1,5 million d'euros mobilisés en 2020

Violences faites aux femmes : le Département rencontre les services de police et les intervenants sociaux

  • Publié le 25 novembre 2020 à 20:03

A l'occasion de la journée internationale de la lutte contre les violences faites aux femmes, le Président du Département, Cyrille Melchior, s'est rendu au Commissariat Malartic pour rencontrer les intervenants sociaux de commissariat et de gendarmerie et les représentants de la police accueillant les victimes de violence. (Photo Conseil départemental)

Comme chaque année, la journée du 25 novembre est dédiée à la lutte contre les violences faites aux femmes. A cet effet, Cyrille Melchior a rencontré cet après-midi les représentants de la police et les intervenants sociaux en commissariat et gendarmerie (ISCG).
 
La séance de travail a porté sur l'importance de l'accueil, de la prise en charge et de l’accompagnement des victimes de violences conjugales. Ce fût également l’occasion de revenir sur l’action départementale menée et de discuter des problématiques et des solutions à mettre en place. Les intervenants sociaux de commissariat, de gendarmerie, ou mixes ont pu échanger sur les procédures d’aides mises en place pour les victimes de violences, l’accompagnement de ces dernières, qu’il soit social ou juridique, mais également les relations qu’ils sont amenés à construire avec celles-ci.

- Une action volontariste de la Collectivité engagée dès 2005 avec l’Etat -

Le Président Cyrille Melchior a rappelé que le Département s’est inscrit dans une politique volontariste face à cette cause nationale et locale depuis 2005 " pour lutter contre ce fléau, la Collectivité s’est engagé avec l’Etat sur un plan d’actions commun d’envergure"

"Son action s’articule autour de la mise à l’abri et l’hébergement des femmes victimes de violences, la prévention des violences conjugales et/ou intrafamiliales et les engagements réciproques État/Département. La venue de travailleurs sociaux dans les commissariats et gendarmeries a beaucoup facilité l’accueil, l’écoute mais également la prise en charge des victimes. Le Département reste engagé aux côtés des forces de police et des travailleurs sociaux. C’est un travail partenarial qu’il est important de souligner et que nous devons continuer à mener voire à amplifier " a-t-il souligné

- La Réunion, 3ème département le plus touché par les violences conjugales -

En ce qui concerne les plaintes, en 2019, 2340 dépôts contre 2016 plaintes en 2018 soit une augmentation de 16 % - 89 % concernent les femmes – 1 529 affaires ont été enregistrées aux tribunaux judicaires de Saint-Denis/Saint-Pierre (plus de 30 %) – 34 ordonnances de protection et 26 téléphones grave danger (TGD) attribués par le Parquet. Entre le 1er janvier et le 31 mai 2020 ce sont 1031 plaintes – 15 ordonnances de protection. Pendant le confinement : 10 téléphones graves danger ont été attribués.

Concernant la mise à l’abri d’urgence : du 16 mars au 10 mai : 107 personnes victimes de violences intrafamiliales ou conjugales ont été hébergées dans les structures d’urgence, soit une augmentation de 32 % par rapport à la même période en 2019.

- Un renforcement de l’effectif des ISCG : de 8 à 15 professionnels -

Les perspectives de l’action départementales ont été définies dans une convention cadre de partenariat relative à la prévention et à la lutte contre les violences conjugales initiée suite au grenelle des violences conjugales en novembre 2019. Cette convention a été signée entre le Conseil départemental et la Secrétaire d’Etat auprès du premier Ministre avec pour effet le 1er janvier 2020 pour une durée de 3 ans. Les engagements réciproques État/Département portent sur le renforcement de l’effectif des ISCG en le portant à 15 professionnels.

Cette action est en cours, avec 4 postes d’ISCG créés fin 2019 avec une prise de poste au mois de mars 2020, et au vu des besoins un 9e poste a été créé avec des cofinancements du CIAS et de la CASUD, pour une mise à disposition auprès du CHU de Saint-Pierre – service de médecine légale - pour une meilleure prise en charge et accompagnement des femmes victimes. Les échanges se poursuivent avec les différents partenaires pour finaliser la mise en œuvre. La réflexion continue avec les services de l’État, de Police et de Gendarmerie quant aux modalités du déploiement des 6 autres postes sur le territoire en 2021.

Le Commandant Jean-François Lebon et le Général Poty, se réjouissent de ce partenariat entre les travailleurs sociaux présents dans les Commissariats de Police (ISCG) et les fonctionnaires de police spécialisés dans le traitement des violences faites aux femmes " il faut souligner l’efficacité, et la fluidité de la collaboration et des échanges entre les différents acteurs impliqués dans cette lutte. C’est un travail en commun et des efforts continus qui ont permis d’établir des relations de confiance entre chaque partenaire et ce, au service d’une lutte plus efficace et d’un meilleur accompagnement des victimes ".

 
- 1,5 million d'euros mobilisés par la Collectivité -

En 2020, ce sont près de 1,5 M€ qui ont été mobilisés par la Collectivité départementale au titre de :

• la mise à l’abri et l’hébergement des femmes victimes de violences  (les centres d’hébergement d’Accueil d’urgence (CHAU), les  pensions, gîtes et hôtels (PGH) pour pallier l’absence de places disponibles en CHAU, les relais familiaux pour l’accueil des femmes en situation de rupture familiale ou victimes de violences conjugales, avec enfants de moins de trois ans et en conventionnant avec les taxiteurs pour garantir la mise à l’abri de la victime et de ses enfants dans les plus brefs délais.

• la prévention des violences conjugales et/ou intrafamiliales en soutenant les associations situées sur l’ensemble du territoire et qui jouent un rôle essentiel d’écoute et d’accompagnement des victimes.

• l’accueil et l’accompagnement des personnes victimes au sein des services de polices et de gendarmerie et de l’hôpital en cofinançant avec l’Etat des postes d’intervenants sociaux en commissariat et gendarmerie (ISCG).

• la mise en place d’une plateforme 3919 gérée localement afin de l’adapter aux réalités locales en lien avec le 115.
 
Chacun des acteurs a rappelé que la lutte était loin d’être achevée, et que cette dernière passerait également par un important travail de prévention auprès de la jeunesse, qui représente le futur de l’ile. En effet, La Réunion est aujourd’hui le 3e Département avec le plus fort taux de violences intraconjugales, les victimes étant majoritairement des femmes et des enfants.


 

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