Rachat de Vindémia

Les chambres de commerce et de métiers vent debout contre les grands groupes

  • Publié le 5 septembre 2019 à 15:02
  • Actualisé le 16 septembre 2019 à 16:27

Ce jeudi 5 septembre 2019, une conférence s'est tenue à la chambre du commerce et d'industrie à Saint-Denis. Elle a regroupé la chambre de métiers et de l'artisanat (CMA) et la chambre de commerce et d'industrie de La Réunion (CCIR). Les deux chambres consulaires s'inquiètent de la vente d'une partie du groupe Vindémia (Score et Jumbo Score) au groupe Bernard Hayot (GBH). "Menaces sur l'emploi, désertification des centre-villes, implantation des zones commerciales, grands groupes trop présents sur l'île"... Tels sont les sujets qui provoque la grogne des deux chambres. Pour rappel, le groupe Bernard Hayot va se prendre le contrôle de Vindemia à l'exception des Jumbo de Savanna, du Chaudron, de Sainte-Marie et de Saint-André. Ces magasins seront achetés par Make Distribution, un groupe à capitaux réunionnais, partenaire d'Intermarché. (Photo d'illustration : rb/www.ipreunion.com)

Bernard Picardo, président de la CMA explique : "nous sommes inquiets par rapport au projet de GBH, nous devons être très vigilants si le rachat se fait. Toutes ces petites entreprises créent énormément d’emplois : il y a plus de 45 000 emplois dans l’artisanat à La Réunion aujourd’hui. Ces entreprises doivent continuer à fonctionner, à vivre. Il faut que l’on fasse très attention aux positions de monopole. Nous demandons le développement des circuits courts."

Bernard Picardo ajoute "c’est important pour nous puisqu’on avait été écarté de ces discussions en 2008. Aujourd’hui, la loi elan nous réintègre, on aura l’occasion de donner notre avis à la CDAC, de défendre notre position, de défendre nos entreprises et nos artisans."

Du côté de la CCIR, le constat est le même. Ibrahim Patel, président de la chambre de commerce détaille : "la peur a changé de camp. Nous n’avons jamais été écouté sur les implantations en périphérie des communes. Le chômage n’a jamais baissé. Nous ne sommes pas d’accord avec la future situation de monopole de GBH"

Ibrahim Patel ajoute : "je n’attaque pas GBH, j’attaque les grands groupes. Il nous faut un équilibre concurrentiel sur notre territoire. La problématique existe depuis 20 ans à La Réunion avec les implantations d’hyper et de supermarchés".

Le président continue : "il faut écouter les chambres. Comme en métropole, il faut revenir en centre-ville. Le dynamisme des centres-villes dépend des communes. Le centre-ville est le poumon économique d’une commune." Regardez.

Un exemple concret cité à l'appui des présidents de chambres : le centre-ville de Saint-Paul. Zacharia Cadjee, commerçant saint-paulois constate "la conjoncture est catastrophique dans tous les centres-villes réunionnais. Nous voulons une action concrète pour sensibiliser l’etat, nos maires et la population. On est tous responsables de cette situation, en centre-ville il n’y a plus de cinémas, plus de bureaux. On est en train de mourir."

Zacharia Cadjee propose des solutions tangibles : "je me bats depuis des années pour avoir plus de places de parking en centre-ville de Saint-Paul, pour que l’accès y soit facilité. Le gros problème des commerces en centre-ville ce sont les horaires, on se bat pour que tous les magasins restent ouverts de 9h à 19h du lundi au samedi afin d’attirer plus de clientèle.

La CCIR et la CMA regroupent environ 50 000 entreprises à la Réunion.

lp/www.ipreunion.com

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