Tribune libre de Vanessa Miranville et Gilles Hubert

L'éveil citoyen gagne l'île soeur

  • Publié le 27 septembre 2020 à 12:50

Le 29 août dernier le monde entier découvrait ces images d'une foule impressionnante dans les rues de Port-Louis manifestant leur mécontentement en dénonçant la gestion de l'échouage du vraquier MV Wakashio et de la marée noire qui s'en est suivie. (Photo d'archives / Le Mauricien)

Cette catastrophe environnementale a non seulement meurtri les côtes mauriciennes mais laisse d’hors et déjà présager des conséquences durables sur l'écosystème local.

Mais peut-on envisager un seul instant que ce qui s'est passé chez nos voisins, ne concerne qu'eux ? Peut on penser que les ”bâtiments poubelles”ne voguent qu’au large de Maurice ?

La dépendance aux énergies fossiles et aux hydrocarbures est la même pour toutes les îles de notre bassin. Et c'est bien cette même dépendance qui nous met sous la menace constante de tels évènements.

La protection de nos écosystèmes est placée à des niveaux similaires tant ils sont indispensables  à nos populations pour un développement commun durable .

La réflexion sur tous ces problèmes ne peut qu'être globale, à l'échelle de toutes les îles. Il ne peut y avoir une solution Mauricienne, Malgache, Seychelloise ou Réunionnaise ... Il nous faut cette gestion concertée qui nous a fait tant défaut jusqu'à présent.

Une des principales raisons de cet échec, réside certainement dans l'incapacité des partis politiques de chaque île à oeuvrer véritablement pour le bien commun.

Cet éloignement des réalités du quotidien des peuples de l'Océan Indien explique aussi l'émergence de ces différents mouvements citoyens exprimant un rejet profond des systèmes en place mais surtout seuls capables d’avoir un regard pragmatique des réalités touchant le quotidien de tous .

Comment vouloir espérer des résultats différents si nous nous évertuons à toujours agir de la même manière ...

Trop occupés à assurer leur survie, les partis politiques traditionnels ont oublié qu'ils étaient avant tout au service de ceux qui les ont élus !

A Maurice actuellement et à la Réunion il y a quelques mois encore, ces mouvements spontanés et sans précédent, de par leur ampleur mais surtout en raisons de leurs origines, ont surpris tous les observateurs !

Pourtant ce réveil de la conscience citoyenne n’est pas nouveau et partout dans le monde nous assistons au même phénomène. Quand le système politique en place ne sait plus apporter de solutions, qu’il n’a plus les ressources nécessaires pour rassurer la Nation, le peuple se réveille et démontre sa capacité à se mobiliser !

On ne parle pas ici de révolution comme on l’entendait au cours des siècles derniers, mais d’une prise de conscience de la possibilité d’influencer pacifiquement et de faire infléchir des politiques souvent déconnectés des attentes réelles des citoyens .

Les gens ne veulent plus vraiment qu’on fasse pour eux, mais souhaitent activer des leviers pour pouvoir agir pour répondre au mieux à leurs propres attentes .

”Nous sommes ceux que nous attendons”, slogan du mouvement  ”# Ma voix” en France résume parfaitement cet état d'esprit .

Cessons d’attendre la solution qui viendra d’en haut pour nous sauver alors qu’elle est en nous .

Engageons-nous ! Tentons de faire bouger les lignes en re-créant l’adhésion à la chose politique à partir d’une base commune : la citoyenneté.

Saura-t-on dans nos îles Vanille porter la voix de cette nouvelle citoyenneté tant attendue ?

Vanessa Miranville et Gilles Hubert

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1 Commentaires
Palto
Palto
3 ans

Belle tribune, la question mérite d'être posée. Vanessa Miranville et Gilles Hubert montrent leur attachement à une vraie démocratie. Mais au fait, les Iles Vanille, ça existe toujours?