Conseil Départemental

Culture : Dix artistes en résidence pour valoriser La Réunion

  • Publié le 22 février 2019 à 02:58
  • Actualisé le 22 février 2019 à 06:39

Le Département a mis en place en 2017 les Résidences "Patrimoine et Création". C'est un dispositif original de soutien à la création artistique et de valorisation du patrimoine. Après une première édition réussie, dix nouveaux artistes animeront les différentes structures du Département avec des projets en relation avec les 170 ans de l'abolition de l'esclavage. L'objectif est de donner plus de visibilité aux équipements culturels départementaux, soutenir la création artistique en offrant des conditions d'expression, de formation et de recherche et également d'ouvrir la démarche sur les publics en lui faisant partager les étapes du travail artistique sur le processus de création d'une oeuvre. Les dix artistes restent en résidence six mois dans les différents musées et établissements gérés par le département. (Photo Photos JB - ImazPress)

Mis en place en 2017, le dispositif : Résidences " Patrimoine et Création " a été renouvelé pour une seconde édition. Ce jeudi 21 février 2019, le Département, par l’intermédiaire de Mme Béatrice Sigismeau (2ème vice-présidente en charge des affaires culturelles), a présenté les dix artistes de cette promotion. " L’Art n’a pas de frontières " a lancé l’élue entourée par les artistes. Que ce soit dans l’écriture et le théâtre, les arts visuels, la musique, la photographie, la peinture ou le cinéma documentaire, les dix artistes sont en résidences pendant six mois dont certaines ont déjà débuté. Cette session a été très populaire, car ce sont 102 candidatures qui ont été reçues pour cette seconde édition du dispositif Résidences " Patrimoine et Création "

Des objectifs variés

Ces résidences permettent de mettre en valeur les structures du Départements. Les artistes présenteront leurs projets aux Archives Départementales, à la Bibliothèque départementale, à Mascarin – Jardin Botanique, au Lazaret de la Grande Chaloupe, au Musée historique de Villèle, au Musée Léon Dierx, au Musée du Sel, à l’Iconothèque Historique de l'Océan Indien et au Muséum d’histoire naturelle. Avec ce dispositif le Département soutient la création artistique émergente avec des artistes jeunes et moins jeunes, connus et moins connus. Un autre objectif est de partager avec les publics le processus de création et de permettre une proximité avec les artistes pendant les six mois de résidences.

Bourse de création de 2000 euros

Pour mener à bien les projets sélectionnés, une bourse de création est attribuée aux artistes retenus. Elle s’élève à 2000 euros par mois. Les frais liés à la création artistique et à la médiation sont pris en charge par le Département et plafonnés à 14 000 euros. Les artistes s’engagent à mener la résidence jusqu’à son terme et à s’impliquer dans une démarche de partage et d’échange avec les publics sur le travail de création.

Un thème fort pour cette seconde édition

Le Département invite les artistes à proposer des projets s’inspirant du 170 anniversaire de l’abolition de l’esclavage. Les propositions des artistes font donc écho et sont en lien avec les collections d’un des établissements culturels où ils sont en résidence.

Dix artistes : dix projets

Shenaz Patel – Résidence aux Archives Départementales : journaliste et femme de lettres mauricienne, elle aime se définir comme une " exploratrice ". Shenaz écrit en français et en créole, elle a publié quatre romans, des nouvelles, des pièces de théâtre, des albums jeunesse, des BD et recueils de contes et également des traductions en créole d’album de Tintin ou du Godot de Beckett.

Son projet : Elle souhaite à faire connaître le destin extraordinaire de Niama, une princesse du Sénégal emmené en esclavage à Maurice et affranchie à La Réunion. Elle donne naissance à Lislet Geoffroy futur scientifique de renom et premier homme de couleur reçu à l’Académie des Sciences de Paris. Écoutez :


 

Ludivine Boyer et Natacha Eloy-Grondin – Résidence à la Bibliothèque Départementale : Ludivine est une dessinatrice, conteuse, photographe, graphiste et peintre. Avec Natasha, elles créent un livre de bande dessinée " Le voyage en Lémurie ", un récit initiatique autour d’un continent mystérieux et rêvée par l’écrivain Jules Hermann. Une " autre " Réunion, poétique, et épique avec des paysages grandioses, une civilisation fantasmée et animaux étranges.


