70 ans de départementalisation

Economie, Emploi : quelles perspectives pour demain ?

  • Publié le 6 octobre 2016 à 12:10

La deuxième journée du colloque consacrée aux " 70 ans de la départementalisation " a été l'occasion de se pencher sur les mutations économiques, la mise en place du système monétaire et bancaire, l'évolution du marché de l'emploi ainsi que l'aménagement du territoire. L'économie et l'emploi : deux domaines qui avec la Départementalisation ont connu un réel essor, même si aujourd'hui le tableau est un peu moins réjouissant. La deuxième partie de la journée a mis en perspective les solutions pour un nouveau projet de développement économique et social.

On retiendra de cette matinée de présentation les évolutions marquantes de la départementalisation. En 70 ans, La Réunion a connu 3 unités monétaires différentes : le franc CFA, le franc français et l’euro. Parallèlement, l’après-départementalisation est une période faste en matière d’emploi, puisque la progression est multipliée par 3. En 1954, deux tiers des emplois à La Réunion concernent des ouvriers agricoles. Cet essor s’explique également par la résorption de l’habitat insalubre qui passe par la construction de logements sociaux. Un vaste programme qui va permettre la création de nombreux emplois dans le secteur du bâtiment. En 1967, la première étude consacrée au chômage dénombre 11 % de chômeurs, un chiffre qui ne cessera d’augmenter.

Quand La Réunion devient département français d’outre-mer en 1946, 20 % de la population possède une case en dur, 12 % l’électricité et 10 % l’eau courante. Une décennie qui sera marquée par un nombre croissant d’infrastructures routières et de ménages qui s’équipent en voiture. Avec l’élargissement de la route en corniche en 2x2 voies, les routes bitumées facilitent les déplacements des hommes et des marchandises. Un grand chantier marquera ces années d’aménagements, le basculement de l’eau d’Est en Ouest. L’ILO (Irrigation du Littoral Ouest), projet porté par le Département, est un chantier majeur pour le développement de l’île.

Parmi les grands acteurs de cette période, Jacques de Chateauvieux, pour qui " les perspectives d’avenir sont nombreuses àLa Réunion. L’entrepreneuriat est favorisé et notre jeunesse est une force. Si on veut entreprendre, rien n’est impossible ! "

Un développement qui passe aussi par la canne à sucre qui représente aujourd’hui plus de 50 % des surfaces agricoles cultivées. " Le modèle agricole réunionnais est un modèle social qui occupe une petite surface, une activité qui permet de faire vivre une famille ", explique Sylvie Lemaire, déléguée générale du Syndicat du Sucre. La canne est aussi un produit d’exportation mais dont l’avenir reste menacé par l’arrêt des quotas prévu en 2017 par l’Union Européenne.

Tous les intervenants s’accordent à dire qu’il faut trouver un nouveau modèle de développement, comme l’explique Guy Dupont : " il s’agit de capter les savoirs faire mondiaux en matière de recherche et de développement pour les adapter au niveau local. " Une Réunion véritable laboratoire du monde cette idée ne laisse pas indifférent. Pour Nassir Goulamaly, directeur général du groupe Océinde, " on a l’ambition que La Réunion devienne une smart island. " La Réunion ultra-connectée à l’Océan Indien, à l’Europe et au monde.

Pour conclure, il faut en effet penser un nouveau modèle de société en mettant l’humain au cœur de ce développement. Pour Jean-Claude de l’Estrac, ancien secrétaire général de la COI, " la diversité culturelle et la richesse humaine de La Réunion sont de vrais atouts pour s’ouvrir à la mondialisation. " Un nouveau modèle de société qui passe pour certains par une évolution statutaire, pour d’autres par l’exportation, d’autres encore par une jeunesse éduquée dans la culture de la performance…

Quel que soit le choix, il faudra pour reprendre les propos de Nassimah Dindar, Présidente du Département, avoir une vision globale et sociale : " Les enjeux ne sont pas seulement institutionnels et financiers, il y a des vrais défis à relever et des défis redoutables qui nous demande l’union avant tout. Il faut répondre au constat d’une société à 2 vitesses. Ce défi est majeur et ne peut-être relevé que grâce à la mobilisation de toute la société réunionnaise. "

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