Après les attentats de Paris, la présidente du conseil déparemental lance une consulation des citoyens

"Doit-on étendre l'état d'urgence à La Réunion?" demande Nassimah Dindar

  • Publié le 17 novembre 2015 à 15:12

François Hollande a annoncé, lundi 16 novembre, devant le Parlement, sa volonté de prolonger l'état d'urgence pour un délai de trois mois. Pour l'instant, les départements d'Outre-Mer ne sont pas concernés. A La Réunion, plusieurs élus appellent à étendre cette état d'urgence sur l'île. Pour la ministre des Outre-mers, Georges Pau Langevin, cette mesure ne s'impose pas.

Doit-on étendre l'état d'urgence à La Réunion? C'est la question que pose le Conseil départemental de La Réunion dans un sondage publié sur son site internet. Dans un communiqué de réaction au discours du Président devant le Parlement, Nassimah Dindar, la présidente du département, a exprimé sa volonté de "consulter les Réunionnais" et de demander "à l'ensemble des élus leur sentiment quant à l’éventuelle extension de l’état d’urgence à La Réunion".

Pour l'heure, 90,7% des votants ont répondu "oui". La question exprimée ainsi : "Êtes-vous pour l'instauration de l' "état d'urgence" à La Réunion, permettant la mise en place de perquisitions administratives et d'assignations à résidence en cas de suspicion de terrorisme ?" oriente toutefois un peu la réponse. Y aurait pu être ajouté, par exemple, "quitte à réduire pendant cette même durée nos libertés individuelles".

De leur côté, Didier Robert, le président sortant de la Région, et Michel Fontaine, sénateur de La Réunion, n'ont pas attendu l'intervention présidentielle pour faire entendre leur voix. Dans un communiqué diffusé lundi, ils ont affirmé "l'idée impérative de prendre des mesures extrêmement fortes afin d’assurer la sécurité de tous les Français". "Nous demandons l’extension de l’application du décret d'état d'urgence à l’ensemble du territoire national comprenant naturellement les Outre-Mer", ont-ils ajouté.

Un avis que soutient également Jean-Hugues Ratenon, président de l'ARCP/Rezistans et candidat aux prochaines élections. "A l’instar des politiques, qui se sont déjà exprimés à ce sujet, de manière unanime, tous, d’une même voix, pour la sécurité de notre territoire, par principe de précaution, demandons l’extension de l’état d’urgence à la Réunion". Pour l'heure, la ministre des Outre-mer, George Pau-Langevin, estime que cette mesure ne s'impose pas

La décision est rare, c'est la quatrième fois seulement qu'elle est appliquée en France. Au moment de la guerre d’Algérie, l’événement qui a motivé la création de l’état d’urgence, en 1985 en Nouvelle-Calédonie et en 2005, sous Jacques Chirac, au moment des émeutes de banlieue. François Hollande a annoncé sa mise en place vendredi soir, immédiatement après les attaques terroristes qui ont touché la capitale. Au delà de douze jours, l'extension de l'état d'urgence doit passer par une loi. Le Président a affirmé, face au Parlement, que le projet de loi serait à l'Assemblée nationale dès mercredi.

La mesure prévoit des dispositions destinée à "assurer le maintien de l’ordre public et prévenir de nouveaux attentats terroristes sur le territoire métropolitain". En réalité, celles-ci ne sont jamais toutes utilisées. Me Emmanuel Daoud, avocat, cité par Le Monde, estime que "l’état d’urgence permet aux pouvoirs publics d’adapter leur réponse en fonction du ou des périls par eux mesurés, ainsi qu’en fonction des investigations à mener".

L’état d’urgence, institué par la loi du 3 avril 1955, est applicables dans plusieurs situations: "soit en cas de péril imminent résultant d’atteintes graves à l’ordre public, soit en cas d’événements présentant, par leur nature et leur gravité, le caractère de calamité publique".

Il octroie des pouvoirs exceptionnels aux représentants de l’Etat. Le préfet du département concerné est en capacité d’instaurer un couvre-feu, de désigner “des zones de protection ou de sécurité où le séjour des personnes est réglementé", ainsi que d’interdire de séjour "toute personne cherchant à entraver, de quelque manière que ce soit, l’action des pouvoirs publics".

Le ministre de l’Intérieur ou les préfets concernés peuvent également "ordonner la fermeture provisoire des salles de spectacle, débits de boissons et lieux de réunion", ainsi que "les réunions de nature à provoquer ou à entretenir le désordre", et ordonner la remise des armes de première, quatrième et cinquième catégories.

"De jour et de nuit", le préfet ou le ministre de l’Intérieur peut autoriser, par disposition expresse, des perquisitions à domicile - un dispositif largement utilisé depuis samedi. De plus, ils sont en droits de prendre "toutes mesures pour assurer le contrôle de la presse et des publications de toute nature ainsi que celui des émissions radiophoniques, des projections cinématographiques et des représentations théâtrales".

guest
3 Commentaires
8 ans

La plate forme ne parle plus d'une même voix ? Alors que D Robert, M Fontaine et JP Virapoullé étaient pour, elle se pose la question. Comme quoi la plate forme est plutôt déformé en ce moment.

TAGOUN
TAGOUN
8 ans

Cà fait longtemps que les médias ne parlaient plus d'elle, elle s'ennuie donc il faut créer le buz.....marre de ces politiques incapables....

elsie
elsie
8 ans

N'importe quoi, c'est de la com, ni plus ni moins !