Elles dénoncent l'inaction des élus

Les entreprises réunionnaises tirent la sonnette d'alarme

  • Publié le 10 juillet 2019 à 15:30
  • Actualisé le 10 juillet 2019 à 17:04

Ce mercredi 10 juillet 2019, le Collectif des syndicats et associations professionnels de La Réunion (CSAPR) se réunissait sur la place de la préfecture de Saint-Denis pour une conférence placée sous le thème de la "situation économique catastrophique" de l'île. Le retard des paiements des subventions des opérateurs sociaux est particulièrement dénoncé par le collectif.

"Nous sommes en juillet, et la région n’a apparemment toujours pas versé les subventions aux opérateurs sociaux. Et ceux qui pâtissent de ce retard, ce sont nous, les artisans" a dénoncé Jean-François Maillot, l’un des membres fondateur du CSAPR. Les opérateurs sociaux n’auraient d’ailleurs apparemment pas d’explications concernant le retard du paiement de la collectivité régionale qui s'était engagée à débloquer un fond d'urgence suite au mouvement des Gilets jaunes.

Selon le collectif, aujourd’hui, 75% des entreprises réunionnaises seraient surendettées, une situation est inacceptable pour le CSAPR. "Ce sont les TPE-PME qui font vivre La Réunion et qui sont porteuses d’emplois, mais sans les versements de nos opérateurs sociaux dans les mois à venir, certains pourraient mettre la clé sous la porte" a-t-il déploré.

Jean-François Maillot interpellent les élus sur la situation économique des entreprises. Regardez :

Certaines entreprises ont déjà dû procéder à des licenciements ou ont carrément mis la clé sous la porte affirme le collectif. "Que font nos élus ? Nous sommes aujourd’hui dans une phase de préparation des élections municipales de 2020, mais que font-ils réellement lors de leur mandat ?" s’interrogent les membres du CSAPR.

Le collectif tente aujourd’hui d’alerter les élus sur la situation catastrophique dans laquelle se trouvent certaines des 1200 entreprises réunionnaises. "Nous avons besoin d’une prise de conscience, il faut que les élus se rendent sur le terrain, qu’ils s’immergent dans les entreprises réunionnaises, pour qu’ils se rendent compte de la réalité" a interpelé Jean-François Maillot.

Autre problème soulevé par le collectif : l’inégalité de traitement entre les PME et les grandes entreprises et collectivités concernant le paiement des charges sociales et patronales. "Nous apprenions récemment que la collectivité de Saint-Benoît devait aujourd’hui dix millions d’euros à la CGSS, et pourtant aucune sanction n'a été prise vis à vis de la commune", souligne le CSAPR. "Alors que si c’est nous qui avons un retard, il n’hésite pas à nous le rappeler ".

Le CSAPR propose donc deux solutions aujourd’hui : l’application de la "directive 92", qui permet aux entreprises de s’assurer en dehors de la France, et de payer en fonction de l’âge et du risque du métier, plutôt qu’en fonction des bénéfices de l’entreprise. "Cela nous permettrait de diviser par quatre, voire cinq, les dépenses en matière d’assurance et de pouvoir réinvestir les sommes économisées dans l’entreprise et créer de l’emploi " affirme Jean-François Maillot. 

La deuxième solution sera d’instaurer une zone d’expérimentation d’une zone franche générale. "La Réunion a ses spécificités, et pourtant on nous taxe à hauteur de 80% comme dans toutes les régions. Abaisser ces taxes nous permettrait d’économiser, et donc de pouvoir créer del’emploi " préconise le collectif.

"Je crois qu’il y a un manque de courage et de volonté de nos élus. Quand on est élu, on n’est dans son propre système et déconnecté de la réalité du terrain" Jean-François Maillot.

Patrice Bataille témoigne des difficultés de son entreprise. Regardez :


 

as /www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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2 Commentaires
Rluc
Rluc
4 ans

BonjourJe suis d'accord avec votre mouvement je l'artisan du plate st leu en menuiserie bois qui vient de tout perdre dans un incendie vendredi matin qui va m'aider aujourd'hui pour relancer mon activité. l'État s'en fou du moment qu'on paie nos cotisations.Aujourd'hui le réveil est dur plus d'atelier plus de maison.

Jaf
Jaf
4 ans

Je soutiens le mouvement on doit pouvoir cotiser à l'extérieur. Comme on est plus nombreux les artisans il faut un mouvement dans la rue.