CCIR et CMA - Rapport de Jean-Jack Queyranne sur la mission modernisation de l'action publique

Les chambres consulaires inquiètes

  • Publié le 25 juin 2013 à 17:30

Suite à la présentation mardi dernier du rapport de la mission Modernisation de l'action publique par Jean-Jack Queyranne, président (PS) de la région Rhône-Alpes, à Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif, Ibrahim Patel, président de la chambre de commerce et d'industrie (CCI) Ile de La Réunion, et Bernard Picardo, président de la chambre des métiers et de l'artisanat de La Réunion (CMAR), ont réagi lors d'un point presse ce mardi 25 juin 2013. Ces derniers ne cachent pas leur inquiétude, notamment sur la suppression des exonérations sociales et fiscales, et réclament de vraies solutions, sans faire d'économies sur le dos des départements d'outre-mer. "L'heure est véritablement grave", a lâché Ibrahim Patel.

 Présenté mardi dernier à Arnaud Montebourg, le rapport de la mission Modernisation de l’action publique de Jean-Jack Queyranne propose d’économiser sur trois milliards d’euros sur la période 2014-2015 par des économies budgétaires et la réduction de niches fiscales. Dans son collimateur, les aides aux entreprises. Le rapport préconise, entre autres, la diminution des taxes dont bénéficient les chambres de commerce, la réduction du nombre d’agences de développement économique, et remet, notamment, en cause les exonérations sociales et fiscales. Ce qui ne manque pas d’inquiéter la CCI Ile de La Réunion et la CMAR qui soulignent qu’elles perdront respectivement un million d’euros et 400 millions d’euros.

"Aujourd’hui, nous avons l’impression que les départements d’outre-mer sont dans le collimateur des ministères quand il s’agit de coupes budgétaires", a dénoncé Ibrahim Patel. Rappelant que la LOOM (loi d'orientation pour l'outre-mer), la défiscalisation et les exonérations sociales et fiscales ont permis de créer des emplois, ce dernier a affirmé que si le rapport Queyranne était mis à exécution, plus de 20 000 seraient amenés à disparaître. "Comment le gouvernement peut-il réfléchir à inverser la courbe du chômage quand en même temps il réfléchit à un rapport qui va supprimer des emplois ?", s’est interrogé le président de la CCI Ile de La Réunion, avant de pointer du doigt un document qui "n’a pas de valeur".

Pour sa part, Bernard Picardo a regretté le fait que les chambres des métiers n’ont pas été associées à ce rapport. Selon lui, s’il doit avoir des économies, ces dernières ne peuvent pas se faire sur le dos des entreprises déjà fragilisées par le manque d’activités à La Réunion.

Unanimes, les deux chambres consulaires réclament de vraies solutions pour sauver l’économie. "Pourquoi ne pas faire un rapport sur comment créer de l’activité et de l’emploi dans les Dom, ou encore relancer et accompagner les grands chantiers", a préconisé Ibrahim Patel, estimant que "l’avenir de La Réunion se joue actuellement".

Par ailleurs, sur la question des dettes sociales et fiscales des entreprises en difficultés, le président de la CCI Ile de La Réunion s’est dit pour un apurement à 50% de ces dettes, au cas par cas, et a demandé une loi permettant l’étalement sur six, ou douze mois maximum, des parts salariales. "Nous ne demandons pas de pas payer ces parts, car cela est un dû, mais de trouver des solutions. Sinon, le BTP ne pourra pas sortir la tête de ce marasme. Il faut une prise de conscience du gouvernement pour sauver l’économie réunionnaise", a-t-il conclu.

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