Kid Kréol et Boogie – Résidence à l’IHOI : artistes dyonisiens, ils se rencontrent lors de leurs études aux Beaux-arts et décident de former leur célèbre duo en 2008. Très actifs dans le milieu du street art de La Réunion, ils ont également travaillé en Afrique du Sud, au Brésil, à Madagascar ou encore la Slovénie. Ce collectif d’artistes conçoit les collections de l’Iconothèque Historique de l'Océan Indien comme un véritable espace d’études et de recherches dans lequel ils nourriront leur travail. Le projet " 5XP10 " compte mettre en lumière les oratoires de Saint-Expedit dont ils étudieront l’architecture et la représentation sans les statuettes et autres objets de culte populaire.
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Didier Boutiana Cavana – Résidence au Lazaret de la Grande Chaloupe : Cet artiste dirige la compagnie Soul City depuis 2011. Il passe son enfance et son adolescence à la cité RN4, quartier proche de la prison du Port. Cela ne l’empêche pas de trouver sa voie artistique en foulant les planches d’opéra du Suède, du Mexique, de l’Afrique Du Sud ou encore d’Australie. Avec son projet " Elazar " Didier souhaite explorer et faire ressentir ce que le Lazaret a pu signifier pour celles et ceux qui y sont passés.


Anne Fontaine – Résidence à Mascarin – Jardin botanique : Basée à la Plaine Des Cafres, cette artiste s’inspire de la végétation qui l’entoure. Son projet est de créer des installations à partir de plantes envahissantes. Elle invitera d’autres artistes, des agriculteurs, des botanistes à collaborer et alimenter sa recherche.

Eva et Nantenia Lova – Résidence au Musée du Sel : Ces auteurs-réalisateurs ont suivi leurs études à Saint-Denis en sciences sociales et en audiovisuel qu’ils ont approfondies en métropole et à Madagascar par intermittence. Ils vont proposer de réaliser un film documentaire de 13 minutes " Notes salées " qui prendra la forme de deux films courts et d’un carnet de voyage.

Jean-Pierre Josephine – Résidence au Musée historique de Villèle : Originaire de Saint-Gilles-Les-Hauts, il acquiert sa première guitare à l’âge de 10 ans. Autodidacte, il s’imprègne de musique locale et de la zone Océan Indien, mais aussi de jazz, musiques brésiliennes ou encore d’autres musiques traditionnelles. Pour son projet, il travaille sur une création musicale originale autour de la guitare acoustique.

Max Vaitilingom-Boyer – Résidence au Musée historique de Villèle :  Artiste-plasticien et activiste, il est également chercheur spécialisé dans la vigilance mémorielle de l’esclavage dans un contexte historique contemporain. Pour son projet, il souhaite créer une fresque picturale et une œuvre sculpturale sur le thème de la transmission intergénérationnelle de la mémoire de l’esclavage à La Réunion en lien avec les différents lieux historiques de cette mémoire.

Morgan Fache – Résidence au Musée Léon Dierx : Né à Versailles, il devient photographe indépendant en 2012 après avoir suivi une formation à l’École des Métiers de l’Information à Paris. Son projet, il souhaite s’inspirer des hauts de l’île et de l’histoire de son peuplement afin d’apporter par la photographie une mise en perspective de ce territoire.
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Laurent de Gebhardt – Résidence au Muséum d’histoire naturelle : Photographe et auteur, il souhaite par son projet, " reconstituer des " portraits d’époque " de collectionneurs ou voyageurs en présence d’animaux ou d’objets du Muséum pour illustrer le rapport de l’homme à la biodiversité de l’océan Indien ".

jb/www.ipreunion.com

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