Il a fait condamner la Cise précédemment

Accès à l'eau potable : un Saint-Andréen lance une action collective

  • Publié le 4 mars 2020 à 02:58
  • Actualisé le 4 mars 2020 à 07:24

Le combat de Maxime Leclercq ne date pas d'hier. Depuis plus de trois ans maintenant, cet habitant de Saint-André se bat pour de l'eau potable accessible partout à La Réunion, toute l'année. S'il a gagné son combat personnel contre la Cise le 17 décembre 2019, il a aujourd'hui décidé de partager son expertise acquise ces dernières années pour lancer une action collective. (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

A l'heure actuelle, une dizaine de personnes se sont rapprochées de Maxime Leclercq pour réclamer une eau potable tout au long de l'année chez eux. "L'objectif, c'est d'être un facilitateur entre les justiciables et la justice, en les aidant à monter leur dossier et en leur faisant donc économiser des frais d'avocats" explique-t-il.

Car, aujourd'hui, il n'est pas possible pour un groupe de porter en justice un dossier groupé sans que l'action soit introduite par une association agréée, comme fixée dans le décret n° 2014-1081 du 24 septembre 2014. A La Réunion, seule l'association UFC-Que Choisir est en capacité de le faire. Pour l'heure, elle ne compte cependant pas s'engager dans des poursuites, bien que cela soit "envisagé à l'avenir" précise-t-elle. "Cela prendrait beaucoup de temps et serait extrêmement compliqué, mais nous n'excluons pas de le faire à terme" continue l'association.

L'action de Maxime Leclercq vise donc à informer et accompagner les usagers souhaitant engager des poursuites, comme lui l'a fait en 2016. "Beaucoup de personnes ne sont pas au courant qu'il est possible pour eux de porter plainte, ou même que les informations concernant la potabilité de l'eau dans leur secteur est disponible librement sur internet" précise-t-il. En effet, ces données sont publiques sur les sites d'institutions telles que l'Agence régionale de Santé.

"Ce que je veux, c'est informer et sensibiliser tous ceux qui penseraient que les tests doivent être réalisés par des laboratoires, mais aussi leur montrer comment monter un dossier, fournir une sorte de mode d'emploi en somme" continue Maxime Leclercq. C'est dans ce sens-là qu'il entend donc créer une action groupée.

- Une victoire qui peut faire jurisprudence -

Pour rappel, ce Saint-Andréen a fait condamné la Cise par le Tribunal de grande instance a le 17 décembre dernier. Le fournisseur d’eau a été condamné à verser à la famille 2 847 euros pour le remboursement de l’achat d’eau en bouteilles sur cinq ans (pour un foyer de quatre personnes), 2.000 euros de réparation du préjudice de jouissance et du préjudice moral et 3.000 euros pour le remboursement des frais juridiques. Il espère donc que cette décision puisse faire jurisprudence.

Avant même que le jugement soit rendu, Maxime Leclercq avait saisi le Défenseur des droits, afin de dénoncer un "traitement discriminatoire" entre La Réunion et la Métropole sur la question de l'accès permanent à l'eau potable du robinet.

Car, aujourd'hui, "46% des abonnés, sont alimentés par des réseaux ne garantissant pas une sécurité sanitaire suffisante, du fait de l’absence de traitement de clarification des eaux d’origine superficielle avant désinfection […] 5% des abonnés sont alimentés par des réseaux pour lesquels le risque sanitaire est avéré (détection de parasites pathogènes) ou permanent (absence de désinfection). […] A La Réunion, 52 % des abonnés boivent une eau du robinet insuffisamment potabilisée ; une situation due à un retard structurel dans la construction d’usines de potabilisation."

Il appelle donc tous les citoyens intéressés par cette démarche à le joindre, afin de les accompagner dans leurs démarches.

Il peut être contacté à l'adresse suivante : maxleclercq2000@yahoo.fr

as / www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

guest
0 Commentaires