Initiation aux "gestes qui sauvent"

Succès pour la formation aux premiers secours malgré une communication jugée "tardive"

  • Publié le 28 février 2016 à 13:28

Ce dimanche marquait la dernière date du programme national visant à transmettre "les gestes qui sauvent" à la population, formations dispensées par les agents du SDIS à La Réunion. A la suite des attentats survenus en novembre dernier à Paris, des séances de deux heures d'initiation aux premiers secours ont été mises en place, coordonnées par le SDIS, les bénévoles des associations agréées de sécurité civile, la fédération française de sauvetage et de secourisme et l'union départementale des pompiers de La Réunion.

Au centre de secours de Saint-Denis, l'avant-dernier atelier était sous les instruction du sergent-chef Estelle Coupin , pompier volontaire au SDIS et marin pompier de métier.  Sa mission pendant ces deux heures de formation : aborder les deux modules mis en place dans le dispositif.

Le premier consiste - en écho avec les attentats de Paris - de gérer une personne en situation d'hémorragie, par des gestes simples mais efficaces. Le second module se concentre sur "les signes de vie", c'est-à-dire, prendre un individu en charge lorsqu'il est en arrêt cardio-respiratoire. Vérifier sa respiration, oxygéner le coeur et le cerveau ou encore l'apprentissage de la position latérale de sécurité (la PLS) lorsque que quelqu'un est inconscient constituaient les gestes dispensés pendant la formation.  "On est dans un monde où il faut de la prévention. Quatre ou cinq gestes peuvent sauver une vie" souligne le sergent-chef.

Malgré la satisfaction des recrues formées à l'issue de l'initiation, le dispositif n'aurait pas bénéficié d'une communication suffisante pour assurer son succès. Frédéric Custine, adjudant chef au centre de secours de Saint- Denis regrette que "d'autres personnes n'en aient pas profité. Au démarrage, le 6 février, il n'y avait personne. C'est dommage parce que le dernier cours a eu beaucoup de succès" explique t-il.

Du côté de la fréquentation, les hommes, les enfants (l'initiation était abordable à partir de 10 ans) mais surtout les femmes sont venus apprendre les premiers gestes de secours.

Bien que les modules soient d'une grande utilité dans le quotidien de tout un chacun, il semblerait que la France soit en retard en matière de prévention et de formation aux "gestes qui sauvent". "Dans d'autres pays d'Europe, la population est formée à 80% aux gestes de premiers secours, la France est sérieusement en retard" explique Frédéric Custine.

Le bilan définitif n'a pas encore été communiqué, des formations étant encore dispensées ce dimanche 28 février. Le plus important, pour les formateurs et pompiers qui constatent une majorité d'arrêts cardiaques pendant leurs interventions sur résume sur le fait "d'apprendre en pratiquant et en écoutant", de façon ludique et détendue termine le marin pompier Estelle Coupin.

www.ipreunion.com

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1 Commentaires
CAPSU
CAPSU
8 ans

Oui, la France est sérieusement en retard en matière de diffusion du secourisme à la population. Le projet des "5 gestes qui sauvent" face à un accident de la route (proposé en 1967 il y aura bientôt 50 ans !), formation pratique de 4 heures à rendre obligatoire pour obtenir un permis de conduire n'a jamais pu être validé (accepté) par les pouvoirs publics malgré les actions multiples du CAPSU et des propositions de loi ! A cause d'administrations qui ont su convaincre les ministres en poste de ne rien faire et d'un Parlement d'un niveau tellement bas qu'il n'a pas été capable, malgré l'action de quelques dizaines de députés et sénateurs (mais sur plus de 1000 !) de comprendre l'utilité d'une préparation et formation à ces 5 GESTES DE SURVIE (Alerter - Baliser - Ventiler - Comprimer - Sauvegarder), utiles aussi face aux accidents domestiques ou des loisirs... Bref, des "responsables" irresponsables ! En 2014, on a préféré ajouter quelques diapositives à l'examen du Code de la route que d'organiser cette formation pratique qui était soi-disant trop courte (4 h) alors qu'aujourd'hui on a proposé une formation de 2 heures ! Que des incohérences et des contradictions et durant ce temps des blessés de la route meurent avant l'arrivée des secours ! Le commentaire du sapeur-pompier dans cet article est donc tout à fait justifié !
Didier BURGGRAEVE, Président du CAPSU.
Précisions sur les "5 gestes" à la page CAPSU du site secourisme.net