L'agence d'observation de l'aménagement et de l'habitat publie un atlas du foncier économique

Les zones économiques de La Réunion saturent, mais les projets arrivent

  • Publié le 7 avril 2017 à 00:20

L'agence d'observation de La Réunion de l'aménagement et de l'habitat (Agorah) a réalisé le recensement exhaustif des zones économiques de La Réunion, jusqu'à connaître la taille et la typologie de la moindre parcelle. Un travail de fourmi compilé au sein d'un "atlas du foncier économique", accessible à tous depuis ce jeudi 6 avril, sur le site de l'Agorah. Au total, 116 zones économiques ont été recensées par l'observatoire du foncier économique, soit près de 1500 hectares répartis sur l'ensemble du territoire. Avec un constat: les zones d'activités économiques (ZAE) existantes saturent.

L'Atlas a justement pour but de mieux identifier l'existant mais aussi les besoins, pour une gestion plus efficace du foncier économique réunionnais. Ce travail de recensement et de visite dans chacune des zones de l'île, c'est Vincent Saminadin, référent de l'observatoire du foncier économique de l'Agorah, qui le porte depuis près de deux ans. L'atlas permet d'identifier les disparités entre les territoires. Ainsi, la Communauté d'agglomération du Territoire de la Côte Ouest (TCO) concentre à elle seule la moitié des surfaces consacrées aux zones économiques de l'île, quand la Casud n'en compte que 30 hectares.

 

L'atlas a notamment permis de déterminer que sur les 1085 hectares consacrés au ZE à l'échelle de l'île, seuls 60 hectares peuvent accueillir de nouvelles entreprises.  D'autant que sur ces parcelles a priori mobilisables, la plupart sont en friche et ne peuvent pas être immédiatement utilisées par de nouvelles entreprises. 

 

Une situation qui a mené à la création de "zones de faits", où s'installent des entreprises qui n'ont pas pu s'implanter dans le périmètre de la ZAE, faute de foncier disponible. La plus grande "zone de fait" de La Réunion se trouve ainsi à Cambaie. 100 hectares sont occupés par des sociétés, juste à côté de la ZAE du même nom. Concrètement, "ces entreprises ne sont pas dans l'illégalité. Elles se sont simplement installées à côté de la ZAE, pour profiter de son attractivité. Mais les infrastructures, la voirie n'ont pas été dimensionnées comme elles auraient pu l'être dans la véritable ZAE", détaille Vincent Saminadin.

De fait, les besoins en foncier économique sont colossaux, dans une île qui n'est pas extensible. Même si la surface allouée à ces zones a augmenté de près de 220 hectares entre 2004 et 2016, difficile de faire face à toutes les demandes d'installations d'entreprises. Les besoins en foncier économique sont estimés à 900 hectares à l'horizon 2020.

Des projets sont actuellement sur les rails, dans presque toutes les communautés d'agglomération, selon Vincent Saminadin.

 

 

 

 

A la Communauté Intercommunale des Villes Solidaires du Sud (CIVIS), qui compte actuellement 410 hectares consacrés aux zones d'activités, il ne reste que 13 hectares mobilisables. D'où l'urgence d'être informé, pour mieux répondre aux besoins des sociétés qui souhaitent s'implanter sur le territoire. Plusieurs projets sont étudiés ou en cours de réalisation, à La Rivière, Pierrefonds ou encore au Gol. 

 

 

 

 

Après la première publication de cet atlas, des actualisations sont prévues tous les deux ans. Pour le consulter, rendez-vous sur le site de l'Agorah

 

Ecoutez le reportage d'Imaz Press à l'Agorah sur SoundCloud : 

ch/www.ipreunion.com

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