Jacques Billant a pris ses fonctions (actualisé)

Le nouveau préfet veut "répondre aux exigences des Réunionnais"

  • Publié le 17 juin 2019 à 17:14
  • Actualisé le 19 juin 2019 à 13:24

Il prend officiellement ses fonctions ce 17 juin 2019 : Jacques Billant est le nouveau préfet de La Réunion. Ancien militaire, il a rejoint le corps préfectoral en 1998. Celui qui ne connaissait La Réunion "que de réputation" se dit particulièrement fier d'en devenir le préfet. C'est d'ailleurs lui qui avait émis le souhait de revenir dans les Outre-mer, ayant auparavant été préfet de Guadeloupe. Le préfet aura de nombreux dossiers à gérer : vie chère, carrière, logement, requins... Il assure aujourd'hui que l'aménagement du territoire fait partie de ses grandes priorités, notamment le chantier de la Nouvelle Route du Littoral, qu'il compte bien mener jusqu'au bout. Autre point d'intérêt : l'agriculture. Celui qui fut directeur du cabinet du ministre Didier Guillaume a à coeur de s'attaquer à la crise de la filière de la canne, et à celle de la filière bovine. (Photo rb/www.ipreunion.com)

C'est un nouveau préfet peut-être un peu intimidé qui a été présenté officiellement à la presse ce lundi 17 juin. "Très fier" d'avoir été choisi comme préfet de La Réunion, Jacques Billant essaie d'aller dans le sens de son public, n'osant pas prendre la parole directement. Petit à petit, le parcours de l'homme et ses ambitions pour l'île se dévoilent.

Ancien militaire, il a fait ses débuts à l'Armée de terre à Saint-Cyr. Il a ensuite servi dans les états-majors pendant 17 ans jusqu'au grade de lieutenant colonel. Il a été engagé dans plusieurs opérations sensibles comme en Bosnie. En 1978, Jacques Billant change de carrière et s'engage dans le corps préfectoral, "une autre façon de servir l'Etat", selon lui.

Il donc été sous-préfet plusieurs fois, avant d'être préfet pour la première fois en Ariège en 2009. Il a ensuite occupé cette fonction en Dordogne, en Guadeloupe, et dans le Puy-de-Dôme. Parmi ses autres fonctions : celle de directeur de cabinet du ministre de l'Agriculture, également de l'ancienne ministre de la Justice Rachida Dati.

"Mon objectif c'est finaliser la NRL"

"La Réunion, je ne la connaissais que de réputation", explique Jacques Billant. Il avait lui-même demandé à revenir en Outre-mer, un souhait écouté. Aujourd'hui des dossiers de taille attendent le nouveau préfet. C'est d'abord l'aménagement du territoire qui retient son attention. Le projet de la Nouvelle Route du Littoral en fait partie, également celui de la ZAC Océan à Saint-Denis, ou encore Ecocité à Cambaie.

Sur la question de la NRL le préfet est clair : il veut mener le chantier jusqu'au bout. "On travaille étroitement avec le maître d'oeuvre", affirme-t-il. "Mon objectif, c'est finaliser cette route." Sur le point pourtant chaud des carrières, non exploitables pour le moment, qu'il s'agisse de celle de Bois-Blanc ou Bellevue, le préfet compte "faire le point" avec les acteurs concernés. Pour lui, "cette NRL a été conçue pour répondre à des questions de sécurité, il faut assurer la continuité du chantier dans les meilleurs délais."

Une attention ciblée sur l'agriculture

Ancien directeur de cabinet du ministre de l'Agriculture Didier Guillaume, Jacques Billant se dit "attaché" et "sensible" aux sujets agricoles. Il ajoute s'être déjà entretenu avec le président de la Chambre d'Agriculture, et vouloir s'attaquer aux crises de la canne et de la filière bovine.

Selon lui, la filière bovine est "organisée et saine". Les produits sont, il veut le rappeler, inoffensifs pour l'homme, malgré la présence pesante de la leucose bovine sur l'île. Quant au "plan leucose" imaginé par l'Etat, il explique qu'il faudra en rediscuter avec le ministère de l'Agriculture. La question d'"assainir" les cheptels en "sortant" les animaux atteints par la leucose n'est pas la solution idéale selon lui. Le nouveau préfet semble donc plutôt sceptique sur la question de l'élimination des bêtes.

Lutte contre la vie chère

Parmi les chantiers d'envergure, il y a bien sûr la question de la vie chère. Jacques Billant asure qu'il fera tout pour "mettre en oeuvre le plan contre la pauvreté". Parmi les points évoqués : le bouclier qualité prix, ou encore le prix du carburant. Un poste de haut fonctionnaire sera aussi mis en place sur la question de la vie chère à La Réunion d'ici septembre.

Le mouvement des gilets jaunes fin 2018 a montré selon lui qu'il était "primordial de remettre l'humain au centre de nos préoccupations". Quand on lui demande s'il redoute une nouvelle crise d'envergure, Jacques Billant espère "d'abord apporter les réponses concrètes pour répondre aux exigences fortes et légitimes des Réunionnais. Avant d'appréhender une nouvelle crise, il s'agit de mettre toute son énergie à apporter des réponses."

Peu de mots sur les requins et les migrants

La crise requins a été abordée assez rapidement. Jacques Billant préfère d'ailleurs parler de "risque" requins, et non pas de crise. L'arrêté déjà en place permet de "préserver les vies humaines". "Nous continuerons les prélèvements ciblés" assure-t-il. Quant à la présence des surfeurs malgré le risque, il appel "à la responsabilité de chacun".

Jacques Billlant a aussi dit deux mots sur l'immigration et les "vagues de filiales clandestines" qui arrivent à La Réunion depuis un an. "Ce sont, je le rappelle, des filiales criminelles". Il estime donc, en cas de nouvelle arrivée, qu'il faut "être ferme et reconduire à la frontière dans les meilleurs délais" ceux qui ne peuvent pas rester, en visant les passeurs. "Nous devons par contre accueillir avec dignité les migrants amenés à rester là".

En conclusion, le préfet a demandé à ce qu'on lui "laisse le temps d'appréhender les choses pour mieux coller aux réalités du terrain". Il assure en tout cas vouloir "privilégier le dialogue, l'échange, tout en restant pragmatique."

mm/www.ipreunion.com/redac@ipreunion.com

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1 Commentaires
Sceptique
Sceptique
4 ans

"...il a rejoint le corps préfectoral en 1978" Il m'est avis qu'étant né en 1060...ça fait un peu jeune pour devenir directeur du cabinet du préfet de Haute Savoie, non ? Surtout après avoir effectué une carrière militaire. Je pense que vous avez voulu écrire 1998.