dans un appartement avec au moins un enfant de moins 10 ans concerne 53 800 personnes.
La continuité pédagogique peut s’avérer plus difficile pour les famillles monoparentales, en particulier lorsque le parent n’a aucun diplôme : 49,9 % des enfants âgés de 6 à 17 ans vivant en famille monoparentale sont dans ce cas.



 

guest
0 Commentaires