Journée femme cheffe d'entreprise à Montgaillard

"La marge de manoeuvre est encore importante"

  • Publié le 26 novembre 2013 à 10:27

La chambre de commerce et d'industrie de la Réunion, et la chambre des métiers et de l'artisanat ont organisé le lundi 25 novembre 2013 une journée dédiée aux femmes cheffes d'entreprise. La Réunion compte aujourd'hui plus de 5000 chefs d'entreprise au féminin, des sociétés qui gèrent 8000 emplois sur l'île. Pourtant, ces femmes se heurtent toujours en 2013 à des problèmes liés au sexisme : difficultés à concilier vie privée et vie professionnelle, précarité, freins au financement... Malgré la pluie, près de 400 femmes se sont rendues au MOCA (MOntgaillard Culture et Arts) pour partager leur expérience de responsable.

Seulement un quart des chefs d’entreprise à la Réunion sont des femmes. Les chiffres s’améliorent, mais sont encore trop inégaux. Dans le secteur de l’artisanat, les cheffes d’entreprise sont passées de 17% en 2004 à 20% en 2012. "La marge de manœuvre est encore importante" souligne Bernard Picardo, président de la CMA de la Réunion. L’objectif du gouvernement est d’atteindre une proportion de 40% de femmes cheffes d’entreprise en 2017. Pour atteindre ce chiffre, un seul mot d’ordre du côté du MOCA : oser. "Il faut oser plus et plus grand ! Les chiffres montrent qu’une fois qu’elles ont osé, les femmes réussissent aussi bien, voire mieux que les hommes. Le problème, c’est qu’elles sont trop prudentes", analyse Danièle Le Normand, présidente de Initiatives Réunion Entreprendre.

La question du financement a été l’autre grand thème de cette journée. "Sur les trois dernières années, les prêts bancaires aux entreprises n’ont pas baissé", précise Patrick Geigle, président du comité local des banques de la Réunion. Huit entreprises sur dix obtiennent leur financement, mais les femmes se heurtent toujours à un manque de confiance des établissements bancaires. Une jeune entrepreneuse raconte ce qui lui est arrivé : "on me demande un apport personnel de 25, on me dit même de trouver un petit copain pour assurer mes arrières." Les mêmes galères sont arrivées à une chauffeuse de taxi qui ne trouve pas les fonds pour racheter un véhicule, alors qu’une cheffe d’entreprise peine à boucler le financement de sa troisième affaire.

Pour répondre à ces problèmes financiers, les chambres consulaires ont rappelé ses outils destinés à aider les créateurs d’entreprises : le dispositif NACRE de la CCI Réunion qui propose un accompagnement individualisé ou encore le dispositif SIAGI de la CMAR qui permet de faciliter l’accès au financement des petites et moyennes entreprises artisanales. Au total, ce sont plus de 400 aides qui sont à disposition des cheffes d’entreprise à l’institut supérieur des métiers.

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